Maires ruraux de Saône-et-Loire
L'association des maires ruraux ne manque pas de travail

Après Matour l’an dernier, c’est à Curgy que l’Union des Maires des Communes Rurales de Saône-et-Loire (UMCR 71), présidé par Jean-François Farenc, maire de Blanot, tenait ce 2 octobre son assemblée générale. L’association des maires ruraux ne manque pas de travail et ne chôme pas.

L'association des maires ruraux ne manque pas de travail

Et c’est par un constat que le président a ouvert la partie statutaire de cette assemblée générale. « Le nombre d’adhérents de l’UMCR a à nouveau progressé par rapport à 2020 et nous en sommes à fin septembre 298 adhérents, ce qui veut dire que 60 % des communes rurales de Saône-et-Loire sont adhérentes à l’UMCR », explique-t-il avant de dresser un inventaire des actions menées par l’association au cours de l’année écoulée. Une année bien évidemment marquée par la crise sanitaire. « Nous sommes intervenus lorsque certains critères de fermeture des commerces retenus par le décret du 29 octobre 2020 frappaient le petit commerce plus que de raison, et qu’il y avait un sentiment de profonde inégalité entre la grande distribution et les petits commerçants et producteurs locaux », explique Jean-François Farenc. Et de rappeler que l’association a milité pour que des marchés alimentaires locaux puissent se tenir dans les communes rurales saône-et-loiriennes. L’UMCR est également intervenu dans l’épineux dossier du loup, qui a terrorisé le Mâconnais et le Clunisois en printemps dernier. (lire notre dossier en pages 19 à 21). Outre une sollicitation des listes candidates aux élections régionales, l’association a établi une relation permanente avec le monde agricole. « L’agriculture est un élément majeur de la ruralité et une garantie de l’entretien de nos paysages », indique Jean-François Farenc. Et de poursuivre : « Nous sommes solidaires avec la profession agricole qui est confrontée au changement climatique et nous travaillons en concertation sur les sujets de préservation des surfaces agricoles ou de la mise en place des ZNT, les zones de non-traitement ».

Pour l’année à venir, l’UMCR indique qu’elle sera vigilante sur les ressources des communes et la dotation de l’État. « La Dotation Globale de fonctionnement représente 13% du budget de nos communes mais sa répartition pose tout de même question. Si l’enveloppe s’est stabilisée, il y a quand même des variations importantes. Nous allons de nouveau solliciter nos parlementaires sur cette question », prévient Jean-François Farenc. Sur la question et malgré l’installation de nouvelles antennes, le président des maires ruraux n’a pas l’impression que les choses avancent. « Lorsqu’on se déplace, une conversation téléphonique est fréquemment coupée. Il faut parfois 2, 3 ou 4 séquences pour terminer la conversation avec son interlocuteur », note le président des maires ruraux. Pour lui, la qualité de service n’est pas celle avancée par les opérateurs.

Déruralisation


Enfin, Jean-François Farenc a dénoncé une vraie « déruralisation » des finances publiques avec la fermeture de 23 trésoreries avec toutes les questions que ces fermetures supposent. « Nous questionnons la DDFIP et la Préfecture sur les régies de recettes. Des accords sont prévus pour déposer en bureau de poste. Est-il normal que nos agents territoriaux se transforment en convoyeurs de fonds pour aller déposer le cash des piscines ou camping à la Poste ? », s’interroge-t-il.
À l’issue de l’intervention de Jean-François Farenc a cédé la parole à Michel Fournier, président national des maires ruraux qui a rappelé que les communes sont le socle de la République. Et dans la droite ligne du président départemental, le président national a plaidé pour une refonte de la DGF estimant qu’un rural vaut un urbain et un urbain vaut un rural. Michel Fournier a estimé que l’école de la République doit reconnaître la spécificité des communes rurales. Par ailleurs, à l’image des programmes « Action Cœur de Ville » et « Petites villes de demain », le président national réclame la mise en place d’un programme « Village d’avenir ». « Nos communes ont aussi besoin de cette ingénierie spécifique », termine-t-il.
Bastien Migault - Autun-infos.com

Pour rattacher l’OFB aux Préfectures

Pour rattacher l’OFB aux Préfectures

Le président des maires ruraux de Saône-et-Loire a pointé le manque de réactivité de l’OFB sur la gestion de la crise du loup au printemps dernier. Dans son rapport moral, Jean-François Farenc a listé les dossiers sur lesquelles l’association est intervenue au cours de l’année écoulée. Et il y en a un pour lequel l’élu du Clunisois n’a pas mâché ses mots, à savoir celui du loup, qui a décimé une partie du cheptel ovin de la région au printemps dernier. « Dans ce dossier, la Préfecture a pris ses responsabilités en dépêchant ses louvetiers », salue le président de l’UMCR tout en pointant le manque de réactivité de l’Office Français de la Biodiversité. « Il a fallu beaucoup de temps et plus de 200 bêtes tuées pour que l’OFB confirme ce que l’on savait tous déjà depuis longtemps », pointe Jean-François Farenc, dénonçant une désarticulation de l’État. Ce manque de réactivité avait en son temps pointé par la profession. Le retard à l’allumage de l’agence ministérielle avait alors bloqué toute forme d’indemnisation des éleveurs. Et le maire de Blanot de plaider pour un rattachement de l’OFB au Préfet de Saône-et-Loire pour une meilleure réactivité.

Et le coup de gueule de l’UMCR 71 passé au printemps dernier semble avoir porté ses fruits, puisque lors de l’attaque d’un troupeau dans la nuit du 23 et 24 septembre dernier à Saint-Symphorien-de Marmagne, les techniciens étaient dès le 25 septembre sur le terrain. Les experts n’ont pu confirmer ou infirmer la présence du loup. Néanmoins, une indemnisation sera proposée à l’éleveur qui a perdu six bêtes dans l’attaque.
B.M.