Vendanges
Un peu de pluie aiderait beaucoup

Françoise Thomas
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Le potentiel est là. Après une année marquée par un gel historique et des volumes récoltés bien amoindris, les espoirs étaient grands sur le millésime 2022 qui s’annonçait bon. C’était sans compter sur des épisodes caniculaires à répétition, un manque d’eau important et un vent qui amplifie l’assèchement du sol et des végétaux.

Un peu de pluie aiderait beaucoup
Même sur une plante résistante à la chaleur comme la vigne, les professionnels commencent à repérer les premiers signes de stress hydrique.

« Tout ce qu’il manque désormais, c’est de la pluie ». Le constat est le même quel que soit le secteur viticole, quel que soit le cépage à vendanger. Si des secteurs ont subi les affres du gel et surtout de la grêle en début d’été, cette année s’annonçait (et s’annonce encore malgré tout) particulièrement prometteuse du côté des vignes. Une situation d’autant plus appréciable après une année 2021 fortement marquée par le gel et la demi récolte qu’il a globalement entrainée.

Moins précoces

Un temps envisagées autour du 10 août, les premiers coups de sécateurs pour ramasser les parcelles de crémant sont désormais plus programmés autour du 15 août pour les plus précoces et du 20-25 pour les autres. Un nouvel épisode de fortes températures sur cette première quinzaine d’août est venu retarder cette échéance car « avec cette chaleur, la vigne avance désormais petit à petit par manque d’eau », relatait Eva Navarro de l’Union des producteurs-élaborateurs de crémant de Bourgogne (l’Upec) le 8 août.

En début de saison, « on avait beaucoup de raisins, rappelle la technicienne, avant qu’une petite partie soit emportée par le gel puis par la grêle. Désormais, les raisins sont grillés par le soleil ».

Trop chaud, très concentrés

Pourtant, « il y a de belles parcelles, les domaines sont contents », souligne Eva Navarro. « Le potentiel est là ! », constate aussi du côté de Bissey, Jean-Philippe Pretet. « Mais ce sont surtout les vignes de moins de cinq ans qui ne grossissent plus, et commencent à se figer », laissant redouter une diminution de rendement, impossible à estimer pour l’instant. Ces épisodes de chaleur excessive à répétition vont également avoir une incidence sur les concentrations en sucre des raisins. Les premiers suivis de degré de maturité révèlent sans surprise « des jus très concentrés, avec une acidité qui tombe et des taux de sucre qui augmentent par concentration », relate Eva Navarro.

Sanitairement correct

Jusqu’à présent le manque d’eau avait plutôt été bénéfique à la vigne, permettant une conduite cette année sans trop de pression au niveau sanitaire. « Aucun souci de pourriture », confirme Jean-Philippe Pretet qui signale juste « quelques petits foyers d’oïdium », facilement maitrisés. « Mais pas du tout de blackrot ni de mildiou », souligne-t-on également du côté de l’Upec.
Cette année, c’est la sécheresse qui fera plus de mal que le reste.
Car même pour une plante réputée résistante, les professionnels constatent les premiers signes de stress hydrique sur les feuilles.