Archéologie et chrétienté
Un nouveau chapitre pour l'histoire des sépultures paléochrétiennes

Auriane Devaux
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Dans la ville d’Autun, construite par l'empereur romain Auguste, a récemment été découverte une grande variété de sépultures, tombes et même sarcophages. Une découverte qui vient enrichir les connaissances sur les pratiques funéraires de l’époque paléochrétienne. Cette nécropole - avec ses sépultures chrétiennes parmi les plus anciennes de la moitié nord de la Gaule - fait mention du Christ en Gaule, sous l’inscription de Pektorios (mot grec) et ce, datée seulement du IVe siècle de notre ère.

Un nouveau chapitre pour l'histoire des sépultures paléochrétiennes
crédit photo @Inrap

Anciennement connu sous le nom d’Angustodunum - du nom de l'empereur qui l'a construit au Ier siècle de notre ère - la ville d’Autun est en ce moment marquée par la présence d’équipes d’archéologues. Leur mission ? Procéder à la fouille d'une ancienne nécropole située près de l’église paléochrétienne de Saint-Pierre-L’Étrier, au nord-est d'Autun. La ville étant à mi chemin entre deux hauts lieux de la chrétienté, Cluny et Citeaux, les fameux moines blancs et moines noirs.

Utilisée du IIIe jusqu’au Ve siècle, ces catacombes cachaient de nombreux mystères avec notamment des sépultures vieilles de 1.500 ans ! L’une d’elles aurait même abrité la dépouille d’Amator, l’homme parfois cité comme le premier évêque d’Autun. Ces cénotaphes (monuments funéraires) sont divers et variés. En effet, les archéologues ont pu découvrir des sépultures en bois, en plomb, des coffrages de tuiles qui rappellent les pratiques funéraires du Haut Empire. Le peu d’objets également présents dans les tombes rappellent ces anciennes coutumes. Les archéologues ont également retrouvé les traces de six autres mausolées.

Élément extrêmement rare, les archéologues ont découvert des cercueils de plomb (une quarantaine d’exemplaires connus, dont huit venant de la fouille actuelle), généralement anépigraphes et sans décor, mais ayant pour certains des signes cruciformes. Ce qui démontre que la ville est l’un des plus importants sites de la chrétienté en cette partie nord de la France.

Parmi ces sépultures qui sont de véritables trésors archéologiques, la présence encore plus rarissime d’un cercueil en plomb, placé dans un sarcophage de pierre, encore totalement hermétique après 1.500 ans ! Son ouverture est programmée dans les prochains mois. Celle-ci pourrait révéler la présence d’un individu bien conservé, avec peut-être des vêtements et d’autres éléments rares rappelant les coutumes de nos ancêtres…
À la charnière entre l’Antiquité et le Moyen Âge, la ville d’Autun - qui fut envisagée un temps comme capitale bourguignonne à la place de Dijon - continue de surprendre par ses trésors enfouis, n’attendant qu’à être découverts par tous.