EPL Fontaines Sud Bourgogne
Un CS « produits fermiers » a été créé cette année

Cédric MICHELIN
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L’EPL Fontaines Sud Bourgogne regroupe le lycée (Legta) de Fontaines, le LPA de Charolles, le CFA avec des antennes à Gueugnon, Fontaines, Saint-Marcel et Tournus, ainsi que le CFPPA de Charolles. Le tout est complété par les deux exploitations, à Charolles et à Fontaines. Toutes deux ont obtenu la certification HVE de niveau 3.

Un CS « produits fermiers » a été créé cette année
Jérôme Bertholon l’annonce : le site de Fontaines va continuer de se moderniser avec prochainement, la construction d’une chaudière à bois avec un réseau de chaleur pour relier et chauffer les bâtiments du lycée (salles de classe et internat). Cet investissement est financé par le Conseil régional de Bourgogne Franche-Comté.

Avec un taux de remplissage global toujours très satisfaisant, l’EPL Fontaines Sud Bourgogne compte 870 apprenants au total. 388 au lycée de Fontaines allant de la seconde jusqu’au BTS ; 98 à Charolles de la seconde à la terminale ; 384 apprentis sur les différents sites du CFA.
Avec la réforme nationale du baccalauréat il y a trois ans, les formations générales se sont ajustées. Les bacs scientifiques notamment sont aujourd’hui passés aux « spécialités ». Et à Fontaines Sud Bourgogne, le choix des spécialités est dans la continuité de ce qui marche, les mêmes matières qu’auparavant : mathématique, physique-chimie et biologie-écologie. L’option écologie-agronomie et territoire a, elle aussi, été maintenue et constitue la vraie spécificité de Fontaines Sud Bourgogne. « Cette approche de l’agriculture et des domaines de l’environnement-nature correspond bien au profil de nos jeunes », explique Jérôme Bertholon, le proviseur adjoint de l’EPL. Y compris de celles et ceux qui veulent poursuivre vers des études d’ingénieur agro ou de vétérinaire.
Les baccalauréats, Stav et technologiques, ont aussi été impactés par la réforme « sans être modifiés dans le fonds », permettant encore aux jeunes de poursuivre en BTS s’ils le souhaitent. Ils forment toujours aux métiers de l’agriculture et de l’environnement.

Un socle toujours aussi solide

Après la réforme de l’agro-écologie, une autre réforme a lieu sur les matières générales – français, anglais, mathématique, physique-chimie… - des bacs professionnels. Ce socle général se voit aujourd’hui orienté « pour que les compétences acquises soient connectées au concret de la vie de tous les jours, et non pas basées que sur du théorique », notamment dans le bac pro Sapat (Services aux personnes et aux territoires) à Charolles. Savoir lire, écrire, compter… est essentiel mais savoir s’en servir dans son travail est un plus indéniable.
Des réformes successives qui n’entachent pas et confortent même les très bons taux de réussite aux différents examens, autour de 90 % toutes filières confondues.

CS « produits fermiers »

Une dynamique identique se fait sentir du côté du CFA. L’apprentissage est en effet en augmentation. Depuis la réforme, des aides à l’embauche d’apprentis ont permis de « stopper l’hémorragie » des maîtres de stages.
Côté nouveautés, le CFA a lancé une nouvelle formation, un certificat de spécialisation (CS) autour de la "Transformation et commercialisation des produits fermiers", initialement basé à Gueugnon et aujourd’hui rapatrié sur Fontaines. Cette année, sept apprentis (dont six filles) suivent ce CS qui va de la production à la commercialisation, en passant par la transformation des produits. L’enseignement s’appuie sur l’exploitation et le magasin du lycée, la Cuma Grains de Saveurs à Oslon et de nombreuses visites d’exploitations.
Les formations pour adultes (CFPPA) sont toujours très diversifiées et « prennent de l’ampleur en dehors de nos métiers, sur des basiques tels que le français, pour un meilleur retour à l’emploi ». Évidemment, les formations sur le métier agricole restent au centre de tout, avec notamment le BPREA pour préparer les personnes en reconversion professionnelle et surtout celles voulant s’installer. « Depuis quelques années, les profils évoluent vers plus d’installations en maraîchage, en cheval… ».
Enfin, le CAP Service à la personne ou le brevet pro Paysager ont des effectifs plus fluctuants, en fonction des demandes recensées à Pôle Emploi. Des recrutements réalisés principalement dans le département et la région.

