PHYTOS
Les nouveaux textes sur les ZNT en consultation

Le ministère de l'Agriculture a mis en consultation le 21 décembre et jusqu'au 11 janvier deux textes réglementaires sur les zones de non-traitement (ZNT) en matière de phytos. Mais ils soulèvent plus de questions qu’ils n’apportent de réponses.

Les nouveaux textes sur les ZNT en consultation
Le nouvel arrêté sur les ZNT prévoit que les distances de traitement soient étendues aux lieux « accueillant des travailleurs présents de façon régulière à proximité de ces traitements ».

Comme les Sages le demandaient, le nouvel arrêté prévoit que les distances de traitement seront étendues aux lieux « accueillant des travailleurs présents de façon régulière à proximité de ces traitements ». Cette disposition, assure l'entourage de Julien Denormandie, s'appliquera de manière pragmatique. Elle se basera sur les définitions européennes et devrait exclure certaines zones peu fréquentées, comme les camps militaires. Pour le reste, anticipe Christian Durlin, vice-président de la FNSEA en charge du dossier, « l'interprétation de proximité sera discutée dans chaque département ». La discussion aura lieu dans le cadre des chartes, dont le nouveau décret en consultation maintient le principe. Mais en réponse aux demandes du Conseil d'État, la profession disposera de six mois après la parution des textes au Journal officiel pour réviser ces documents et les faire approuver par les préfets. Principale nouveauté : les chartes devront obligatoirement prévoir « des modalités d'information des résidents et des personnes présentes », une mesure jusque-là optionnelle. Alors que les ONG auraient souhaité des dispositifs d'information individuels ou en open source, la nature des modalités d'information reste ouverte. Elle devrait être précisée par une circulaire dans les prochains mois. Comme le confie Christian Durlin, la FNSEA suggère de son côté de valoriser les Bulletins de santé du végétal pour communiquer sur des probabilités de traitement, ou de développer des systèmes d'affichage dans les parcelles. Aucune mention en revanche dans les nouveaux textes des produits suspectés d'être cancérigènes, mutagènes ou reprotoxiques (CMR2). Selon nos informations, le ministère devrait simplement demander à l'Anses d'accélérer la révision des autorisations de mise sur le marché (AMM) de ces produits. Après le 1er octobre 2022, tous les produits CMR2 qui n'auront pas été réexaminés par l'agence pour des distances spécifiques pourraient alors voir leurs zones de non-traitement fixées à 10 m. C'est également à l'automne prochain que pourrait être envisagée, notamment pour les situations d'impasses techniques sur les CMR2, la compensation demandée de longue date par le syndicalisme majoritaire. « Beaucoup de choses vont se passer d'ici là, et nous demandions la compensation dès le premier mètre », s'agace Christian Durlin.

IL

Pour participer à la consultation publique : https://formulaires.agriculture.gouv.fr/index.php/726654