Filières avicoles plein air
Pour la défense de la volaille de Bresse et de l'information des consommateurs

Le 2 février, la présidente du Conseil régional de Bourgogne Franche-Comté, Marie-Guite Dufay s'est émue de la révision en cours des normes de commercialisation européennes. Comme nous vous l'expliquions dans notre dernière édition, la Commission européenne prévoit de changer les règles concernant l’étiquetage des modes d’élevage des volailles. Ce projet mettrait en péril l’appellation d’origine protégée de la volaille de Bresse, alerte la Région. Mais au-delà, c'est bien les filières fermières et de plein air qui sont menacées.

Pour la défense de la volaille de Bresse et de l'information des consommateurs

Le 2 février, la présidente du Conseil régional de Bourgogne Franche-Comté, Marie-Guite Dufay s’est émue de la révision en cours des normes de commercialisation européennes. Comme nous vous l’expliquions dans notre dernière édition, la Commission européenne prévoit de changer les règles concernant l’étiquetage des modes d’élevage des volailles. Ce projet mettrait en péril l’appellation d’origine protégée de la volaille de Bresse, alerte la Région. Mais au-delà, c’est bien les filières fermières et de plein air qui sont menacées.

« Changer la réglementation sur l’étiquetage serait non seulement un recul pour l’information du
consommateur, mais aussi et surtout un coup porté à toutes les productions AOC, label rouge et bio et
en particulier la première AOC au monde, la volaille de Bresse », déplore Marie-Guite Dufay qui met en garde contre ce « nivellement par le bas et un désastre pour la filière volaille de qualité en France et en Bourgogne-Franche-Comté. Pour la présidente de la Région, « la volaille de Bresse, dont l’excellence et la renommée font la fierté de notre territoire, ne doit pas faire les frais d’un projet normatif qui va à l’encontre de la protection de nos filières, des agriculteurs, et des consommateurs ». Les professionnels de la filière avicole (Anvol) défendent plus largement toutes les volailles fermières élevées en plein air.
Cette réforme est d’autant plus incompréhensible que la stratégie européenne « de la ferme à la fourchette » soutient la production locale, durable et de qualité, « il serait inconcevable que la révision en cours des normes de commercialisation européennes vienne contredire cette ambition. C’est la raison pour laquelle j’en appelle aux parlementaires européens et nationaux et au ministère de l’Agriculture pour défendre nos producteurs et nos consommateurs », déclare Marie-Guite Dufay, présidente de la Région Bourgogne-Franche-Comté.

L'Anvol rappele que les volailles plein air représentent « 5.000 éleveurs et 10.000 collaborateurs » en France. L’Hexagone est le champion européen en la matière, avec 20 % de la production avec accès à l’extérieur, contre 7 % pour le deuxième (Italie). À côté des segments « historiques » (bio, Label rouge, AOP et plein air), dont les ventes sont plutôt en stagnation, ces dernières années ont été marquées par le développement de nouveaux segments, comme l’ECC (European chicken commitment, axé sur le bien-être animal) ou le free range (« sortant à l’extérieur »).

Pac : du nouveau sur les parcours de monogastriques

Le FNSEA a appris la modification en cours de la Pac concernant les parcours de monogastriques. La note du Ministère listant les nouveaux codes cultures a ajouté un code SNU pour les « Parcs d’élevage de monogastriques avec couvert dégradé, voire sols nu », qui fait partie des surfaces non admissibles à la Pac. Ces surfaces étaient précédemment codées en PPH (prairies permanentes à dominante herbe) et donc admissibles à la Pac. Ces surfaces sont majoritairement localisées dans le Sud-Ouest, pour les parcours de canards et d’autres volailles plein-air. Il est possible que le 3STR identifie ces sols comme nu, toutefois, selon la pression du chargement, ces sols sont nus ou enherbés, selon les périodes. Alors que ces élevages ont déjà subi de plein fouet plusieurs crises sanitaires d’IAHP et que la demande sociétale pour des volailles élevées en plein air est croissante, il apparaît incohérent de supprimer des aides Pac sur ces parcours herbacés. La FNSEA demande leur intégration dans les Prairies Permanentes, comme ce qui était le cas jusqu’en 2022. Pour la DGPE, Les parcours de volailles étaient aujourd’hui admissibles à la Pac sous réserve qu’ils ne correspondent pas à des sols nus ou à des couverts dégradés, auxquels cas ils étaient requalifiés dans le cadre des contrôles en SNE. Le code SNU a été créé pour la Pac 2023-2027 afin de distinguer ces surfaces, qui sont non admissibles lorsqu’elles correspondent à des sols nus, des surfaces correspondant à des prairies permanentes qui sont, elles, admissibles. Les agriculteurs concernés devront donc distinguer dans leur déclaration les surfaces en sols nus, correspondant généralement aux surfaces piétinées à proximité des bâtiments qui devront être déclarées avec un code SNU, des parcours correspondant aux surfaces herbacées qui pourront être déclarées avec le code PPH.