Les brèves du 8 novembre 2023

Mis en ligne par Cédric Michelin
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Voici les brèves du 8 novembre 2023

Les brèves du 8 novembre 2023

Grandes cultures bio : vers des surfaces françaises en baisse en 2023 (interprofession)

Alors qu’elles avaient été multipliées par quatre en dix ans, avant de plafonner en 2022 autour de 780 000 ha, les surfaces de grandes cultures bio devraient reculer en 2023, a annoncé le directeur des études d’Intercéréales, Bruno Barrier-Guillot, lors des 3es Rencontres grandes cultures, organisées le 7 novembre. L’interprofession s’est prononcée sur la base des données de conversion en bio et arrêts des huit premiers mois. Les baisses pourraient être plus importantes dans le sud de la France, où la part de surfaces bio est la plus forte, a prédit le directeur d’Agribio union (union de coopératives basée dans le Sud-Ouest), Stéphane Vanrenterghem : « On va avoir une France à deux vitesses. » Ce reflux fait écho à une baisse de la demande, notamment en alimentation animale (-18 % de l’utilisation sur deux ans, en grandes cultures bio) et en meunerie (-15 % en blé bio), ainsi qu’à des stocks importants (140 000 t de stock de blé bio attendues en juin 2024). « Il y a des stocks pléthoriques dans les silos, une part significative va être déclassée », prévoit Bruno Barrier-Guillot. La filière avait atteint un solde commercial équilibré en 2021, et vu les importations réduites à néant sur l’année 2023. À l’inverse, les exportations, inexistantes auparavant, ont décollé depuis 2020.

 

Betterave à sucre bio : le groupe Tereos ne collectera pas de bio sur 2024/2025

Dans un courrier adressé le 3 novembre à ses 88 apporteurs de betteraves à sucre biologiques, le groupe Tereos annonce que son conseil coopératif a décidé de « ne pas réaliser de campagne de betterave biologique l’année prochaine (campagne 2024/25) afin d’écouler la vente de [ses] stocks sur le marché bio ». Un an après Cristal Union, Tereos avait annoncé sa première campagne de betterave biologique en 2019, sur 200 hectares avec une trentaine de producteurs. Quatre ans plus tard, Tereos explique, dans son courrier, que ses stocks (comprenant la campagne 2023-2024) lui « permettent d’assurer des livraisons a minima jusqu’en 2025 ». Et de proposer aux agriculteurs bio « qui souhaitent maintenir la betterave dans leur assolement » de souscrire, pour la campagne 2024-2025, « des contrats d’apport annuels basés sur la surface de betteraves biologiques 2023 […] rémunérés sur la base de la betterave conventionnelle ». En cas de déconversion, Tereos propose de faire « une demande d’adhésion […] ou reprendre son engagement pour les anciens coopérateurs détenteurs de parts sociales ». L’annonce intervient dans un contexte de prix record dans le sucre conventionnel, et quelques jours après que la coopérative La Fabrique à sucres a annoncé qu’elle produira, à partir de 2025, le premier sucre bio complet (non raffiné) à partir de betteraves dans sa micro-sucrerie d’Escaudœuvres (Nord).

 

Irrigation : « économies importantes » attendues par le gouvernement sur certains territoires

