FDSEA71
Christian Bajard, président : « travailler en amont avec les collectivités pour éviter les éventuelles frictions »

Ariane Tilve
-
Christian Bajard, président : « travailler en amont avec les collectivités pour éviter les éventuelles frictions »

Pourquoi avoir fait évoluer l’organisation de la FDSEA en 2018 ?

Christian Bajard : notre réseau est basé sur les agriculteurs et agricultrices réunis en syndicat communaux, premier socle de notre organisation, le second socle était le canton jusqu’en 2018. L’évolution territoriale et la loi NOTRE ont modifié le découpage et les différentes missions, notamment la compétence économique. À cette époque, nous nous sommes interrogés sur la façon de placer notre organisation vis-à-vis des décideurs locaux. Cette réorganisation de l’époque est donc liée au redécoupage territorial des collectivités. Nous avons dissous nos Unions cantonales pour créer les Communautés de syndicats des exploitants agricoles (CSEA) basées sur les communes constituants les communautés de communes. Notre objectif n’a pas été uniquement de les créer mais bien de les animer et de les faire vivre. Force est de constater que nous rencontrons parfois des difficultés sur certains territoires, la dynamique n’est pas la même d’un secteur à l’autre. Quels que soient les difficultés rencontrées, forts de notre histoire, notre expérience et notre réseau, notre volonté est d’être une interface pour les élus locaux afin d’échanger sur tous les sujets qui concernent les agriculteurs, que ce soit l’urbanisme, les PAT, les plans climats et l’ensemble des projets agricoles. Pour cela, il faut à la fois des agriculteurs qui acceptent de s’engager et des élus locaux qui comprennent l’intérêt de dialoguer et construire ensemble. Nous pouvons être des interlocuteurs importants en partenariat avec les chambres d’agriculture qui apporte une expertise technique, économique et foncière.

Comment mieux faire connaître les missions de chaque communauté de communes et donc de trouver le bon interlocuteur pour chaque sujet ?

C.B. : D’abord, avec une volonté assumée de la FDSEA71 de vouloir coller au plus près du fonctionnement des collectivités, comme ce fut le cas avec la réorganisation de 2018. Et ce, même si le découpage des communautés de communes ne s’est pas fait de façon similaire sur chaque collectivité. Certaines ont quasiment fusionné deux cantons, d’autres ont fusionné partiellement quelques cantons. Un canton peut parfois être réparti sur plusieurs com’com, ce qui a changé la façon de travailler d’un certain nombre de personnes qui avaient l’habitude de bosser ensemble. Si un tel exercice a perturbé les élus, il a forcément perturbé les agriculteurs et leurs réseaux, d’où l’importance de les accompagner pour appréhender cette « nouvelle » volonté de fonctionner. Dans les faits, nous faisons notre possible pour rester flexible et faciliter la tâche aux exploitants mais avons changé nos statuts pour coller à la situation. Il est donc essentiel de continuer à expliquer notre façon de fonctionner. Auparavant nos interlocuteurs étaient essentiellement le Conseil départemental, la DDT, le préfet et les parlementaires. Aujourd’hui nous avons une strate de plus : un certain nombre de choses se font au niveau des collectivités locales et nous nous devons d’être présents, d’être représentés y compris à ce niveau.

Comment faire fonctionner au mieux cet échelon ?

C.B. : En identifiant les différentes missions de cet échelon. Lorsque les agriculteurs sont confrontés à des questions d’urbanisme ou d’agrivoltaïsme, de PAT, etc., il est important de savoir quelles communautés de communes s’engagent sur des énergies positives, par exemple, tout simplement parce que l’agriculture est au centre de ces problématiques avec des terrains ou des bâtis agricoles, l’implantation de photovoltaïque sur les toits ou encore, etc. D’où l’importance de travailler avec les élus locaux pour leur faire part de nos contraintes, mais aussi pour travailler ensemble. L’objectif est avant tout d’être informé des en amont pour éviter les frictions qu’il peut y avoir avec des PLUi, comme à Sennecey-le-Grand (lire notre article du 29 septembre 2023). Être informé au préalable, c’est aussi pouvoir désamorcer des situations potentiellement sensibles.