Cité des vins de Bourgogne
Les terroirs, fondateurs de Cités et de prouesses architecturale et écoresponsable à Beaune
Fidèle à sa stratégie 2015 d’être « la référence mondiale des grands vins issus d’une viticulture durable » et d’atteindre demain, son « Objectif Climat » pour tendre à la « neutralité carbone » en 2035, la Bourgogne viticole avec ses trois Cités des Climats et vins de Bourgogne réaffirme être en pointe sur les terroirs et mise sur des bâtiments écoresponsables !
« C’est un dossier passionnant au service véritablement de la Bourgogne en tant que grand modèle des vins de terroirs. Il s’agit presque d’un acte politique des professionnels (de la vigne et du vin, N.D.L.R.) que de réaffirmer cette notion, qui existe depuis longtemps ici. Cette Cité en trois sites sera l’outil de compréhension de ce qu’est la Bourgogne », voyait loin le président de l’Association de la cité des vins, Benoit de Charrette. Issu d’une famille de vignerons à Dracy-lès-Couches, il a ensuite occupé le poste de directeur de la Fédération des négociants-éleveurs de Grande Bourgogne (Fneb), puis pendant près de 30 ans, a été directeur général de la maison de vins beaunoise Albert Bichot. Autant dire, qu’il marie parfaitement les deux mondes de la viticulture et des vins.
Le grand modèle des vins de terroir
Sa mission semble claire : « rappeler que cette notion de terroir est la plus poussée chez nous depuis longtemps », histoire de rappeler au monde entier que bien que copiée, cette « vérité » venant de Bourgogne ne sera jamais égalée.
Celui qui fut aussi président à la CCI régionale (CCIR) de 2008 à 2017 a fait un point d’étape sur les constructions à mi-septembre. « Les trois Cités avancent en parallèle. Beaune avance à grands pas. Le bâtiment de Mâcon va être livré prochainement, Chablis ensuite dans la foulée ». Beaune devrait être inauguré aux alentours de la vente des Hospices, vers le 20 novembre.
Beaune avec ses Climats
Dans la capitale des vins de Bourgogne à Beaune, le chantier de la Cité des Climats et vins de Bourgogne bat son plein avec la fin du gros œuvre, la poursuite des corps d’états secondaires et l’installation de la vrille avec son étape clé, celle de la pose du pont "suspendu" à Beaune (lire encadré). Cet ouvrage d’art, dessiné par l’architecte Emmanuelle Andreani du Cabinet Siz’Ix, destiné à l’accès à la terrasse panoramique, est une construction de haute précision. Le Groupe Rougeot a réalisé une véritable prouesse technique, en posant une poutre métallique autoportée de 20 tonnes, à 20 mètres de hauteur, et sans aucun support intermédiaire. Dans un même temps, l’agence scénographique Alice dans les Villes et ses équipes affinent les contenus multimédias et l’agencement de la scénographie du parcours de visite immersif et sensoriel de 1.100 m². Celui-ci plongera les futurs visiteurs dans l’univers des vins de Bourgogne où une mise en lumière particulière sera donnée aux climats du vignoble de Bourgogne, inscrits au Patrimoine mondial de l’Unesco.
Une scénographie commune aux trois Cités
C’est ce qui occupe actuellement les équipes : « le contenu, l’intérieur, la scénographie ». Le même parcours scénographique sera en effet visible aussi bien à Beaune, qu’à Chablis et Mâcon. Les touristes pourront découvrir l’histoire des vins de Bourgogne « depuis la formation géologique » des terroirs il y a 200 millions d’années « sous la mer », avant d’aborder la poussée des Alpes et le cisaillement des strates géologiques créant la mosaïque de terroirs viticoles. La fin de la visite viendra réaffirmer ces différences à travers une dégustation de vins. « Cette reconstitution de l’histoire s’appuie sur les meilleurs chercheurs. Les mêmes qui avaient d’ailleurs travaillé dans le cadre du dossier Climats à l’Unesco », se félicite Benoit de Charrette qui ne déviera pas de sa volonté de tenir « un langage de vérité ». Car personne ne peut le nier, la Bourgogne est inimaginablement complexe. Les Cités devront s’adresser au grand public, aux enfants… et en même temps à un public averti de professionnels. Tout ceci de façon pédagogique, ludique et grâce aux technologies modernes. « Les gestes de la vigne, les travaux de l’hiver, du printemps, les appareils viticoles, les vendanges… » mais également, les « problèmes » - type phylloxéra, maladies du bois… -, « nous ne les occulterons pas, pour bien montrer les problèmes de la culture de la vigne et redire que la profession ne sait pas tout, cherche et le dit », affirmait Benoit de Charrette, qui se veut le chantre d’une pédagogie simple avec un « discours cohérent ».
« Lieux de vie » professionnels
Ces Cités sont également destinées à devenir de « véritables lieux de vie » avec une « offre » plus large que la partie muséographique. L’école des vins de Bourgogne par exemple, formera à la dégustation, à la compréhension des vins, à la découverte des vignobles à travers des modules d’une heure et plus.
Les Cités seront également des vitrines de la « convivialité bourguignonne », mettant en avant le professionnalisme touristique et son accueil reflétant « l’âme de la Bourgogne », se prenait-il à rêver alors que Beaune n’est pas reconnu pour son ouverture. D’ailleurs, il précisait « un peu de façon prétentieuse, le grand lieu de vie qu’a été les Hospices de Beaune ou le Clos Vougeot, ce sont de très belles histoires qui continuent mais demain, on veut pouvoir raconter, illustrer cette notion fondamentale des vins de terroirs, à travers ce réseau de trois Cités ». Mâcon étant la porte d’entrée au Sud et Chablis au Nord.
L’ouverture au public des trois sites est toujours prévue pour mi-avril 2023, à l’aube d’une nouvelle saison touristique. L’opération de mécénat continue pendant ce temps et a déjà permis de récolter près de 4 millions d’€, venant des professionnels bourguignons, « avec un gros effort de la famille négoce et aussi de la viticulture » mais avec des « collègues » du monde para-agricole (tonnelleries…) mais également de marques de luxe et de donateurs étrangers (Japonais, Américains, etc.).
Suivez l’évolution de la Cité sur www.cite-vins-bourgogne.fr
