Recyclage : Une réserve d’eau pluviale à moindres frais
Lors de la construction de son nouveau bâtiment d’élevage, Jérôme Grégoire a installé une réserve d’eau pluviale sous les logettes, d’une capacité de 81 m³.

À Larodde dans le Puy-de-Dôme, Jérôme Grégoire n’a pas attendu l’été 2019 pour se poser la question du stockage de l’eau. L’année précédente, lors de la construction de sa nouvelle stabulation, il a fait installer sous les logettes une réserve d’eau pluviale. L’eau d’une partie du toit est donc redirigée vers ce réservoir et sera utilisée à l’avenir pour laver la salle de traite.
Un bâtiment modulable
Installé depuis cinq ans sur la ferme familiale, Jérôme Grégoire a entamé la construction d’une nouvelle stabulation logettes sur caillebotis en novembre 2017. Long de 40 mètres et large de 12,8 mètres, ce bâtiment peut recevoir une cinquantaine de vaches laitières. L’éleveur conduit pour l’instant 45 vaches mais a tout prévu pour en recevoir davantage. « La salle de traite est équipée en 2 x 4 mais il y a les emplacements pour la passer en 2 x 5. Il y a aussi 57 places aux cornadis », précise l’éleveur. Un appentis de 7,50 mètres pour l’alimentation et le stockage du fourrage et un second de 7 mètres pour le bloc de traite, la nurserie et les parcs d’isolement ont également été construits. Le tout repose sous une charpente en bois couverte de panneaux sandwich. L’originalité de ce bâtiment se cache sous les pieds. Sous les 49 logettes sur caillebotis, la fosse à lisier est peu commune puisqu’elle abrite également une réserve d’eau pluviale.
D’une pierre deux coups
L’idée lui a été soufflée par un entrepreneur. Alors que la fosse sous caillebotis n’était pas encore terminée, ce dernier émet l’hypothèse de construire une réserve d’eau sous les logettes. « J’ai trouvé l’idée intéressante. Je n’ai pas de problèmes d’approvisionnement en eau lors des sécheresses mais il vaut mieux prévenir. Et puis utiliser cette eau réduira toujours la facture », explique l’éleveur. La fosse sous caillebotis de 2,40 mètres de profondeur (soit un volume total de 537 m3) était équipée en son centre de deux murs de 13 mètres de long, distant l’un de l’autre de 2,70 mètres, pour soutenir les caillebotis et les logettes. L’aménagement « porteur » crée alors un « couloir » ouvert. Le maçon a simplement condamné chacune de ces extrémités par un mur large de 2,70 mètres (écartement entre les deux murs porteurs) et haut de 2,40 mètres. La réserve d’eau est ainsi créée à moindres frais. « Je ne sais pas combien ça m’a coûté puisque le surcoût de construction des deux petits murs a été englobé dans celui de la maçonnerie. Ce n’est sûrement pas grand-chose autrement je m’en souviendrais ! » Jérôme Grégoire a ensuite raccordé la gouttière de la pente nord de sa toiture à la réserve. Un second tuyau raccorde cette même réserve à la laiterie où seront installés prochainement une pompe, un surpresseur et un filtre. L’eau sera utilisée pour laver la salle de traite de l’éleveur. « Ce n’est pas grand-chose », minimise l’éleveur. Ce genre d’aménagement pourrait pourtant devenir indispensable dans les années à venir où l’approvisionnement en eau lors des sécheresses n’est pas garanti.
Mélodie Comte