À l’issue d’une réunion le 7 novembre des ministères de l’Agriculture et de la Transition écologique avec les agences de l’eau, le cabinet de Marc Fesneau a indiqué lors d’un point presse que, dans le cadre du plan Eau, « des économies importantes » en consommation d’eau à l’hectare devront être faites par l’agriculture dans certains territoires, pour permettre à d’autres territoires d’augmenter leurs surfaces irriguées. Annoncé au printemps, le plan Eau prévoit une baisse de 10 % des prélèvements à 2030 (tous secteurs) et une stabilité pour l’agriculture au niveau national. Le cabinet de Sarah El Hairy a indiqué que les comités de bassins étaient actuellement en cours d’élaboration de leurs déclinaisons de cet objectif de 10 %, qu’ils devraient finaliser d’ici fin 2023. Par ailleurs, les cabinets indiquent que le gouvernement « fixe un objectif de 10 millions d’euros » à l’augmentation de la redevance pour prélèvement d’eau. Dans le cadre du projet de loi de finances (PLF) pour 2024, l’exécutif va réformer l’encadrement de cette redevance, dont le produit est prélevé et le montant fixé par les agences de l’eau, pour la doter d’un plancher et rehausser ses plafonds. Il reviendra à chaque comité de bassin de profiter ou non des nouveaux plafonds, qui passent de 3,6 à 5,04 ct €/m3 en catégorie 1 et de 7,2 à 10,08 ct €/m3 en catégorie 2. Le cabinet estime que des hausses de « 200 à 300 % » ne seraient « ni acceptables, ni supportables ».

 

Semences : avec le soutien de Fesneau, l’UFS veut sécuriser l’accès aux phytos et à l’eau

Lors de son assemblée générale le 7 novembre, placée sous le signe des élections européennes de juin 2024, l’UFS (semenciers) a plaidé pour la sécurisation des moyens de production, en particulier les phytos et l’eau. « Rien ne sert d’innover si on ne peut pas produire » des semences, a résumé son président Didier Nury, notant que « les moyens de production s’amenuisent petit à petit ». En particulier, les semenciers sont vent debout contre le dispositif des zones sensibles inclus dans le projet de règlement européen Sur, dans lesquelles aucun pesticide ne serait autorisé. « Sans protection des cultures, c’est un impact très clair de 15 % sur la production de semences [dans ces zones], voire jusqu’à 80 % dans certaines régions », avance l’administrateur de l’UFS Rémi Bastien (Limagrain). « Mettant en avant son caractère « éminemment stratégique pour la souveraineté alimentaire », la filière souhaite aussi un traitement différencié pour l’accès à l’eau. Deux orientations que Marc Fesneau a soutenues. Concernant les phytos, le ministre de l’Agriculture a estimé que la création de zones sensibles n’était « pas raisonnable ». Et sur l’eau, « il faut que l’on mène un travail territoire par territoire pour que, dans la hiérarchie des usages, on identifie les semences comme un besoin premier », a plaidé le locataire de la Rue de Varenne.

 

Engrais azotés : Yara veut supprimer 139 postes dans son usine de Loire-Atlantique

Le fabricant d’engrais chimiques Yara compte supprimer 139 postes sur 171 dans son usine de Montoir-de-Bretagne (Loire-Atlantique), a indiqué le 5 novembre l’entreprise à l’AFP, mettant en avant une baisse des ventes. Cette usine, classée Seveso « seuil haut », a plusieurs fois été mise en cause pour des non-conformités. « Yara a informé lundi (6 novembre, N.D.L.R.) le CSE central de Yara France de son intention de proposer une transformation du site Yara de Montoir-de-Bretagne en terminal d’importation et en unité de pointe de mélange et d’imprégnation d’engrais sur mesure », a fait savoir l’entreprise par courriel, confirmant une information de Ouest-France. « Ce projet de transformation conduirait à envisager la suppression de 139 postes, tous situés sur ce site », via un plan de sauvegarde de l’emploi, précise Yara. Parallèlement, « dans le cadre de la mise en œuvre du projet, 12 postes seraient créés ». Yara justifie ce projet par une très forte baisse de la consommation du type d’engrais fabriqués à Montoir-en-Bretagne (engrais NPK composés), « divisée par quatre en 20 ans ». « À fin septembre 2023, le site affichait une perte de près de 40 millions d’euros d’Ebitda », fait savoir le fabricant. Yara a été sommé en juin de payer une amende de 519 900 euros, en raison de rejets trop importants de poussières dans l’atmosphère de son usine de Loire-Atlantique.

