Viticulture
Une production mondiale stable

Cédric MICHELIN
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Lors d’une conférence de presse le 27 octobre, Pau Roca, directeur général de l’Organisation internationale de la vigne et du vin (OIV) a fait état des premières estimations de la récolte mondiale des vins, prévoyant une stabilité à l’échelle planétaire mais une baisse au plan européen.

Une production mondiale stable

En 2020, le vignoble mondial devrait produire 258 millions d’hectolitres de vins (Mhl), a estimé Pau Roca, directeur général de l’Organisation internationale de la vigne et du vin (OIV). Avec une première prévision de la production mondiale oscillant entre 253,9 et 262,2 Mhl, la production vinicole afficherait une hausse de 1 % par rapport au millésime 2019 qui avait atteint 256 Mhl. On est loin des records de 2004 (295 Mhl) et de 2018 (294 Mhl). « Ce n’est pas nécessairement une mauvaise nouvelle pour le secteur du vin étant donné le contexte actuel. Les tensions géopolitiques, le changement climatique et la pandémie de Covid-19 génèrent un haut degré de volatilité et d’incertitudes sur le marché mondial du vin », a-t-il déclaré. Naturellement, tous les continents et tous les pays ne sont pas logés à la même enseigne et l’OIV observe une forte « hétérogénéité ». Si l’Afrique du Sud a pu revenir à des « rendements normaux », le continent sud-américain a subi une petite récolte en raison des « impacts climatiques ». L’Europe devrait, selon les estimations de l’OIV, voir son niveau de production baisser en raison des décisions politiques liées notamment à la crise du Covid-19 qui a fait reculer la consommation d’environ 9 % sur le plan mondial. En clair, les autorités publiques en accord avec des viticulteurs ont décidé de réduire volontairement leurs rendements et faire des vendanges en vert.

Estimations au conditionnel 

Tant au plan mondial qu’européen, on retrouve dans le trio de tête des pays producteurs, l’Italie avec un prévisionnel identique aux récoltes de 2019, soit 47 Mhl mais en net retrait par rapport à l’année 2018 (54 Mhl). Ce chiffre reste toutefois à la moyenne quinquennale (2105-2109) qui s’établit à 48,6 Mhl mais en légère baisse (-1 %) par rapport à l’an dernier. La France, avec un prévisionnel de 43 Mhl, vient en deuxième position, proche de sa moyenne quinquennale : 43,8 Mhl, mais assez éloigné du record de 2018 (49 Mhl). Si ce chiffre de 43 Mhl était confirmé, la production française serait en hausse de 4 % par rapport à 2019. En troisième position, l’Espagne affiche un prévisionnel de 37 Mhl, conforme à sa moyenne quinquennale (37 Mhl) et supérieur de 11 % à l’année 2019 (33 Mhl). À noter la quatrième place des États-Unis qui parviennent, bon an mal an, à produire de manière assez régulière 24 Mhl. Le trio de tête pèse près de la moitié de la production mondiale et la production européenne représente environ 60 % de la production mondiale. « Ces estimations restent au conditionnel » a tenu à rappeler Pau Roca, tout d’abord parce « tous les impacts du Covid-19 ne seront pas permanents, mais certains dureront ». La filière du vin doit en tenir compte, ensuite parce que la récolte américaine pourrait être révisée à la baisse en raison de l’impact des incendies en Californie. De plus, la production chinoise reste inconnue, d’autant plus qu’elle diminue de manière continue depuis 2016. Ces statistiques internationales mettent deux à trois ans à devenir définitives.