Sima 2022
« Massifier les solutions innovantes »

Les organisateurs du Salon international du machinisme agricole (Sima) à Paris ont remis le 6 novembre les récompenses des meilleures innovations du salon et ont également récompensé des agriculteurs pour leurs bonnes pratiques. Des exemples à suivre pour réussir la transition agroécologique. 

« Il aurait fallu inviter les chaînes de télévision pour leur montrer le vrai visage de l’agriculture (ce qui a bien été fait, N.D.L.R.), celle qui innove, celle qui trouve des solutions et les applique au quotidien », s’est exclamée la présidente de la FNSEA et du Copa, Christiane Lambert peu avant de remettre les Sima Farming Awards qui ont pour objectif de mettre en avant les pratiques agricoles innovantes des agriculteurs. Soulignant « l’ingéniosité des constructeurs » et « l’intelligence collective qu’il faut saluer, et encourager car elle démontre qu’en termes de recherche de solutions pour la transition de l’agriculture, les agriculteurs sont à pied d’œuvre », tout comme le monde para-agricole. Elle a aussi insisté sur le mot « solution, le terme qui colle le mieux à l’agriculture ». Pour le président du Sima, Frédéric Martin, ce salon n’est pas que celui des grosses machines. « C’est le Sima des gros cerveaux », ceux qui pensent en particulier « allègement de la pénibilité, trajectoire de décarbonation et maintien des revenus », a-t-il indiqué.

Aucune opposition

Pour sa part, le ministre de l’Agriculture et de la souveraineté alimentaire, Marc Fesneau, a invité le monde agricole à accomplir cette troisième révolution proposée par son prédécesseur, Julien Denormandie. Après la première révolution concernant l’essor du machinisme après la Seconde Guerre mondiale et la deuxième qui a, grâce aux produits phytosanitaires, permis de sécuriser les capacités à produire, l’ancien ministre avait indiqué que la troisième révolution serait « numérique, robotique et génétique ». C’est pourquoi « il faut être à la fois dans la poursuite et dans la rupture », a résumé Marc Fesneau. Poursuite dans les transitions engagées, dans le renouvellement des générations et dans la recherche du revenu. Rupture dans la mesure « où il faut se réapproprier des solutions fondées sur la nature », a-t-il dit. Nous avons surtout besoin de massifier les solutions pour que nous les retrouvions rapidement dans les cours de fermes. « On a besoin d’aller vite », a-t-il harangué. L’ensemble des récompenses remises aux lauréats traduit cette volonté d’ancrer le modèle agricole français dans sa capacité productive tout en préservant les écosystèmes. « Il n’existe d’ailleurs aucune opposition entre les deux », a assuré le ministre. « Elles apportent des réponses aux attentes des agriculteurs », avait indiqué en introduction la directrice du Sima, Isabelle Alphano.

Les Médailles d’Or des Sima Innovation Awards et Farming Awards

Les Médailles d’Or des Sima Innovation Awards

"Sols et cultures" : Monosem pour l’élément semeur ValoTerra Ultimate

"Récolte et stockage" : Klimanager pour Klim’Top Controls

"Robotique et électronique embarquée" : Ecorobotix pour Ara

"Élevage, énergies renouvelables, biomasse et biomatériaux" : Samson pour Opti-Sensor

"Services et logiciels" : ITK pour Presto

Le jury aussi décerné deux prix spéciaux : un sur le bien-être animal (Copeeks pour Picktime) et un sur la santé/sécurité au travail (Emily pour Vortex) 

 

Les SIMA Farming Award

Innovation environnementale : Ray O’Foghlù (Irlande)

Innovation sociale : Ailbhe Gerrard (Irlande)

Énergie : David Paillat (France)

Entreprise de travaux agricoles : EDT Perspective (France)

Bien-être animal : Nick Cotter (Irlande)

Nouveaux marchés : Marine et Jean-Sébastien Schils (France)

Le jury a également décerné un "coup de cœur" à Roland Van Asten (Pays-Bas)

La FNSEA à la pointe des innovations

La FNSEA était présente au Sima pour soutenir les innovations susceptibles de répondre aux questions que se posent les agriculteurs et engager l’agriculture dans une voie plus durable et plus respectueuse de l’environnement.

Du 6 au 10 novembre, se tenait au Parc des Expositions de Paris Nord Villepinte le Sima qui célébrait cette année son centième anniversaire. La FNSEA était présente. « Nous sommes pour une agriculture de solutions, la durabilité de notre agriculture passe par l’adaptation aux évolutions et aux demandes prégnantes de la société », a précisé Hervé Lapie, secrétaire général adjoint de la FNSEA. Salon du machinisme oblige, la FNSEA a décidé de mettre l’accent, cette année, sur la transition énergétique et la décarbonation de l’agriculture visant à remplacer ou du moins économiser les énergies fossiles dans les équipements agricoles. « Il faut reconnaître que nous n’avons pas d’alternatives crédibles au gasoil non routier, les solutions techniques ne tombent pas du ciel », observe Damien Greffin, administrateur FNSEA. Pour stimuler de nouvelles solutions en la matière et donner les impulsions nécessaires, la profession a décidé de prendre le virage de la décarbonation et a adopté une démarche volontaire en ce sens.

Ainsi, le 7 novembre, la FNSEA organisait une table ronde sur « le machinisme agricole face aux enjeux de la décarbonation ». Objectif : établir un inventaire de l’état des lieux et dresser les perspectives et solutions à déployer pour prendre le virage de la décarbonation. Nul doute que sera présenté et rappelé le Contrat de solutions initié par les FNSEA pour promouvoir et développer des pratiques plus vertueuses en matière de protection de l’environnement et répondre aux attentes sociétales. À ce jour, l’Association regroupe 44 partenaires et a publié 100 fiches qui toutes ont été validées par les techniciens et les scientifiques, a souligné Hervé Lapie, le président.