Rêver Tout Haut
Un travail artistique, social et thérapeutique

Clara Desmottes
-

Créée en 2018, l’association d’artistes et d’art-thérapeutes « Rêver Tout Haut » propose des médiations artistiques à visée thérapeutiques (ou non) en Saône-et-Loire.

Un travail artistique, social et thérapeutique

Très présente dans le milieu rural de Saône-et-Loire, l’association « Rêver Tout Haut » a la volonté d’aider, de soulager, et d’accompagner les publics en fragilité dans notre société actuelle : vieillissement, handicap, insertion, violences conjugales, deuil, mono-parentalité… Par le biais d’ateliers, les participants témoignent de leur vécu et le transforment par la création.

Les débuts par le cinéma

En 2018, Valérie Gaudissart crée Rêver tout Haut. Cinéaste de métier, elle s’est formée à l’art-thérapie. En amont de cela et par le biais de son métier dans le cinéma, Valérie monte des projets socialement importants. En 2009, elle doit animer un atelier à la maison d’arrêt des femmes à Dijon avec quelques contraintes : interdiction de filmer les femmes ou leurs objets. Valérie propose un atelier d’écriture aux prévenues. Elle filme leurs mains qui écrivent, recueille les textes et les fait interpréter par des comédiennes professionnelles. Le travail est ensuite restitué devant les prévenues. Par cette parole déléguée est renvoyée une image valorisée de ces femmes. Petit à petit, la cinéaste s’oriente dans des projets avec ces publics « fragilisés ». Puis, dans la foulée, elle mène une action autour des violences conjugales qui aboutit à un spectacle tourné pendant trois ans, « les êtres humaines ».

Des ateliers sociaux et ruraux

Aujourd’hui, une douzaine d’intervenants sont actifs : musiciens, comédiens, marionnettistes, vanniers, danseurs, art-thérapeutes. L’association intervient sur l’ensemble de la Saône-et-Loire, notamment en milieu rural, car elle a conscience de l’isolement que peut apporter la ruralité. Le temps des ateliers est d’une après-midi et peut s’étaler sur un an, quinze mois, trois ans... Ils gravitent autour de différents sujets sociétaux : handicap, deuil, violences conjugales, jeunes-aidants, addictions... La plupart des ateliers ont une restitution publique, pour qu’à la fin, il y ait « un regard posé sur ce qui a été fait », partage Valérie. Elle complète : « Le regard de l’autre fait partie du soin : la personne change son regard sur elle-même grâce à celui de l’autre ».

Ces projets de soins se mélangent entre la création, la réparation et l’inclusion. En 2024, avec un groupe de personnes cérébraux-lésées, l’association a monté un spectacle de chansons créées pour elles et par elles. « Il y a une vie après l’accident » commente Valérie. Démarre à l’automne, un atelier d’écriture, de musique et de danse, «  Les Emmêlés » avec les jeunes-aidants : ces jeunes qui prennent en charge un proche en situation de handicap (frère, sœur, parent) ; un atelier d’écriture « Une nouvelle page à écrire » est proposé à des personnes endeuillées ; des chants sont offerts le soir dans des chambres EHPAD ; un projet pour les infirmières libérales en milieu rural qui accompagnent les patients jusqu’au dernier moment voit le jour... Toutes ces actions permettent de rencontrer les gens de façon peu commune et de « créer un espace-temps ».

Départs en retraite des agriculteurs : Rêver Tout Haut l’expose

L’association monte un projet, «Histoires de Transmissions », sur les paysans qui partent à la retraite sans repreneur familial derrière. La restitution des témoignages sera un film photographique réalisé par Lucie Moraillon, photographe et membre du collectif « Les Mains libres » à Cluny. 
Valérie évoque que « c’est le seul métier où il faut trouver son remplaçant, le former et potentiellement quitter sa maison ». Ces situations différentes et pourtant similaires, ont à chaque fois un impact familial, psychologique et social. Avec ce projet, Valérie souhaite exprimer toute la difficulté de ces situations. Elle poursuit : « Dans la communauté de communes du Clunisois, on compte cent départs à la retraite dans les années qui viennent, et il n’y a pas cent repreneurs ».

Si vous souhaitez témoigner et participer à ce projet, ou vous renseigner sur ses actions, contactez l’association.

Contact :

07 69 29 53 27
revertouthaut@gmail.com
www.revertouthaut.fr