Steak végétaux
Décret suspendu, une insulte pour les éleveurs français

Dans une décision rendue publique le 27 juillet, le Conseil d’État a suspendu le décret signé, qui devait interdire, le 1er octobre, des appellations animales (« steak », « lardons », etc.) pour des produits végétaux. 

Décret suspendu, une insulte pour les éleveurs français
Les dénominations "steak", "saucisse", "lardon", etc. restent utilisables même pour des produits sans viande.

C’est une nouvelle provocation pour les éleveurs français qui attendent cette interdiction depuis des années maintenant. La FDSEA71 et les Jeunes Agriculteurs de Saône-et-Loire sont abasourdis par cette décision. En effet, la publication du décret annonçait la fin des tromperies en amenant plus de transparence au consommateur, c’est désormais une déception avec ce retour en arrière. 

L’association Protéines France (fondée par Avril, Limagrain, Roquette, Tereos et Vivescia), qui a émis ce recours, estime que l’entrée en vigueur du décret au 1er octobre 2022 ne laisserait pas suffisamment de temps aux acteurs de la filière pour réorganiser leur activité, au risque de semer la confusion chez les consommateurs et de perdre des parts de marché. Cet argument n’est pas recevable pour les éleveurs français, le décret étant préparé depuis maintenant deux ans et validé par la Commission européenne ! 

Dans un contexte où l’élevage souffre déjà d’une flambée sans précédent des coûts de l’alimentation animale et de la sécheresse, nous attendons donc des réponses quant aux motivations de Protéine France et à la mesure des conséquences de cette décision sur les filières de l’élevage. Cela est d’autant plus surprenant que ces entreprises membres de Protéines France existent grâce à l’élevage. Le non-sens de cette action se ressent déjà au sein même de France Protéines, où certaines entreprises membres se désolidarisent sur ce sujet. 

Nous attendons dorénavant qu’un cap très clair soit fixé par l’État : une mise en œuvre du décret avec une échéance très précise sans voie de contournement possible. Nous exigeons un cadre règlementaire clair pour l’étiquetage de l’origine et l’utilisation des dénominations, qu’elles soient animales ou végétales.

Non seulement la souveraineté alimentaire est au cœur des enjeux, mais aussi l’emploi dans les territoires, la lutte contre le changement climatique et le rayonnement de la gastronomie française. Que chacun en prenne conscience !

Christian Bajard, président FDSEA71 et Marine Seckler, présidente JA71