Salon International de l'agriculture
Une égérie auvergnate au cœur de toutes les attentions

Cette année plus de 615 000 visiteurs ont parcouru les halls de la Ferme France située Porte de Versailles, à Paris. Du samedi 25 février au dimanche 5 mars, tous ont pu admirer l’égérie Ovalie et ses deux jumelles, venues tout droit de la frontière entre le Puy-de-Dôme et le Cantal pour représenter la rusticité de la race Salers.

Une égérie auvergnate au cœur de toutes les attentions
Le Salon a également été l’occasion de mieux faire connaître la race salers.

Mercredi 1er mars, alors que Salon international de l’agriculture battait son plein depuis cinq jours, difficile pour Marine Van Simmertier de répondre à une longue interview. Les nombreux visiteurs, avides de questions, ne désemplissaient pas autour de la stalle de la star du Salon : la salers de cinq ans, Ovalie, et ses deux jumelles Utopie et Utopia. Certains ont eu la chance de pouvoir rentrer en petit groupe pour admirer la petite famille de plus près. D’autres se sont contentés de tendre l’oreille pour tenter de capter quelques explications de l’éleveuse. À quelques mètres, son compagnon Michel Van Simmertier, observait la scène. « Nous n’étions pas prêts à recevoir autant de monde, les visiteurs ont l’air contents et satisfaits du message que nous faisons passer », a-t-il décroché avec le sourire aux coins des lèvres et la voix un peu affaiblie par tant de jours de Salon.

« Même pour des vacances, nous ne sommes jamais partis aussi longtemps de l’exploitation »

Michel et Marine Van Simmertier n’ont pas un parcours traditionnel. Originaire de Seine-et-Marne et d’Alsace, rien ne prédestinait ce couple à devenir éleveurs de 80 mères. Installés hors-cadre familial, c’est l’amour de la salers et du territoire qui les a convaincus de s’installer à Saint-Alyre-ès-Montagne, aux confins du Cantal et du Puy-de-Dôme, à 1 100 m d’altitude. « Quand j’étais petit, je passais mes vacances dans la maison de famille qui était située dans le Cantal, détaille l’éleveur. Je passais beaucoup de temps sur les exploitations et je me disais que si je devais élever des vaches, ce seraient des Salers et pas autre chose. C’est une race à la fois économique et rustique. » Un véritable projet de famille, puisque le couple a également deux enfants. 

Choisie pour être l’égérie du Salon, Ovalie symbolise leurs deux passions : l’élevage et le rugby. Depuis la médiatisation de leur vache, en novembre dernier, le téléphone n’a pas arrêté de sonner. Tournage sur l’exploitation, demandes d’interview, préparation de la vache avant et pendant le Salon… Tout a été minutieusement rôdé. « Même pour des vacances, nous ne sommes jamais partis aussi longtemps de l’exploitation. Nous avions hâte de venir au Salon, puisque c’est la consécration de tout ça ! En tant qu’éleveur, avoir sa vache égérie, c’est le Graal », confie avec émotion Michel Van Simmertier.

Le couple a souhaité profiter de leur mise en avant au SIA pour faire passer un message fort. Tandis que l’agriculture française peine à installer assez de professionnels pour couvrir la demande en alimentation, Michel et Marine veulent incarner la nouvelle génération. « Nous sommes installés hors du berceau agricole. Nous avons besoin de plus d’agriculteurs installés hors cadre familial comme nous », martèle l’éleveur. Mais le Salon est également l’occasion de mieux faire connaître la race salers. « C’est une race dynamique qui tire bien son épingle du jeu, on dit même que c’est la race du XXIe siècle ! Elle se nourrit des fourrages que nous produisons sur l’exploitation, elle demande peu de frais de vétérinaire, car elle vêle toute seule et comme elle a une bonne production laitière, il y a moins besoin de complémentation pour le veau ». De quoi promettre de réelles diminutions de charges sur une exploitation.

Léa Rochon