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Fourme de Montbrison AOP : poursuivre les travaux et ambitions

Après Sauvain l’an passé, c’est à Saint-Just-en-Bas que le syndicat de la fourme de Montbrison AOP organisait son assemblée générale ordinaire ce vendredi 31 mars. À l’ordre du jour, les différents rapports statutaires et de multiples interventions.

Fourme de Montbrison AOP : poursuivre les travaux et ambitions
Le président du syndicat de la fourme de Montbrison AOP, Hubert Dubien, présentait son rapport moral et d’orientation devant une assistance venue une nouvelle fois nombreuse.

À la salle des fêtes de Saint-Just-en-Bas, ils étaient plus d’une cinquantaine à être présents pour assister à l’assemblée générale du syndicat de la fourme de Montbrison AOP. Avec un programme une nouvelle fois chargé, gage du dynamisme et des ambitions de la structure, les rapports d’activité et d’orientation ont été dévoilés dans le détail et les interventions se sont succédées.

Retour sur l’année écoulée

Avant d’aborder le rapport d’activité, l’animatrice Aurélie Passel rappelait brièvement le rôle de la structure. Organisme de défense et de gestion de l’AOP (Appellation d’origine protégée), le syndicat de la fourme de Montbrison est en charge de plusieurs actions majeures : respect de la qualité ; liaison sur la législation en vigueur ; développement du produit et de sa notoriété ; actions techniques pour la filière ; missions de contrôles ; liens avec l’organisme de contrôle Certipaq et l’Inao (Institut national de l’origine et de la qualité) ; suivi et modification du cahier des charges de l’AOP. Son conseil d’administration « se veut paritaire, puisqu’il y a autant de producteurs de lait que de fromagers », précisait l’animatrice.

Riche en animations et manifestations, l’année 2022 a vu célébrer deux anniversaires autour de la fourme de Montbrison. Le premier, les 20 ans de l’AOP, a rassemblé pas moins de 8 000 personnes autour des activités et repas proposés ; le second, les 50 ans des Journées de la fourme, ont vu les élèves en BTS Acse du Campus agronova contribuer grandement au bon déroulement de l’évènement. Ces deux manifestations d’envergure ont rencontré un franc succès. Bon nombre d’autres participations à des salons et foires ont marqué l’année : Salon du fromage et festival des AOP à Paris, Bike and troc à Chalmazel, foire de Saint-Étienne, Marché du goût à Lyon, etc.

Les activités au cours de l’année se sont également matérialisées sous forme d’actions techniques : le groupe Fourrages, qui avait pour objectif d’identifier et de tester collectivement des leviers d’adaptation des systèmes fourragers face au changement climatique ; la création et utilisation d’une brosseuse à graines, visant à récolter les graines des prairies naturelles d’intérêt botanique ; des formations ”qualité de l’eau” et ”calendrier lunaire” ; des visites d’exploitations agricoles ; le groupe Transfo ; le projet gras/sec (teneur en matière grasse des fromages par rapport à la matière sèche, NDLR) ; le séchage en grange, etc.

Un point chiffré a enfin été consacré à la production de la fourme de Montbrison AOP. Avec 688 tonnes produites en 2022, elle est en baisse par rapport à 2021 (734 tonnes), mais reste supérieure à 2020 (668 tonnes). Parmi ces 688 tonnes, environ 38 % sont fabriquées avec du lait cru, un chiffre semblable à l’an passé, mais dans la continuité d’un progrès conséquent par rapport à 2013 (13,5 %). Enfin, si le bio a quadruplé depuis 2012, son impact dans la production reste marginal.

Dans la continuité des actions menées

Au fil de l’année, le syndicat continuera ou renouvellera les actions mises en place à travers la poursuite de la mission de contrôle, le suivi technique, la promotion de la fourme de Montbrison ou encore le projet AOP durable avec le Cnaol (Conseil national des appellations laitières, etc. Financièrement, l’année se voudra plus classique que l’an passé, après la fête des 20 ans de l’AOP et la fin du programme technique.

Dans son rapport d’activité et d’orientation, Hubert Dubien rappelait le rôle du « plan AOP laitières durables, qui existe pour amener des réponses, autrement dit les éléments qui permettent de traduire ce que sont véritablement les attentes sociétales ». Pour rappel, ce plan vise à revaloriser les filières, notamment en ce qui concerne le terroir et les hommes de leur territoire autour des trois piliers du développement durable : social, environnemental et économique. Le président tentait de rassurer l’assistance sur la question de la modification du cahier des charges, où « il ne faut pas avoir peur car quelque part, on n’est pas si mal que cela. Le cahier des charges reste un outil de transparence. On s’est éloigné des consommateurs ou les consommateurs se sont éloignés de nous. Ceci étant, d’après une enquête Ifop de l’an passé, quand on parle d’AOP, ce qui est important pour les consommateurs, c’est la contrôlabilité et le cahier des charges. Donc, on est obligés d’en conclure que l’on doit enrichir ce dernier. »

En clôture d’assemblée, Hubert Dubien passait en revue les différents sujets de préoccupations dans la structure et gravitant autour : les efforts faits sur la communication autour de la fourme de Montbrison, l’évolution du climat, l’étiquetage (environnemental, bien-être animal, HVE).

Axel Poulain