Guerre en Ukraine
Lancement de l'initiative Farm lors du sommet du G7

Proposée le 24 mars par le président français Emmanuel Macron lors des sommets du G7 et du Conseil européen, l'initiative pour la sécurité alimentaire des pays les plus vulnérables (Farm) vise à répondre aux risques de famine liés à la guerre en Ukraine. Les chefs d'État européens et les pays du G7 ont assuré qu'ils mettraient tout en place pour prévenir et répondre aux enjeux posés par la sécurité alimentaire.

Lancement de l'initiative Farm lors du sommet du G7
L'initiative pour la sécurité alimentaire des pays les plus vulnérables (Farm) vise à répondre aux risques de famine liés à la guerre en Ukraine. ©ValtimorN_ iStock

Pour atténuer les pénuries alimentaires provoquées par la guerre en Ukraine, les chefs d'État et de gouvernement de l'UE ont annoncé, à l'issue de leur réunion du 25 mars à Bruxelles, le lancement d'un programme baptisé « Farm » (pour mission de résilience alimentaire agricole). « Il vise à maintenir une offre alimentaire mondiale disponible à un prix abordable, en rendant les marchés agricoles plus efficaces et en soutenant la production en Ukraine, malgré la guerre, ainsi que dans les pays les plus menacés », indiquent les conclusions du sommet des dirigeants européens. Ce plan d'urgence pour la sécurité alimentaire des pays les plus vulnérables a initialement été proposé le 24 mars, par Emmanuel Macron en tant que président du Conseil de l'UE et en lien avec l'Union africaine, lors du Sommet extraordinaire du G7. « Nous avons décidé de réagir en essayant de lever toutes les barrières aux dysfonctionnements du marché. Nous avons des pays qui se mettent à ne plus respecter les règles de libre circulation des biens, comme lors la crise sanitaire », avait-il expliqué. Et d'ajouter : « Nous voulons solliciter tous les stocks, par exemple en Chine, qui est en train de stocker beaucoup de céréales. Une mesure totalement contre-productive qui fait monter les prix, empêchant ainsi les pays les plus pauvres de s'approvisionner ». Pour garantir la sécurité alimentaire à l'échelle du globe, Emmanuel Macron a également assuré que l'UE allait « soutenir des projets de développement dans les pays les plus menacés pour accroître la production locale, et relancer avec un financement massif des projets de reforestation et de production de protéines végétales en Afrique ». Pour cela, il souhaite que « dès cet été une action coordonnée des pays producteurs pour relever temporairement les seuils de production lorsque cela est possible et mettre en place un mécanisme d'allocation des volumes pour garantir un accès de tous, en particulier des plus vulnérables, en quantité suffisante et à prix raisonnables ».

Garantir la sécurité alimentaire au niveau mondial

En parallèle, les membres du G7 (France, Allemagne, Canada, Italie, Japon, Royaume-Uni, États-Unis) réunis à Bruxelles par la présidence allemande, ont affirmé le 24 mars dans une déclaration finale, « qu’ils feraient le nécessaire pour prévenir et répondre à l'évolution de la crise mondiale de la sécurité alimentaire ». À cette fin, ils ont indiqué « qu’ils feraient un usage cohérent de tous les instruments et mécanismes de financement pour assurer la sécurité alimentaire et renforcer la résilience du secteur agricole conformément aux objectifs en matière de climat et d'environnement, tout en faisant face aux perturbations potentielles de la production et du commerce agricoles, en particulier dans les pays vulnérables ». Ils ont également noté « qu’ils allaient s'engager à fournir un approvisionnement alimentaire durable en Ukraine et à soutenir les efforts de production ukrainiens continus ». Les membres du G7 ont également assuré « qu’ils s'engageaient à augmenter leur contribution aux institutions internationales pertinentes, y compris le Programme alimentaire mondial (PAM) », tout en demandant « l'organisation d'une session extraordinaire du Conseil de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) afin d'examiner les conséquences sur la sécurité alimentaire et l'agriculture mondiale de l'agression russe contre l'Ukraine ». Enfin, ils ont appelé « tous les pays à éviter les interdictions d'exportation et autres mesures restrictives du commerce, à maintenir des marchés ouverts et transparents, conformément aux règles de l'Organisation mondiale du commerce ». Le même jour, le président des États-Unis, Joe Biden, et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, ont indiqué dans une déclaration commune, « redoubler leurs efforts pour accroître la sécurité alimentaire mondiale et fournir une aide alimentaire directe ». Tout en affirmant qu'ils « continueront à apporter le soutien nécessaire à l'innovation agricole et à la croissance durable de la productivité ». Par ailleurs, ils ont indiqué que « les États-Unis fourniront plus de 11 milliards de dollars au cours des cinq prochaines années pour faire face aux menaces pesant sur la sécurité alimentaire et la nutrition dans le monde ». Dans le même temps, ils soulignent que « l'UE s'engagera également à consacrer au moins 2,5 milliards d’euros à la coopération internationale en matière de nutrition et que sa proposition de programme de soutien à l'Ukraine d'un montant de 330 millions d’euros garantira l'accès de la population ukrainienne aux biens et services de base et soutiendra également le secteur agricole ukrainien ».

R.M