« HVE vient valider nos efforts passés pour l’environnement »

Les exploitations des lycées de Fontaines (bovins allaitant, bovins lait, volailles, cultures) et Charolles (ovins) ont démarré les démarches pour la certification Haute valeur environnementale en 2020. Une action coordonnée par l’autorité de tutelle, sous l’égide de la Draaf donc, avec les autres exploitations des lycées publics agricoles et viticoles de Bourgogne Franche-Comté. Tous les directeurs et directrices ont ainsi suivi ensemble une formation pour savoir précisément ce qui devait faire l’objet d’adaptation.
En 2021, place à la pratique. Les audits par l’organisme de certification Afnor ont débuté. En septembre 2021, les exploitations de Fontaines et Charolles ont ainsi obtenu le certificat environnemental, avec le plus haut niveau, le niveau 3. « Cette certification est la reconnaissance du travail débuté fin des années 1990 avec toutes nos démarches dans le sens de l’environnement : démarches appelées avant Agri durable et maintenant Agro-écologie », explique Jérôme Bertholon. Plantations de haies et d’arbres, agroforesterie, réduction des intrants… Les prairies permanentes et temporaires ont facilement validé « l’item » biodiversité. Idem pour les points récoltés avec la diversité d’assolement : luzerne, triticale, sorgho… Et même le rucher a constitué un plus. Au final, « nous n’avons pas fait de modifications profondes car nous étions déjà bien aux normes ».
Le seul point de vigilance est sur l’item fertilisation en raison de la gestion des effluents d’élevage à Fontaines. En plus du compost, l’exploitation a investi dans une tonne à lisier avec rampe à pendillards.
Enfin, côté gestion de l’eau, pas de contrôle puisque l’exploitation ne pratique pas l’irrigation.
Reste que cette démarche « permet de mettre noir sur blanc tous les efforts faits pour le respect de l’environnement » et « ce label est connu des clients, ce qui leur apporte une garantie sur nos produits ». Les élèves sont ainsi « sensibilisé » à HVE « mais vont plus loin dans toutes les démarches environnementales et de qualité (label Rouge, IGP…) » en classe. Cela va ainsi dans le sens de l’Histoire et des demandes des élèves et de la profession : des productions avec plus de valeur ajoutée.
Et pour ceux qui s’inquiètent d’un manque de notoriété de HVE. « On fait plein de choses bien en agriculture, il nous faut le faire savoir. Les nouvelles générations d’élèves et d’enseignants ont le réflexe de communiquer ». Est-ce pour cela que les ventes au magasin ont explosé ? « Les clients sont confortés et nous n’avons pas augmenté les prix. Les 9.500 volailles sont vendues en direct à la boutique, en cantines scolaires et un peu en restauration ». Mais les filières longues ont aussi leur place : avec les 500.000 l de lait vendu à Danone par exemple.

 

Portes ouvertes le 20 mars à Fontaines

Le lycée de Fontaines et le site de Fontaines du CFA 71 ouvrent leurs portes le dimanche 20 mars de 10 h à 18 h. Des animations sont au programme de la journée avec notamment un marché de producteurs et une mini-ferme, le tout organisé par les élèves. Pour les renseignements scolaires, il est conseillé de prendre rendez-vous à l’avance, notamment s’il s’agit d’effectuer des démarches administratives.

Renseignements : www.epl-fontaines.fr ; Tel. : 03.85.47.82.82 ou par mail : epl-fontaines@educagri.fr