 

Pesticides et air : le Conseil d’État rejette une demande de réglementation par les maires antipesticides

Le Conseil d’État a rejeté le recours du collectif des maires antipesticides demandant à l’État de protéger la population contre la pollution de l’air par les pesticides, dans une décision rendue le 13 octobre et repérée par nos confrères d’Actu Environnement. La haute juridiction estime que les requérants « ne justifient […] pas de l’existence d’une carence illégale » de l’État à prendre « des mesures utiles » en la matière. Elle observe que les risques pour la santé humaine liés à la pollution de « l’air ambiant » par les pesticides ne font l’objet « d’aucune recommandation spécifique des agences sanitaires ». Elle souligne aussi « qu’il n’existe aucun référentiel fixant des objectifs à atteindre pour limiter la concentration des pesticides dans l’air ». Le collectif avait soumis ce recours en avril 2022, suite au rejet implicite de l’ancienne ministre de la Transition écologique Barbara Pompili d’une demande similaire, déposée fin 2021. Les maires avaient alors demandé à l’ancienne locataire de l’Hôtel de Roquelaure d’édicter une réglementation, et notamment de fixer des valeurs limites de concentration des pesticides dans l’air, requête à laquelle elle s’était abstenue de répondre.

 

Légumes/agriculture verticale : plusieurs acteurs étrangers en difficultés financières

Secouées par le rétrécissement des flux de capital-risque dans le monde, et l’augmentation des prix de l’électricité en Europe, plusieurs start-up spécialistes d’agriculture verticale ont annoncé d’importantes difficultés financières ces dernières semaines, des deux côtés de l’Atlantique. Fin octobre, la société Fifth Season s’est placée en procédure de liquidation judiciaire aux États-Unis, un an après sa levée de fond, selon la presse locale. Fin septembre, c’est la start-up néerlandaise Infarm qui avait pris le même chemin aux Pays-Bas, selon les informations du média américain Agfunder. Selon ces mêmes informations, qu’Infarm n’a pas souhaité commenter, la société aurait depuis levé entre 40 et 50 millions d’euros auprès de fonds qataris. En mars, Le leader européen, l’allemand Infarm, avait annoncé qu’il allait réduire ses effectifs de moitié, et quitter plusieurs pays, dont la France. Le champion néerlandais Future Crops avait quant à lui mis la clé sous la porte quelques semaines plus tôt, peu de temps après son compatriote Glowfarms. Toujours selon Agfunder, d’autres importants acteurs ont été placés en procédure de redressement au cours de l’année, comme Aerofarms, Kalera ou AppHarvest - Aerofarms en serait sortie depuis.

 

Fromage : la tomme, l’emmental et la raclette de Savoie demandent à passer en AOP

Trois fromages savoyards sous indication d’origine protégée (IGP) — la tomme, l’emmental et la raclette de Savoie — s’apprêtent à déposer des demandes de reconnaissance en appellations d’origine protégée auprès de l’Inao (institut de l’origine et de la qualité), a indiqué Savoicime, l’organisme de défense et de gestion qui porte les trois IGP, en conférence de presse le 7 novembre. Les trois projets de cahier des charges posent les mêmes règles pour les producteurs agricoles, les différences portent sur la transformation et l’affinage des fromages. Un passage simultané sous AOP apparaît essentiel pour « garder une filière pour trois produits », souligne le président de Savoicime, Thomas Dantin. L’objectif pour l’ODG est « une meilleure représentation auprès des institutions en intégrant le Cnaol [conseil national des appellations laitières, N.D.L.R.] », « un meilleur référencement auprès des distributeurs », mais aussi d’« améliorer de la notoriété des produits » et d’« assurer la pérennité des exploitations et des fromageries », déroule-t-il. Dans les élevages, les principales évolutions portent sur l’autonomie alimentaire et le pâturage. Ainsi, les 600 producteurs engagés dans les cahiers des charges devront faire pâturer leurs animaux au moins 150 jours par an après le passage en AOP.

