Les brèves du 9 août 2023

Mis en ligne par Cédric Michelin
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Voici les brèves du 9 août 2023

Les brèves du 9 août 2023

Vin : vers une production moyenne, en dépit du mildiou dans le Bordelais et le Sud-Ouest

La production viticole 2023 est estimée entre 44 et 47 Mhl, au niveau de la moyenne 2018-2022, a indiqué le 8 août le service statistique du ministère de l’Agriculture (Agreste). Elle est en baisse dans le Bordelais et le Sud-Ouest, touchés par le mildiou, en Languedoc et Roussillon, où la sécheresse persiste, selon une note de conjoncture. Dans le Bordelais, « le mildiou est virulent sur le cépage rouge merlot prédominant (60 % environ des surfaces) », et dans le Sud-Ouest, « le mildiou, mais aussi l’oïdium et le botrytis, occasionnent des pertes importantes pouvant atteindre jusqu’à 30 % en moyenne ». Ailleurs, la situation apparaît « globalement favorable » : « les grappes de raisins sont souvent nombreuses et bien fournies, grâce à une floraison qui s’est déroulée dans des conditions climatiques optimales et des précipitations de début d’été qui ont humidifié les sols ». Dans le Val de Loire, une production supérieure à la moyenne quinquennale est attendue, succédant à deux mauvaises vendanges. Une nouvelle récolte abondante est prévue en Champagne, aussi en Bourgogne, où « des mises en réserve sont envisagées ». Concernant le Sud-Est, Agreste table sur une production proche de la moyenne sur cinq ans.

Soulèvements de la Terre : pas de cessation d’activité avant le jugement au fond (ministère)

Le ministère de l’Intérieur a indiqué lors d’une audience de référé-suspension au Conseil d’État, le 8 août, que l’activité des Soulèvements de la Terre (SLT) ne devra cesser qu’une fois le mouvement définitivement dissout. La continuation du mouvement – qui se caractérise par l’absence de hiérarchie selon ses avocats — est donc suspendue au jugement au fond, pour lequel aucune date d’audience n’est encore arrêtée, et non au référé-suspension dont la décision sera rendue d’ici la fin de semaine. Ainsi, les membres des quelque 190 comités locaux de SLT devraient pouvoir participer aux prochaines actions prévues, comme le convoi de l’eau Sainte Soline-Orléans-Paris du 18 au 27 août, et l’appel Justice pour l’eau du 8 septembre à Niort. Même si le collectif venait à être dissous, il continuera d’exister sous d’autres formes, selon son porte-parole Basile Dutertre. « Le mouvement n’a jamais été aussi nombreux, massif et populaire que depuis l’annonce de sa dissolution par [Gérald] Darmanin. Aujourd’hui, il déborde complètement celles et ceux qui l’ont initié, et donc, dissolution ou pas, les comités locaux, les coordinations locales […] vont prolonger leur combat et faire ressurgir l’esprit des Soulèvements de la terre de mille et une manières », a-t-il assuré à Agra Presse après l’audience.

Commerce extérieur : baisse de l’excédent commercial agricole au premier semestre (Insee)

L’Insee a publié le 8 août le solde commercial de la France au deuxième trimestre, montrant une baisse de l’excédent commercial agricole par rapport au trimestre précédent, encore plus marquée en cumul sur les six premiers mois de l’année. Au deuxième trimestre, « le solde agricole recule légèrement (-0,1 Mrd€) mais demeure positif (0,2 Mrd€) » comparé au premier trimestre, selon une note : « Les importations ont légèrement augmenté et les exportations ont reculé, en valeur, dans un contexte de baisse du prix des produits. » Dans une note le 13 juillet, Agreste (ministère de l’Agriculture) avait souligné pour le deuxième mois consécutif un déficit en mai de la balance commerciale des produits agricoles bruts, sous l’effet de la baisse des exportations de céréales. Le solde agricole calculé par l’Insee tombe à 0,6 Mrd€ au premier semestre 2023 (contre 1,9 Mrd€ au premier semestre 2022). L’excédent agroalimentaire atteint quant à lui 1,3 Mrd€ au deuxième trimestre (+0,1 Mrd€ par rapport au premier trimestre). Cela marque une baisse sur les six premiers mois de l’année, à 2,6 Mrd€ (contre 3,2 Mrd€ au premier semestre 2022).

