Les brèves du 9 mai 2023

Mis en ligne par Cédric Michelin
-

Voici les brèves du 9 mai 2023

Les brèves du 9 mai 2023

Sécheresse en Pyrénées-Orientales : Fesneau promet d’accélérer les indemnisations

Le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau, en visite le 6 mai dans les Pyrénées-Orientales, a promis aux agriculteurs qu’ils seraient indemnisés dans un délai plus rapide qu’habituellement, des pertes subies à cause de la sécheresse exceptionnelle qui frappe le département. « On couvrira la perte de récoltes ou la perte de fonds », a déclaré le ministre. « Il faut qu’on accélère le dispositif » pour que les indemnisations puissent être touchées plus rapidement que d’habitude, a ajouté M. Fesneau. « On ne peut pas payer les agriculteurs en avril 2024. C’est une situation de crise comme le Covid ». Par ailleurs, le ministre a précisé, dans un communiqué, que d’éventuelles restrictions d’irrigation ne pénaliseront pas les éventuels bénéficiaires de l’indemnisation dite de « solidarité nationale » (ISN), issue de la réforme de la gestion des risques. Le ministre a aussi « indiqué l’importance de prévoir un "débit agricole minimal", à savoir le maintien d’un apport en eau qui permette de sauvegarder l’activité agricole sur le territoire et donc d’assurer notre souveraineté alimentaire », ajoute le ministère dans un communiqué. Le ministre y précise qu’une mission « flash » a été commandée, fin avril, aux inspecteurs du CGAAER, qui ont livré une « analyse fine de la situation et des impacts des mesures envisagées ». Il souhaite ainsi permettre « la survie de la plante » et éviter « une perte pour l’exploitant sur plusieurs années ». Concernant la trésorerie des exploitations, les agriculteurs concernés par la sécheresse bénéficieront du « dégrèvement d’office de taxe sur le foncier non bâti » et d’un « report de cotisations sociales », a précisé le ministère.

 

Pesticides : les inspecteurs de l’OFB priés de ne pas contrôler les arboriculteurs (presse)

Une note de la direction de l’Office français de la biodiversité, datée du 20 avril, suscite « incompréhension » et « colère » chez les inspecteurs de l’environnement de l’Office français de la biodiversité (OFB), rapporte un article de nos confrères du quotidien Le Monde. En cause, la demande qui leur a été faite par leur direction de s’abstenir de contrôler les arboriculteurs dans le cadre de leur mission de protection des pollinisateurs. « Cette faveur est totalement inexplicable, si ce n’est que les arboriculteurs ont visiblement une capacité à susciter la clémence des autorités supérieure à notre faculté à faire respecter la loi pénale », estime un parquetier auprès du Monde. Depuis la publication de l’arrêté Abeilles en novembre 2021, les missions des agents de l’OFB impliquent le contrôle de l’usage de pesticides pendant la période de floraison sur les cultures attractives pour les pollinisateurs. Une mesure qui avait suscité la colère chez les arboriculteurs de l’Association nationale pommes-poires (ANPP), évoquant une « condamnation pure et simple du verger français » (voir cet article). Dans un communiqué en avril, le collectif Sauvons les fruits et légumes de France, dont le porte-parole est aussi le président de l’association nationale pomme-poire (ANPP), avait par ailleurs exigé « un moratoire sur les contrôles OFB » pour les arboriculteurs. Selon le Monde, « le ministère de l’Agriculture – cotutelle de l’OFB avec celui de la transition écologique – est intervenu pour qu’ils [les arboriculteurs N.D.L.R.] soient ménagés ».

 

Négociations commerciales : Bercy réunira tour à tour les distributeurs et les industriels

Les représentants de la grande distribution seront reçus le 11 mai au ministère de l’Économie pour parler de la prolongation du « trimestre anti-inflation » et de la réouverture des négociations commerciales, a appris l’AFP auprès de Bercy. Une réunion avec les industriels sera organisée dans un second temps. La date n’est pas encore définie, indique le ministère. Bruno Le Maire avait annoncé le 3 mai vouloir prolonger le dispositif de « trimestre anti-inflation » par lequel les distributeurs s’engagent à prendre sur leurs marges pour maintenir des prix bas sur un certain nombre de produits. « Nous voulons, avec les distributeurs, prolonger l’opération pour que les distributeurs continuent de s’engager sur la baisse d’un certain nombre de prix », déclarait le locataire de Bercy. Dans le même temps, le gouvernement pousse les partenaires commerciaux à rouvrir les contrats négociés au 1er mars pour répercuter la baisse des prix sur certains marchés de gros vers les prix à la consommation. Certaines renégociations seraient déjà en cours, mais les représentants des industriels soulignent que toutes les matières premières ne sont pas concernées par des baisses et que les baisses, sur le prix des céréales ou de l’énergie par exemple, ne s’observent pas encore dans leurs coûts de transformation.