 

Produits laitiers : deux ans après sa réintégration dans Sodiaal, Yoplait revient dans le vert

Yoplait devrait afficher un chiffre d’affaires de 750 millions d’euros (M€) en 2023 contre 600 M€ en 2021, soit une progression de 25 % en deux ans, et redevient bénéficiaire en France après son rachat par la coopérative Sodiaal en 2021, a annoncé le directeur général de la marque Yves Legros en conférence de presse, le 7 juillet. « Depuis son retour dans la coopérative, Yoplait est de retour dans la course. Notre objectif est de redynamiser le marché de l’ultra-frais pour mieux payer le lait aux éleveurs », affirme-t-il. La marque à la petite fleur a misé sur des marchés porteurs — les yaourts blancs et les skyrs notamment — et est parvenue à « maintenir ses volumes » malgré l’inflation. Résultat : elle est « la marque nationale qui gagne le plus de parts de marché » du rayon ultra-frais en valeur (11,3 % en septembre 2023 sur année glissante contre 10,7 % en 2021). Yoplait veut opérer « une reconnexion très forte » avec la coopérative et les éleveurs, assure son directeur général. La marque valorise « un peu plus de 10 % » du lait collecté par Sodiaal, indique-t-il. Elle souhaite continuer à investir dans sa croissance et l’innovation. Elle lancera début 2024 une gamme de yaourts en brique de 75cl.

 

Prairies : la FDSEA de l’Orne demande un délai pour réimplanter en Normandie

Dans un communiqué du 7 novembre, la FDSEA de l’Orne demande « une dérogation » à l’obligation pour les agriculteurs normands de réimplanter des prairies avant les prochaines déclarations des aides Pac, au printemps 2024. Cette prise de position fait suite à la publication d’un arrêté prévoyant la réimplantation de prairies dans les régions où le ratio de surfaces en prairies permanentes sur l’ensemble de la surface agricole utile baisse de plus de 5 %, soit la Normandie et les Pays de la Loire. « L’obligation de remettre en herbe avant le 15 mai 2024 […] se concrétisera par la destruction avant récolte des cultures mises en place », alerte le communiqué. La FDSEA de l’Orne prie donc le gouvernement de demander « une dérogation à la Commission européenne pour permettre [aux agriculteurs, N.D.L.R.] de récolter les cultures et ensuite de remettre en herbe les surfaces concernées ». Le syndicat conteste également la méthode de calcul du « ratio entre prairie naturelle et terres labourées » qui « repose sur des approximations méthodologiques qui ne reflètent pas la réalité de l’évolution de nos prairies », affirme-t-il.

 

Porc : abaissement des teneurs en nitrites dans les charcuteries Label rouge

Moins d’additifs autorisés et des teneurs abaissées, y compris pour les nitrites : c’est la principale évolution notable dans les nouvelles conditions de production communes (CPC) des charcuteries Label rouge, parues au Bulletin officiel du ministère de l’Agriculture en octobre. Dans ces règles qui servent de socle aux 41 produits de charcuterie Label rouge, les professionnels et les pouvoirs publics ont décidé de réduire les additifs « dans des proportions plus importantes que pour la production de charcuterie standard », précise l’Inao dans un communiqué. À titre d’exemple, la teneur maximale en nitrite de sodium (E250) dans le jambon cuit Label rouge est abaissée à 80 mg/kg. Dans le jambon cuit supérieur « conventionnel », le Code des usages (règles professionnelles) fixe un maximum de 90 mg/kg, sachant que le gouvernement veut « confirmer d’ici l’année prochaine la faisabilité de baisser à 80 mg/kg », explique la Fict (charcutiers industriels) à Agra Presse. Au niveau européen, le règlement 2023/2108 fixe un maximum de 150 mg/kg jusqu’au 9 octobre 2025 (puis 120 mg/kg après). « La réduction de l’emploi d’additifs s’accompagne d’une meilleure qualité sanitaire des matières premières carnées », ajoute l’Inao dans son communiqué (viandes non congelées et « utilisées dans un délai de quatre jours après l’abattage »).

