Logistique Internationale
Le fret maritime mondial fait flamber le prix des céréales

Selon l’International Grain Council, qui publie un indice chaque mois, les prix du fret maritime pour les céréales et les oléagineux ont plus que doublé en un an.

Les prix de la graine de colza et de tournesol sont au plus haut sur tous les marchés européens et se rapprochent petit à petit des 600 € la tonne, un des niveaux les plus élevés de mémoire de producteur, et l’attractivité de l’ensemble des oléagineux et des céréales, blé et maïs compris, est sans doute à mettre au compte d’une demande extrêmement forte des marchés domestiques, au plus près de la production pour les transformateurs. En cause, l’envolée des prix du fret, secteur porté par l’énorme rebond de la croissance mondiale, en Chine, aux États-Unis et en Europe, et bien sûr l’envolée des prix du pétrole, le Brent étant revenu à 75 $, contre 40 $ à la même époque il y a un an. 

Selon les chiffres de l’International Grain Council, qui publie un indice dédié au transport maritime des céréales et oléagineux, les prix ont doublé en un an partout dans le monde, avec des pics de date à date au cours de l’année pouvant atteindre jusqu’à 250 %, la moyenne étant à 109 % de hausse au cours des 52 dernières semaines. Les cargos qui chargent au départ de l’Australie, pour le transport notamment du colza (canola), pratiquent des hausses de prix encore plus élevées avec + 136 %. Au départ de Mer Noire, la hausse atteint 115 % et au départ du Brésil, notamment pour le soja, la hausse actuelle atteint 106 %. L’évolution des cours est un peu inférieure pour  le fret maritime au départ des États-Unis, en  hausse de 82 %, de même que pour celle du Canada de 70 %. Enfin, pour un importateur qui s'approvisionne en Europe, la hausse moyenne du fret maritime est de 80 % 

Écologique et sociétal 

Même à des niveaux très impressionnants, tous ces chiffres sont cependant en cours de révision à la baisse, ce qui laisse présager que le rebond de la croissance pour compenser la perte liée aux années Covid a sans doute atteint son haut de cycle, comme le prévoient d’ailleurs les économistes. Mais pour les grains stockés près des lieux de production, les prix devraient rester élevés tant que ceux du fret le seront : ils bénéficient des économies réalisées sur l’acheminement. Ce qui ne veut pas dire que les importations vont se réduire, compte tenu de la forte demande des usines de transformation européennes, qui manquent de disponibilités en raison des récoltes très faibles des dernières années. Produire cher, et beaucoup, et transformer sur place, serait pourtant assurément écologique et s'inscrirait même dans la démarche sociétale de souveraineté alimentaire.