 

Enseignement agricole : les lycéens toucheront une gratification pendant leurs stages

Dans le cadre de la réforme des lycées professionnels présentée par Emmanuel Macron le 4 mai, les élèves de l’enseignement agricole toucheront désormais une gratification lors de leurs stages, a indiqué le ministère de l’Agriculture le même jour. Les stagiaires agricoles bénéficieront des « mêmes modalités et montants qu’à l’éducation nationale », précise un communiqué. Soit 50 € par semaine en seconde, 75 € en première et 100 € en terminale, qui seront pris en charge par l’État, selon l’AFP. Par ailleurs, le ministère de l’Agriculture rencontrera les syndicats de l’enseignement agricole « ces prochaines semaines » pour aborder « le détail des missions complémentaires qui seront proposées dans le Pacte enseignant lycées pro agricoles dédié ». Ces missions porteront sur le « soutien aux élèves en difficulté », la « consolidation du lien avec l’entreprise » ou encore la « préparation de l’après-bac professionnel ». En revanche, le volet pédagogique de la réforme des lycées professionnels « ne concernera pas l’enseignement agricole », qui a déjà fait l’objet d’une réforme du bac pro « depuis cette rentrée scolaire », comme le rappelle la Rue de Varenne.

 

Climat : la récente « chaleur extrême » en Méditerranée occidentale attribuée à la dérive climatique

La « chaleur extrême » enregistrée fin avril dans la péninsule ibérique et dans une partie de l’Afrique du nord « aurait été quasi impossible sans le changement climatique », démontre une étude scientifique publiée le 5 mai. Cette « vague de chaleur exceptionnellement précoce" a entraîné des « températures dépassant parfois de 20 degrés les normales de saison et des records pour le mois d’avril battus de plus de 6 degrés », souligne ce rapport du World Weather Attribution (WWA), réseau mondial de scientifiques évaluant le lien entre les événements météorologiques extrêmes et le dérèglement climatique. Une masse d’air chaud et sec venue d’Afrique du nord a entraîné la semaine dernière des records absolus de températures pour un mois d’avril au Portugal et en Espagne continentale avec respectivement 36,9 et 38,8 degrés. Soit des niveaux dignes du mois de juillet. « Le changement climatique provoqué par l’humanité a multiplié par au moins 100 la probabilité de cette vague de chaleur record en Espagne, au Portugal, au Maroc et en Algérie » par rapport au contexte climatique pré-industriel et elle "aurait été quasi impossible sans le changement climatique", indique ce rapport du WWA. Cette vague de chaleur a été « tellement extrême » qu’elle reste un « épisode rare dans le contexte climatique actuel ». Selon ce groupe de chercheurs, les températures enregistrées la semaine dernière dans cette zone ont été "supérieures de 3,5 degrés à ce qu’elles auraient dû être sans changement climatique".

 

Aides Pac : la FNSEA « soulagée » après le délai supplémentaire accordé par le ministère

Dans un communiqué du 4 mai, la FNSEA « se félicite » du report au 31 mai de la date limite pour les déclarations Pac (au lieu du 15 mai), annoncé la veille par le ministère de l’Agriculture. « C’est un soulagement pour tous les agriculteurs qui ne peuvent obtenir de rendez-vous auprès de leurs conseillers ou achever leur déclaration du fait de difficultés techniques liées à la plateforme de déclaration. » Et le syndicat majoritaire de rappeler qu’il a « porté cette demande » d’un report de deux semaines lors de la première rencontre de Marc Fesneau avec ses nouveaux dirigeants, Arnaud Rousseau et Hervé Lapie, le 26 avril. Toutefois, « malgré les annonces rassurantes faites par l’administration, la plateforme de déclaration Telepac, n’est toujours pas opérationnelle », regrette la FNSEA, qui liste plusieurs problèmes techniques : déclaration des éléments favorables à la biodiversité « irréalisable », calculs pour l’éco-régime « faux », édition des formulaires « fortement retardée », ou encore libellés qui « portent à confusion ». Autant d’erreurs liées à la mise en place de la nouvelle Pac 2023-2027, « particulièrement complexe » et « validée par la Commission européenne avec retard », rappelle le syndicat.

