Après cinq années de travaux, l’association « contrat de solutions » veut accélérer la diffusion de solutions alternatives aux produits phytosanitaires à destination des agriculteurs. 

Après cinq années de travaux, l’association « contrat de solutions » veut accélérer la diffusion de solutions alternatives aux produits phytosanitaires à destination des agriculteurs. Le président du Contrat de solutions, Hervé Lapie a récemment insisté sur la nécessité de déployer massivement ces connaissances sur le terrain. « Ça doit ruisseler dans les cours de ferme » a-t-il déclaré. L’association, qui rassemble les Chambres d’agriculture, les instituts techniques, l’Inrae et les interprofessions a été rejointe par un 45e partenaire, l’enseignement agricole privé.

Son objectif est de réduire les produits phytosanitaires pour la protection des plantes. Pour cela, l’association dispose de cinq leviers : l’amélioration des plantes par la sélection variétale, l’utilisation du numérique pour les équipements et l’aide au diagnostic, des pratiques agronomiques qui favorisent le travail du sol et les paysages, le développement du biocontrôle et des mesures pour réduire l’impact des produits quand ils sont utilisés, le fer de lance étant la recherche de variétés résistantes aux maladies et au stress hydrique.

Pour l’instant, il n’est pas encore possible de se passer complètement des produits phytosanitaires. Certaines productions sont toujours dans une impasse face aux maladies. C’est le cas des endives, des cerises et de la betterave. « Il faut moins de phytos, mais mieux de phytos », a déclaré Philippe Noyau, secrétaire général de Contrat de solutions. L’association a fait le recensement des solutions alternatives existantes. Ces pratiques sont ensuite validées par l’Inrae, et proposées aux agriculteurs.

110 fiches sont d’ores et déjà validées et classées selon les productions avec des conseils qui vont du semis à la récolte*.

Pollinisateurs

Les agriculteurs apprécient ces fiches, mais il faut accélérer le déploiement de ces informations, être plus efficace sur le terrain. Quinze départements référents ont été désignés. L’association prévoit de multiplier sa présence dans les salons et les journées de rencontre avec les agriculteurs, mais aussi le grand public. « Il faut montrer que, lorsque nous sommes contraints d’utiliser la chimie, nous le faisons avec parcimonie et que tout le produit va vers sa cible », ajoute Hervé Lapie. L’association a été choisie pour piloter l’axe 6 du Plan national en faveur des pollinisateurs. Il s’agit de mettre en place des pratiques favorables à la préservation des insectes pollinisateurs et à la restauration de leurs habitats. Il permettra de renforcer le dialogue entre agriculteurs et apiculteurs. Les participants ont insisté sur l’importance de la recherche. « Il faut un plan d’accompagnement, car cette transition va coûter cher » a déclaré Hervé Lapie.

(*) Ces connaissances sont disponibles en ligne sur les sites : https://contratsolutions.fr/ et https://ecophytopic.fr/