Agrisolidarité
Le réseau à solliciter

Françoise Thomas
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L’assemblée générale d’Agrisolidarité a eu lieu le 8 juillet dernier à Jalogny. Les conditions d’organisation particulières de cette année « n’ont pas permis d’accueillir tous les invités prévus », regrette Jean-Charles Blanchard le président, mais de nombreux sujets ont malgré tout pu être abordés, dont notamment le problème des assurances.

Le réseau à solliciter

« Souvent les gens en difficulté ne sont même plus couverts puisqu’ils ne paient plus leurs cotisations. Des intervenants du Crédit Agricole et de Groupama, qui proposent aussi des assurances, sont venus pour préciser les contrats obligatoires à conserver jusqu’à la résolution des problèmes, car en cas de pépin, l’absence d’assurance vient encore aggraver la situation », explique Jean-Charles Blanchard.
Réseau fédérant de très nombreux partenaires du monde agricole, Agrisolidarité semble (malheureusement) plus que jamais indispensable compte tenu du climat actuel. « Il y a une grande inquiétude car le confinement est venu accentuer le problème d’isolement des personnes déjà en difficulté, relate le président de l'association, et la sécheresse aggrave les situations déjà très compliquées ». Et de rajouter que « même certaines situations solides jusqu’à présent, apparaissent désormais fragilisées » ...

Tous mobilisés

Pour accompagner au mieux les agriculteurs en difficulté, l’association ne va pas ménager ses efforts et a notamment la volonté de renforcer son réseau de bénévoles. Formés par la MSA et rattachés aux quatre comités locaux d’appui du département, ils représentent souvent une première source de contact et de conseils. « Nous avons par ailleurs signé une convention avec les avocats des barreaux de Mâcon et Chalon, qui permet d’avoir à disposition des avocats spécialisés dans ce type de dossier pour une première approche pour des conseils juridiques », détaille le président d’Agrisolidarité. À noter que la première rencontre est gratuite. Trois personnes ont déjà sollicité ce type d’accompagnement.

Toujours plus de dossiers

Du côté des chiffres, 2019 fait état d’une augmentation du nombre de dossiers d’accompagnement : 130, soit dix de plus que l’année précédente. Si cela peut traduire une hausse du nombre d’agriculteurs en difficulté, « cela signifie aussi en partie que les personnes sont moins réticentes à exposer leurs difficultés et qu'Agrisolidarité est de plus en plus connu », tient à relativiser Jean-Charles Blanchard.
Une première journée d’information avait eu lieu en mai 2019 à laquelle 35 personnes avaient participé. Cette année, si rien n’a encore pu être organisé, crise sanitaire oblige, l’association espère bien pouvoir proposer une nouvelle journée de ce type d’ici la fin de l’année.

Quelques chiffres

Les éleveurs bovins viande représentent 51 % des dossiers suivis, 10 % sont des éleveurs bovins viande avec d’autres productions, 10 % pour les éleveurs ovins caprins, 8 % des viticulteurs. Maraichers, éleveurs équins, bovins lait et autres élevages représentent chacun de 1 à 3 % des dossiers.
Autres chiffres à retenir : 49 % des exploitants suivis ne dégagent aucun revenu ; 35 % des exploitations sont dans l’ouest du département.
La MSA est à l’origine de 43 % des signalements, 15 % émanent de la chambre d’agriculture et les banques, les centres comptables, le GDS et la DDPP sont aussi des organismes qui signalent les situations difficiles. Les appels spontanés représentent 7 %, quant aux familles, elles sont à l’origine de 1 % des signalements.