 

Prix alimentaires mondiaux : première hausse depuis un an

Portés par l’envolée des prix du sucre, les prix alimentaires mondiaux ont augmenté de 0,6 % par rapport à mars soit la première fois depuis un an. Il s’agit au total encore d’une nette baisse de 19,7 % par leur niveau d’avril 2022, selon l’indice mensuel publié le 5 mai par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). En avril, les cours du sucre ont augmenté de 17,6 % par rapport au mois précédent, marquant la troisième augmentation mensuelle consécutive et atteignant son niveau le plus élevé depuis octobre 2011. Cette évolution est principalement liée aux inquiétudes accrues concernant le resserrement des disponibilités mondiales pour la saison 2022/23 (Inde, Chine, Thaïlande et dans les pays européens). Quant aux prix mondiaux de la viande, ils ont augmenté légèrement de 1,5 % par rapport à mars (-6,1 % par rapport à avril 2022). En revanche, les cours des céréales poursuivent leur repli, malgré la hausse des prix du riz, soit -1,7 % par rapport à mars (-19,8 % par rapport à avril 2022). Les prix du blé ont notamment baissé de 2,3 % en avril pour atteindre leur niveau le plus bas depuis juillet 2021. Enfin, les prix des huiles végétales ont baissé de 1,3 % (cinquième baisse mensuelle consécutive) tout comme ceux des produits laitiers de 1,7 %.

 

Inde : les agriculteurs se joignent au mouvement des lutteuses

Des dizaines d’agriculteurs indiens ont forcé des barrages de police à New Delhi le 8 mai pour rejoindre des lutteuses manifestant contre le patron de la fédération de lutte et député du parti au pouvoir, accusé de harcèlement sexuel et d’intimidation. De nombreux lutteurs sont originaires de l’État voisin de l’Haryana, une région productrice de riz où beaucoup d’habitants vivent de l’agriculture. Les agriculteurs se sont mobilisés à l’appel de l’une des organisations à l’origine des grandes manifestations contre le projet de réformes agraires qui ont duré plus d’un an pour s’achever fin 2021. Des centaines d’entre eux étaient présents lundi après-midi sur le site de la manifestation des lutteuses et leurs partisans, leur implication laissant présager que le mouvement pourrait s’inscrire dans la durée. Les athlètes - dont des médaillés olympiques et des champions du Commonwealth - réclament l’arrestation du président de la Fédération indienne de lutte (WFI), Brij Bhushan Sharan Singh, également député du parti nationaliste hindou au pouvoir. La coalition Samyukta Kisan Morcha (SKM), qui réunit plus de quarante syndicats d’agriculteurs indiens, a publié ce week-end un communiqué condamnant la police de Delhi qui, selon eux, a privé ces athlètes de leurs « droits civiques fondamentaux ».

 

Coopération agricole : plusieurs nominations à la direction de la communication

La Coopération agricole fait part, dans un communiqué du 5 mai, de plusieurs nominations au sein de la direction de la communication et des relations extérieures de l’organisation. Virginie His succède à Mélodie Deneuve en tant que directrice du service. Elle a pris ses fonctions le 2 mai et est à la tête d’une équipe de huit collaborateurs et collaboratrices. Après avoir occupé plusieurs postes au sein de la Coopération agricole, Thibault Bussonnière est, depuis le 2 mars, directeur adjoint de la direction de la communication. Il a, au préalable, exercé les fonctions de directeur adjoint à la compétitivité et la transition écologique en charge des relations commerciales entre 2017 et 2021, puis de responsable des affaires publiques. Comme annoncé dans nos colonnes, l’ancien responsable des relations presse de la FNSEA, Sabri Derradji prend le poste de responsable de la communication et des relations presse.