Déforestation : sommet sud-américain autour de Lula pour sauver l’Amazonie

Les pays d’Amérique du Sud abritant la forêt amazonienne se penchent le 8 août sur les moyens de sauver la plus grande forêt tropicale au monde, lors d’un sommet que le président Lula espère être un « tournant » dans la lutte contre le réchauffement climatique. « Cette rencontre est un tournant. Dans l’histoire de la défense de l’Amazonie, de la forêt, de la transition écologique, il y aura un avant et un après » a déclaré le président de gauche du Brésil, Luiz Inacio Lula da Silva, quelques minutes avant l’ouverture du sommet, sur les réseaux sociaux. La rencontre, qui se poursuit mercredi, rassemble des représentants des huit pays membres de l’Organisation du traité de coopération amazonienne (OTCA), créée en 1995 dans le but de préserver cette vaste région qui abrite environ 10 % de la biodiversité de la planète. L’un des principaux défis sera de trouver un plan d’action commun pour éradiquer la déforestation illégale. Les terres déboisées sont souvent transformées en pâturage pour le bétail, mais la destruction est également causée par des orpailleurs et des trafiquants de bois.

Équarrissage : une organisation fiable « en temps de paix », embolisée lors des crises (CGAAER)

Après des défaillances observées lors des crises d’influenza aviaire et des canicules, le CGAAER a publié, fin juillet, un rapport sur l’organisation française des services d’équarrissage, lui accordant une « bonne » note « en temps de paix », mais constatant une « embolie du système » en cas de crise. Parmi les raisons invoquées : « extrême concentration » (« deux opérateurs se partagent la quasi-totalité du marché »), des associations ATM et filières « insuffisamment impliquées dans la gestion de crise », « anticipation insuffisante » et « manque de solutions alternatives ». Les auteurs du rapport proposent d’abord de mettre « l’ensemble des acteurs autour de la table », afin de définir une « stratégie partagée ». Dans le même esprit, ils plaident pour une réunion annuelle des acteurs au niveau local. Structurellement, le secteur dispose de peu de marges : estimée à 1 Mt/an, la capacité de traitement est tout juste supérieure aux besoins (900 000 t/an). Mais le changement prochain de statut ESB de la France pourrait libérer une centaine de milliers de tonnes. Enfin les auteurs demandent d’évaluer plus précisément les « solutions alternatives ». Lors de la crise d’influenza 2021-2022 (42 000 t de volailles éliminées), une partie des animaux avait par exemple été enfouie à la ferme (5000 t).

Transport animal et canicules : près de 900 signalements récoltés par Welfarm en trois ans

Dans un document de synthèse publié fin juillet, trois ans après le lancement de son application Truckalert, l’association welfariste Welfarm indique avoir reçu, par cet intermédiaire, 897 signalements de particuliers visant à dénoncer les véhicules transportant des animaux par des températures excessives. La réglementation européenne impose que les animaux ne subissent pas de températures inférieures à 5 °C et supérieures à 30 °C à l’intérieur des véhicules. Et la réglementation française ajoute que les transports sont interdits de 13 à 18 heures les jours de vigilance rouge ou orange en raison d’un risque de canicule. Sur ces près de 900 signalements, 437 montrent que des transports ont effectivement été organisés par des températures excédants les 30 °C, assure Welfarm, et 60 % de ces transports ont été réalisés entre 13 heures et 18 heures. Ainsi, selon l’association, « près de la moitié des transports d’animaux recensés » sont « particulièrement susceptibles » d’avoir été organisés au mépris de la réglementation européenne, et 60 % d’entre eux en infraction avec les dispositions françaises. Dans une série d’avis parus en septembre sur l’amélioration du bien-être animal pendant leur transport, l’Efsa a proposé d’abaisser les températures maximales (25 °C pour les bovins et porcins, 32 pour les ovins). Sur cette base, Bruxelles doit présenter des propositions d’ici fin 2023.

À nos abonnés : possible ralentissement des parutions en période estivale

En raison du ralentissement de l’actualité en période estivale, l’Agrafil et les Agra Lives pourront être diffusés à un rythme moins soutenu jusqu’à la fin du mois d’août. En vous remerciant de votre compréhension.