Fruits et légumes
Les grandes lignes du plan Souveraineté dévoilées

Le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau a lancé le plan Souveraineté fruits et légumes, le 1er mars, avec un budget de 200 millions d’euros d’argent public pour la première année. Le chantier global vise à augmenter de 5 points la « souveraineté alimentaire » en fruits et légumes dès 2030.

Les grandes lignes du plan Souveraineté dévoilées
Le plan de Souveraineté présenté lors du Salon de l'agriuculture concerne également les pommes de terre. ©Pixabay

Attendu depuis des mois, le plan de souveraineté fruits et légumes a été lancé par le ministère de l’Agriculture le 1er mars, au Salon de l’agriculture. Le plan sera doté de « 200 millions d’euros » (M€) en 2023, première année d’un plan « pluriannuel ». L’objectif, selon le ministère, est « de gagner 5 points de souveraineté en fruits et légumes dès 2030 et d’enclencher une hausse tendancielle de 10 points à horizon 2035 ». L’enveloppe sera répartie en deux volets. Un premier volet de « 100 M€ » sera dévolu aux « agroéquipements » (développement des serres décarbonées et abris froids, robotisation, automatisation, équipements économes en eau…). Un deuxième volet du même montant sera dédié à « la recherche et l’innovation ». Interrogé sur la durée totale du plan, Marc Fesneau a répondu être « sur un objectif à 10 ans ». Concernant le budget global qui sera alloué dans la durée, il a botté en touche indiquant vouloir avant tout « démarrer » le chantier.

Améliorer la protection des cultures

Le plan se décline en quatre axes. Le premier vise à améliorer la protection des cultures. Pour cela, quatre leviers d’action ont été identifiés, a exposé la directrice générale de l’alimentation Maud Faipoux. Le premier consiste à « recenser et anticiper les difficultés de court et de moyen termes ». Le deuxième levier consiste à « faciliter le recours à certains produits phytopharmaceutiques en attendant de développer des alternatives […] : soit par reconnaissance mutuelle, soit par extension d’usage pour des cultures mineures ou encore en priorisant certaines évaluations ». Les troisième et quatrième leviers consistent enfin à « développer des alternatives aux phytopharmaceutiques » et à « coordonner » les efforts de la recherche publique, privée et des instituts techniques.

Le deuxième axe du plan vise à dynamiser la consommation de fruits et légumes. Il est prévu de « sensibiliser » le public via « des campagnes de communication » ; de « renforcer l’éducation à l’alimentation » ; de consolider la place des fruits et légumes dans les projets alimentaires territoriaux (PAT) et d’optimiser le plan européen fruits et légumes à l’école.

Davantage de recherche

Concernant le troisième axe du plan sur l’amélioration de la compétitivité et l’investissement, plusieurs actions sont à mener. Il faut notamment effectuer « un travail sur la relocalisation des outils de stockage, l’optimisation des chaînes logistique à l’aval, sur le conditionnement et la transformation », a exposé Philippe Duclos, représentant de la direction générale de la performance économique et environnementale des entreprises (DGPE). Il faut également « renforcer la structuration et l’organisation économique de la filière » pour améliorer « la capacité à aller chercher des fonds européens à travers les programmes opérationnels ».

Le dernier axe du plan englobe la recherche, l’innovation, l’expérimentation et la formation. Le directeur général de l’enseignement et de la recherche, Benoît Bonaimé, a souligné la nécessité de « travailler sur des objectifs de reconception de systèmes de production » qui prennent en compte une complexité de problématiques, ce qui induit « des projets plus conséquents de R & D ». Il a annoncé le déploiement d’« une offre spécifique de formations, y compris de formation continue », avec un travail spécifique sur deux points : le « renouvellement des générations » et « les compétences de l’adaptation au changement climatique ». Enfin, une « cellule d’animation » chapeautée par le CTIFL et l’Inrae permettra de « garantir que les travaux avancent » et « de faire travailler l’ensemble des acteurs ensemble, pour déposer les bons projets, au bon moment et sur les bons guichets »

L. M.