Agrilocal est l’interface utile pour les gestionnaires et cuisiniers de restauration collective qui souhaitent favoriser les approvisionnements locaux et simplifier la démarche d’achat. Lancée en Saône-et-Loire en 2017, la plateforme poursuit chaque année une progression régulière.

La plateforme qui progresse

Jusqu’à présent, pour le département, les principaux produits commandés via Agrilocal71 sont de loin les différents morceaux de viande bovine, puis on trouve les produits laitiers, fromages de chèvres et de vaches, yaourts et crème. De façon plus épisodiques des champignons, des escargots, de l’huile, des œufs, du miel, etc. font aussi l’objet de commandes. « Ce qui manque le plus ce sont des légumes, note Clotilde Lacoste en charge de la plateforme au niveau de la chambre d’agriculture, il faut dire que pour rentabiliser les frais de transport d'une commande de légumes, on estime à environ 80 € le montant minimum à livrer dans un rayon de 10 km ». Le maillage de la production maraîchère en Saône-et-Loire limite donc de fait ce type de commandes. Mais pour le reste, l’offre sur les autres produits est suffisamment intéressante pour permettre aux uns et aux autres, producteurs et acheteurs, de passer par cette interface.

De nouvelles habitudes

Ainsi, en 2019, 36 producteurs ont répondu à des consultations, 24 d’entre eux ont obtenu des commandes. « Le nombre de commandes varie de une à 36 pour une même exploitation », précise encore Clotilde Lacoste.
Avec 14 nouvelles inscriptions de producteurs en 2020, Agrilocal 71 dispose désormais d’un panel de 74 fournisseurs.
Lorsque la plateforme a été lancée en 2017 au niveau départemental, 41 producteurs locaux s’étaient rapidement inscrits. Douze se sont inscrits en 2018 et seize en 2019. Depuis, il y a eu aussi quelques désinscriptions car ce débouché ne correspondait finalement pas à leurs circuits de commercialisation.

Il n’empêche que progressivement, le recours à l’outil entre dans les habitudes, même si cela oblige à passer par une interface informatique plutôt que de résumer l’achat à un coup de téléphone. Cela oblige aussi à mieux anticiper les commandes de la part des gestionnaires et des cuisiniers des restaurants collectifs. Malgré tout, Agrilocal est de plus en plus utilisé, notamment par les collèges, car le processus respecte parfaitement les règles de la commande publique. « Cela permet aussi les marchés à bons de commandes », souligne Clotilde Lacoste, soit le fait d’établir des commandes régulières sur une période donnée. La démarche s’avère judicieuse pour des produits tels que les yaourts par exemple. Pour l’acheteur, il établit une seule consultation dans l’année en décidant de la fréquence des livraisons. De son côté, le fournisseur peut plus facilement planifier sa production.

Incitation coup de pouce

La dotation financière proposée par le Département a été et reste un beau soutien au développement de la plateforme, offrant une enveloppe budgétaire intéressante pour les acheteurs leur permettant par exemple d’investir dans un équipement pour leur cuisine.
Pour les producteurs, cela est au final un débouché comme un autre : « nous travaillions déjà avec des restaurants scolaires, l’aide départementale les a conduits à s’inscrire sur la plateforme. Nous avons suivi », explique ainsi Agnès Clerc, de la Ferme de ma Grand-mère à Jouvençon. Une interface qui assure au Gaec cinq à six commandes chaque mois avec les trois établissements avec lesquels ils travaillent. « Cela nous garantit un certain volume, de façon régulière. Nous ne pourrions pas beaucoup plus augmenter les quantités fournies car nous avons d’autres circuits de distribution, mais cela permet surtout aux élèves de manger des produits de qualité ! »

Beaucoup de producteurs travaillaient ainsi déjà avec les responsables de restaurations collectives avant la mise en place d’Agrilocal71. Certains continuent même sans passer par la plateforme. Mais, « Agrilocal71 simplifie la démarche pour l’acheteur qui lance la consultation, estime Anthony Peigne de la ferme du Mezaneau à Toutenant. De notre côté, nous avons une vision globale de l’ensemble des consultations lancées, à laquelle on décide ou non de répondre ». Ainsi, pour la vente des produits laitiers du Gaec, yaourts, fromages blancs battus, tome, etc., de nouveaux clients ont été trouvés par cet intermédiaire. « Il n’y a pas de règles dans la fréquence des livraisons, chaque acheteur a son rythme selon son organisation. Mais nous nous apercevons que finalement nous travaillons assez régulièrement avec chacun d’entre eux, que ce soit chaque semaine ou chaque trimestre ».
Du côté des cuisiniers, l’accès à la plateforme leur permet de varier les goûts pour leurs convives et de faire travailler un panel plus important de fournisseurs.