 

Porc : avec le blocage des ports céréaliers, l’élevage ukrainien pourrait se développer (presse)

Dans un contexte de difficultés d’exportation des céréales ukrainiennes, « la profitabilité record [des élevages porcins] pourrait attirer de nouveaux investisseurs dans le secteur », espère Nikolay Babenko, le directeur de l’association ukrainienne de la viande, à l’agence de presse Interfax. Des propos rapportés par Pig Progress le 3 novembre. « En théorie, l’Ukraine pourrait multiplier sa production par quatre par rapport au niveau actuel et aussi commencer à exporter », avance-t-il. La filière ukrainienne ciblerait en priorité l’Afrique et l’Asie. Toutefois, l’Ukraine compte six cas de peste porcine africaine (PPA) en faune sauvage et 21 foyers en élevages (le dernier remontant au 17 octobre). Le pays produit actuellement 500 000 t de viande de porc, contre 600 000 t avant la guerre. À titre de comparaison, en 2022, la France a produit 2,2 Mt. Le secteur porcin ukrainien espère rebondir dans un contexte de chute du coût de l’alimentation animale : avec le blocage des ports d’exportation, « les prix des tourteaux de soja et de tournesol ont été divisés par deux ou trois », rapporte Pig Progress. Et le site spécialisé de préciser que « le prix en sortie d’élevage a atteint l’équivalent de 2,34 $/kg, alors que le coût de production est bas, à 0,55 $/kg ». Avant la guerre, le kilo de porc était vendu entre 1,24 et 1,37 $, pour un coût de production entre 0,82 et 0,96 $.

 

Vin : la production mondiale tombe au plus bas depuis 1961, d’après les estimations de l’OIV

Entre gels précoces, fortes pluies et sécheresses, la production mondiale de vin a chuté cette année de 7 %, à son plus bas niveau depuis 1961, selon une estimation de l’Organisation internationale de la vigne et du vin (OIV) publiée le 7 novembre. La France, avec une récolte stable, redevient au passage le premier producteur de vin au monde devant l’Italie, en recul de 12 %. La vendange est chiffrée au total entre 241,7 et 246,6 Mhl. Dans l’hémisphère nord, elle a pâti de divers aléas en Espagne (-14 %) et en Grèce (-45 %). En France, de fortes disparités sont relevées : le Bordelais et le Sud-Ouest ont subi le mildiou, le Languedoc-Roussillon des vagues de chaleur et la sécheresse ; des volumes « particulièrement importants » sont attendus dans le Cognac, en Corse et en Champagne. Des pays tirent leur épingle du jeu, notamment les États-Unis (+12 %) qui restent quatrième producteur mondial, à la faveur de températures fraîches et de fortes pluies hivernales dans la Napa et la Sonoma. L’OIV voit un aspect positif dans la petite récolte. « Avec une consommation mondiale en déclin et des stocks élevés dans de nombreuses régions du monde, cette faible production attendue pourrait rééquilibrer le marché mondial. »

 

Négociations anticipées : incertitudes dans l’industrie sur les effets du seuil de 350 M€

Après l’accord trouvé par les parlementaires en commission mixte paritaire (CMP) sur le projet de loi visant à avancer les négociations commerciales, les organisations représentatives des PME et ETI sont divisées sur le choix d’un seuil de 350 millions d’euros (M€) pour différencier les entreprises. Ce seuil distinguera les fournisseurs qui devront signer avec la grande distribution avant le 15 janvier et ceux qui auront jusqu’au 31 janvier. D’un côté, la Feef appelait les députés et les sénateurs à valider ce seuil, plutôt que celui de 150 M€ initialement proposé par le gouvernement. La fédération estime qu’il « permet de fournir un cadre protecteur pour les entreprises PME et ETI qui irriguent nos territoires ». Cependant, une autre association, l’Adepale considère au contraire que ce niveau de différenciation « risque de conduire les distributeurs à traiter de manière indifférenciée certaines ETI françaises transformatrices des filières agricoles et des grands groupes internationaux, quand bien même ces entreprises ont des enjeux et des capacités de négociations très différentes ». Le sujet du seuil a occupé une grande partie des discussions des parlementaires en CMP, le 6 novembre.

