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Deux territoires mais un seul leitmotiv : encourager l’installation

Le Salon international de l’agriculture a été l’occasion, pour le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes et la présidente de la région Bourgogne-Franche-Comté, de rappeler leur attachement à l’agriculture, via l’annonce de diverses aides.

Deux territoires mais un seul leitmotiv : encourager l’installation
Le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez, a remis les cloches à Marine et Michel Van Simmertier, éleveurs de l’égérie Ovalie.

Le président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes avait du mal à cacher son enthousiasme, mercredi 1er mars. Après avoir assisté à la traite du matin, puis avoir échangé avec des éleveurs et différents opérateurs de la filière bovine, Laurent Wauquiez a clôturé sa matinée sur le stand de l’égérie auvergnate Ovalie. Tout au long du Salon, la salers de cinq ans était exposée avec sa progéniture. « Réussir à avoir deux jumelles comme elle l’a fait, c’est très difficile, c’est la reconnaissance de l’extraordinaire qualité de notre élevage régionale, s’est-il exprimé, face au couple d’éleveurs auvergnats. La meilleure façon de défendre notre agriculture, c’est de mettre en avant les produits de chez nous », s’est exprimé le président de Région.

Auvergne-Rhône-Alpes : des pistes pour la filière équine

Véritable aficionado de chevaux, Laurent Wauquiez a ensuite pris la direction du hall dédié à la filière équine. L’occasion de poser avec un cheval de la race barraquand. Originaire du Vercors et connu pour sa docilité, sa gentillesse et ses capacités d’adaptation dans un climat rude, ce cheval est idéal pour les sorties équestres en famille. Mais la race a pourtant failli disparaître à la fin des années 1960. Depuis une trentaine d’années, des éleveurs réunis en association s’attellent à préserver et à relancer le trapu barraquand.

Ce ne sont encore que des esquisses, mais le nouveau plan régional de la filière équine imaginé par le Conseil régional évoque, pour l’instant, une enveloppe annuelle de 2,1 millions d’euros. Ce projet de plan s’articulerait sur cinq axes, dont le plus novateur est le développement et la promotion du tourisme équestre en Auvergne-Rhône-Alpes. Ces mesures devraient être votées et actées courant mai ou juin.

Bourgogne Franche-Comté : un accord trouvé sur la DJA

Parallèlement, se tenait la journée Bourgogne-Franche-Comté. Depuis le 1er janvier 2023, les Régions ont repris les compétences pour la gestion des aides du Feader, en particulier celles aux investissements avec la dotation jeunes agriculteurs (DJA), les aides pour les bâtiments, la diversification, le matériel ou les industries agroalimentaires. La présidente de la Région, Marie-Guite Dufay, a profité du Salon pour indiquer qu’un premier appel projet bâtiments Jeunes agriculteurs sera lancé le 1er avril et un second ouvert mi-mai pour l’ensemble des mesures. « Sur les 6 500 dossiers de la précédente programmation gérée par l’État [2014-2022, NDLR] et qui nous ont été transférés, croyez-moi que tous nos services sont pleinement mobilisés. On proposera un calendrier début avril » a-t-elle annoncé. Ces dossiers concernent le paiement des acomptes et des soldes des différentes aides attribuées.

 

La présidente ne s’est pas cachée derrière son petit doigt et n’a pas cherché à minimiser ses désaccords avec la profession agricole. Mais elle s’est attachée à démontrer les fruits sucrés des échanges, comme sur la DJA. « Il a fallu trouver de nouvelles modalités d’instruction des dossiers en respectant les aspirations des élus régionaux et des JA. Nous souhaitions prendre en considération la transition agroécologique, la création de valeur ajoutée, la dynamique collective ou encore la territorialité, car s’installer dans la Nièvre est différent qu’une installation dans le Haut-Jura. Un accord a été trouvé. Un accord coconstruit sur fond de respect mutuel ! Sur les dossiers en cours, je vous assure qu’ils ne seront pas pénalisés par les nouvelles règles au nom d’une transition moins brutale. »

La marque régionale bourguignonne ne verra pas le jour

Juste et local en Bourgogne-Franche-Comté ! C’était le nom de la marque que le conseil régional avait dévoilé lors du dernier Salon de l’agriculture. Un an plus tard, la présidente a annoncé, qu’elle ne verrait finalement pas le jour. « C’est un grand regret. J’ai senti trop de réticences ! » a-t-elle soufflé. Une marque pas spécifiquement réservée aux produits alimentaires, mais élargie à l’artisanat, qui devait permettre de mieux rémunérer les producteurs et de structurer les marchés locaux.

Léa Rochon et Ludovic Barbarossa