Lancé en 2020 par l’État, le programme Petites villes de demain (PVD) concerne 109 communes en Bourgogne-Franche-Comté. Il a nécessité le recrutement de chefs de projets qui se sont réunis à Montbard, en Côte-d’Or.
Un parking devant les halles du marché qui a cédé à la place à une esplanade piétonne plus conviviale, un centre-ville en pleine réfection avec l’espoir d’attirer de nouveaux commerces, un habitat qui se rénove… voilà ce que pouvaient découvrir les participants aux rencontres régionales des chefs de projet « Petites villes de demain » (PVD), lors d’une découverte à pied de la ville de Montbard, en Côte-d’Or. Venus de toute la Bourgogne-Franche-Comté (BFC), ils étaient réunis, le 2 septembre, et leur déambulation, en petits groupes, dans la ville, avait pour but d’illustrer concrètement les traductions sur le terrain, du programme PVD. Ces femmes et ces hommes ont été recrutés dans la foulée du lancement par l’État, il y a deux ans, de ce programme dont l’objectif revendiqué est de « renforcer l’attractivité et le dynamisme des petites centralités rurales » (voir encadré). Toutes ces villes, ou ces communautés de communes, comptant entre 5 000 et 20 000 habitants, constituent cette « France périphérique » qui a si souvent le sentiment d’être oubliée.
Tour de France
Deux ans après le lancement de PVD, l’Agence nationale de cohésion des territoires (ANCT), qui est en charge de son animation, a mis sur pied un tour de France des régions – dont la réunion de Montbard constituait la 12è étape – afin de faire le point sur l’avancée des projets et de favoriser les échanges entre les 67 chefs de projet qui officient pour les 109 communes de BFC concernées. « Montbard est une ville représentative de la cible du programme PVD » soulignait sa maire, Laurence Porte, également vice-présidente du Conseil départemental de Côte-d’Or. En prolongement de ces propos, Juliette Auricoste, la directrice au niveau national, du programme PVD, soulignait qu’à Montbard « on pouvait voir les effets d’une stratégie de revitalisation sur le temps long ». Fabien Sudry, préfet de Région BFC et de Côte-d’Or, est revenu sur les priorités d’action portées par le programme PVD : l’habitat ancien, le rayonnement en termes de services, l’attractivité… « Ainsi, précisait-il, l’État donne aux élus locaux une visibilité dans la durée de leur mandat ». Ces thèmes intéressent les élus locaux désireux de montrer à leurs administrés les effets positifs de leurs choix, mais ils nécessitent une « mise en musique » cohérente, tenant compte des moyens disponibles et du contexte social et territorial. Cela, c’est le travail des chefs de projets qui, pour Laurence Porte « sont des chefs d’orchestre permettant aux élus d’avoir la partition bien en tête ». Une telle volonté ne peut fonctionner qu’en fédérant des partenaires multiples, en termes d’ingénierie et de financement. C’est ce que soulignait Mathieu Aufauvre, le directeur régional de la Banque des territoires de BFC. Son organisme a contribué au financement de travaux récents sur les centres anciens de Genlis ou Saulieu, en Côte-d’Or, ou encore de Joigny, dans l’Yonne.
Un paysage hétérogène
Les chefs de projets réunis à Montbard ont donc, en déambulant dans la ville en petits groupes, pu analyser les composantes de ce territoire. Une action qu’ils ont complétée par des travaux en ateliers. « Pour innover dans ce domaine, concluait Juliette Auricoste, et pour faire émerger de nouvelles idées, il faut s’appuyer sur l’intelligence collective représentée par tous ces chefs de projets. C’est le sens de ce rassemblement régional… » Deux ans après son lancement, le programme PVD révèle un paysage hétérogène dans lequel se mêlent des communes qui avaient déjà des projets structurants et d’autres qui partaient d’une feuille blanche. En France, 1 600 communes sont concernées.
Une complémentarité avec la Région
Éric Houlley, vice-président du Conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté et maire de Lure, en Haute-Saône, était également présent lors de cette journée de rencontre. L’élu est en charge, à la Région, des questions liées à la cohésion territoriale et à la politique de la ville. Il est venu rappeler qu’en plus du dispositif national Petites villes de demain, la Région a mis en place son propre programme, nommé Centralité rurale en Région (C2R), dont bénéficient 128 communes en BFC. « Ces deux dispositifs sont parfaitement convergents, précisait-il. L’État intervient plutôt sur l’ingénierie, et nous, plutôt sur l’investissement et les animations commerciales. Nous travaillons main dans la main pour un enjeu fondamental d’aménagement du territoire, surtout dans une région telle que la nôtre ».
Des financements pour du concret
Le programme Petites villes de demain s’adresse aux communes de moins de 20 000 habitants qui remplissent un rôle central, au quotidien pour les habitants des territoires ruraux. Il est prévu pour durer jusqu’en 2026. Ces petites villes, souvent riches d’un patrimoine architectural et fortes d’un certain dynamisme économique, souffrent parfois d’une dégradation de leur bâti. Elles sont confrontées à des enjeux de transformation des espaces publics qu’elles doivent conjuguer avec les contraintes du changement climatique, de la transformation des mobilités, et de la présence des services publics. Il leur faut les capacités à monter des projets et à les mener à bien et pour cela, PVD repose sur trois piliers :
- le soutien en ingénierie (financement à 75 % par l’État des postes de chefs de projet, mais aussi d’études et de diagnostics)
- le financement des actions qui découlent de ce travail d’ingénierie
- la mise en réseau des chefs de projet.
Voici plusieurs exemples d’actions inscrites dans le programme PVD en Bourgogne-Franche-Comté :
- Requalification de plusieurs rues et création de deux parkings à Auxonne (21)
- Réalisation d’une liaison cyclable à Baume-les-Dames (25)
- Réhabilitation du centre-ville, développement économique, accès aux services publics, pour la Communauté de communes Arbois-Poligny-Salins (39)
- PVD joue un rôle d’accélérateur pour des projets de rénovation de l’habitat, de voirie et la création d’un espace numérique dans un ancien moulin, à Luzy (58)
- Amélioration du cadre de vie, des services publics, des mobilités et la valorisation des cours d’eau à Ronchamp et Champagney (70)
- Élaboration d’une charte des devantures commerciales à Sennecey-le-Grand (71)
- Rénovation du cinéma-théâtre à Tonnerre (89)
- Construction de nouveaux logements et d’un nouveau gymnase pour la cité scolaire, à Delle (90).