 

GNR : une manifestation des JA et de la FDSEA du Gers, notamment contre la hausse de la fiscalité

Environ 150 agriculteurs, dont une trentaine au volant de tracteurs, ont manifesté mardi dans les rues d’Auch pour dénoncer la hausse de leurs coûts de production, notamment le prix du GNR (Gazole non routier), a constaté l’AFP. « Sans tracteurs, pas d’agriculteurs, stop à la hausse du GNR », pouvait-on lire sur une pancarte sur des bidons de GNR, devant la permanence du député Renaissance Jean-René Cazeneuve. Au même endroit, ils ont déversé une remorque d’ail. À l’appel des syndicats agricoles FDSEA et Jeunes agriculteurs du Gers, les manifestants ont protesté contre des retards de paiement d’aides dans le cadre de la PAC 2023 et la flambée des charges qui « ne sont plus supportables pour les exploitations ». Devant les grilles de la Direction départementale des territoires (DDT), qui abrite des services de l’État, ils ont entassé de vieux pneus, de la paille et du fumier. « Le monde agricole va mal. On n’a pas mis le feu, mais c’est un déversement de colère qui n’est pas neutre. Cette colère, elle monte et malgré la réunion qui s’est tenue avec le directeur de la DDT, on n’a pas de perspective, rien de concret à se mettre sous la dent », regrette Xavier Duffau, président des JA du Gers. Une mobilisation régionale sur le même thème est prévue dans deux semaines à Toulouse, selon le syndicaliste.

 

Machinisme : CNH Industrial fait ses adieux à la Bourse de Milan

Le groupe italo-américain CNH Industrial, contrôlé par la famille Agnelli, a annoncé le 7 novembre son intention de quitter, au bout de dix ans, la Bourse de Milan pour rester coté uniquement à New York. « La concentration des transactions sur un seul marché devrait permettre d’accroître la liquidité et l’intérêt des investisseurs tout en simplifiant davantage le profil de l’entreprise », selon un communiqué. « La cotation unique sur la Bourse de New York devrait être effective au début du mois de janvier 2024 », estime le groupe. CNH Industrial est spécialisé dans la production de machines agricoles et de chantier depuis la scission en janvier 2022 des activités de camions, bus et véhicules commerciaux, qui ont donné naissance à une nouvelle société, Iveco Group. Le conseil d’administration de CNH Industrial a approuvé en outre un nouveau programme de rachat d’actions d’une valeur maximale de 1 Mrd$. CNH Industrial - dont 27 % du capital sont détenus par la famille Agnelli via sa holding Exor - est une société de droit néerlandais née en 2013 de la fusion de l’italien Fiat Industrial et de sa filiale américaine CNH Global.

 

Semences : Olivier Paul (Lidéa) élu président de l’UFS (semenciers)

En assemblée générale le 7 novembre à Paris, Olivier Paul a été élu président de l’UFS (semenciers), annonce l’organisation dans un communiqué. Depuis 2021, M. Paul est directeur général de Lidéa (groupe Euralis), semencier multi-espèces issu du rapprochement avec Caussade en 2020. Il a intégré en 2015 la coopérative du Sud-Ouest, où il a occupé « différentes fonctions au sein des activités alimentaires, dans les semences puis dans les services support », selon le communiqué. Avant cela, ce diplômé de l’Institut commercial de Nancy (spécialisation finance) avait débuté sa carrière chez Deloitte, avant « d’assurer la direction générale d’entreprises de l’industrie en France comme à l’étranger » (électroménager, compléments alimentaires, peintures en bâtiment). Le nouveau président de l’UFS succède à Didier Nury (Top semence), qui avait été élu en novembre 2022. Le nouveau bureau de l’Union des semenciers comprend aussi le vice-président Rémi Bastien (Limagrain), le secrétaire général Xavier Thevenot (Syngenta), et le trésorier Patrick Mariotte (KWS).