Mouton Charollais
Cinquantième participation déjà !

Marc Labille
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Cette année, le Mouton Charollais participait à son cinquantième salon de l’agriculture. Autour d’un concours général toujours très disputé, les défenseurs de la race ont profité de l’instant pour passer quelques messages.

Cinquantième participation déjà !
Le Gaec de Champagny a remporté le premier prix d’ensemble.

Le concours général de Moutons Charollais a rassemblé 67 animaux en provenance de 26 élevages. Comme le laissait présager la sélection réalisée quinze jours plus tôt à Palinges, la race était représentée par un très bon lot de reproducteurs. Avec 125 candidats pour Paris, l’OS Mouton Charollais a pu choisir avec soin ses compétiteurs. En résultait une nouvelle progression du niveau de qualité exposé. « Ceux qui vont à Paris y vont pour gagner », commentait le président de l’OS, Pascal Chaponneau. Les juges ont eu à départager des sections de béliers très relevées. Avec des formats qui continuent d’augmenter, observait-on. « Les antenais d’un an font aujourd’hui plus de 110 kg alors qu’ils pesaient 80-90 kg il y a seulement quelques années », confie Pascal Chaponneau qui rappelle que « Paris demeure le concours pour les bêtes lourdes ». Une vitrine qui privilégie « le plus gros animal », ce qui n’est pas forcément le cas des autres rendez-vous de la race où les qualités bouchères sont davantage prises en compte.

Succès des enchères en ligne

Après une année d’interruption en raison du Covid, ce Salon de l’agriculture était placé sous le signe des retrouvailles. Cela s’est ressenti sur le stand du Mouton Charollais où il a régné une très bonne ambiance durant cette semaine de promotion et d’échanges. Surtout, les responsables de la race se félicitent de la présence de jeunes éleveurs parmi les nouveaux venus à Paris. Une dynamique qui traduit un renouvellement des générations et un attrait reconduit pour la sélection de Mouton Charollais.

La race fêtait sa cinquantième participation à Paris. En cette édition un peu spéciale, l’OS organisait pour la première fois une vente en ligne de reproducteurs dans le cadre du salon. Animées par Martial Tardivon de la Sicafome de Moulins-Engilbert, les enchères sur Internet ont duré 48 heures. Quatre des six mâles proposés ont été adjugés au prix moyen de 1.650 €. Le record a atteint 3.500 € pour le bélier rappel de championnat du concours et qui appartient à Sébastien Jeannin, éleveur en Côte-d’Or. C’est un autre éleveur de Mouton Charollais qui a acquis l’animal, en l’occurrence Bertrand Bourdeau de la Charente. Deux de ces reproducteurs iront en Allemagne et en Belgique.

En dehors de cette prestigieuse vente en ligne, ce SIA n’a généré que peu de retombées commerciales. Les étrangers étaient encore rares du fait des barrières sanitaires persistantes, confiait-on. Et la directrice de l’OS, Aline Bonnot relevait une baisse de fréquentation concernant les éleveurs potentiellement clients. Sans doute une partie d’entres-eux ont-ils fait le choix de suivre le concours sur internet, analysait-elle. Au final, aussi populaire et médiatique soit-il, ce salon parisien n’est plus vraiment un rendez-vous pour ceux qui sont intéressés par la génétique, regrettaient les responsables de l’OS.

Soutien à la génétique, loup…

Haut lieu de relation publique, ce salon parisien aura surtout permis de recevoir sur le stand élus et personnalités départementales et régionales lors du pot suivant le concours. Sensibles au soutien pérenne du Département, les défenseurs du Mouton Charollais ont en revanche interpellé la Présidente de Région sur son arrêt du soutien à la génétique saône-et-loirienne. De fait, contrairement à d’autres régions, la Bourgogne Franche-Comté n’aide plus sa génétique depuis trois ans. Un geste dénoncé par les responsables de l’OS qui l’ont redit à Paris.

Autre sujet de tension abordé avec les élus : le loup. Si le prédateur se fait discret cet hiver, les éleveurs d’ovins savent bien que les problèmes reprendront inévitablement. Aussi, l’OS continue de mettre la pression sur la question de la prédation, se félicitant de la « cohésion » départementale retrouvée sur ce sujet ô combien sensible.

Inquiétudes liées au conflit en Ukraine

La guerre déclarée à l’Ukraine par la Russie n’est pas sans conséquence sur le Mouton Charollais. À la hausse générale des charges qui va frapper les exploitations, va s’ajouter un risque de baisse des investissements en génétique. « En cas de difficultés économiques, c’est toujours sur la génétique que les éleveurs font l’impasse », confie Aline Bonnot, directrice de l’OS. Le conflit menace par ailleurs les espoirs d’export de génétique. « Nous étions en pourparlers avec l’Ukraine et la Russie », confie la directrice qui rappelle que des reproducteurs Moutons Charollais avaient auparavant été exportés en Slovaquie pour l’Ukraine… Un débouché qui semble durablement compromis.

Palmarès

Prix de championnat mâle : Gaec Berland Luc & Denis, Viry.

Rappel de championnat mâle : Sébastien Jeannin (21).

Prix de championnat femelle : Sébastien Jeannin (21).

Champion antenais : Gaec Elevage Duverne, Saint-Symphorien-de-Marmagne.

Trophée viande : Pascal Chaponneau, Uxeau.

Prix d’ensemble : 1er Gaec de Champagny, Champagny-sous-Uxelle ; 2e Amandine Fénéon, Azé ; 3e Pascal Chaponneau, Uxeau.

Antenais section 1 : 1er copropriété Gaec de Champagny, Champagny-sous-Uxelle/Gaec d'Azu, Saint-Romain-sous-Gourdon.

Antenais section 2 : 1er Gaec de Champagny, Champagny-sous-Uxelle.

Antenais section 3 : 1er Gaec Elevage Duverne, Saint-Symphorien-de-Marmagne.

Bélier de 2 ans section 1 : Sébastien Jeannin (21).

Bélier de 2 ans section 2 : Gaec Berland Luc & Denis, Viry.

Section vieux béliers : Sébastien Jeannin (21).

Femelles section 1 : Gaec de Champagny, Champagny-sous-Uxelle.

Femelles section 2 : Sébastien Jeannin (21).