Union viticole 71
Crise Covid, plan de Relance, générateurs anti-grêle, flavescence... l'après vendanges s'annonce chargée !

Cédric MICHELIN
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Le 30 septembre dernier à Sologny au domaine la Pascerette des vignes chez Céline Robergeot, le conseil d’administration de l’Union Viticole 71 se réunissait avec un ordre du jour chargé après les vendanges : difficultés économiques liées à la crise sanitaire, proposition pour améliorer les mesures du plan de relance pour la filière viti-vinicole, travail sur les générateurs anti-grêle, échanges sur les fermages viticoles, sans oublier la flavescence dorée.

Crise Covid, plan de Relance, générateurs anti-grêle, flavescence... l'après vendanges s'annonce chargée !

Mais d’abord, un retour fut fait sur les vendanges 2020 encore une fois atypiques. Heureusement, « dans l’ensemble, ce fut une bonne récolte pour les blancs, comme pour les rouges », synthétisait Patrice Fortune qui préside l’Union Viticole 71. Ce qui ne doit pas faire oublier toutes les complications et adaptations qui ont été nécessaires avec le Covid-19. Bien anticipées et préparées, notamment du côté des employeurs de main d’œuvre, les vendanges se sont déroulées dans de bonnes conditions climatiques et en respectant les gestes barrières, grâce notamment à la mise en place de dispositions sanitaires (kit gobelet individuel, plateaux repas, port du masque obligatoire dans les véhicules, gel hydro-alcoolique à disposition, etc.). Au niveau du recrutement, le groupement d’employeurs départemental (GED 71) a prouvé une nouvelle fois son efficacité, en organisant en amont la prise en charge des vendangeurs étrangers (bulgares) notamment.


La crise n’est pas finie…

C’est un tableau un peu plus noir que dressait ensuite chacun pour le marché des vins de Bourgogne, avec deux grandes tendances qui se dégagent. D’une part, les ventes sur les marchés « export », notamment en Europe (Belgique et Pays Bas principalement) et en Angleterre ont continué normalement, l’impact de la crise ne se faisant pas trop ressentir. En revanche, les ventes en direct à l’exploitation, en caveaux, via les marchés locaux ont, elles, fortement chuté durant le confinement. Et la reprise n’est pas vraiment là. La situation ne s’améliore pas et reste même clairement difficile au vu de l’annulation des évènements de fin d’année : salons, foires aux vins, marchés de Noël…
C’est pourquoi l’Union viticole 71 est en lien avec la FNSEA pour appuyer de nombreuses propositions allant de la fiscalité à des soutiens économiques. Après un rappel des mesures du plan de relance par la nouvelle animatrice de l’UV71, Pénélope Garnier, constat est fait que les aides se concentrent principalement sur l’investissement et la transition agro-écologique. C’est pourquoi, les élus manifestaient leur scepticisme. Pour eux, ce plan de Relance n’est pas à la hauteur des enjeux immédiats de la crise économique du Covid et ne répond pas du tout aux besoins immédiats de la profession. L’Union viticole continue de réclamer - au Gouvernement jusqu’aux parlementaires locaux - des aides directes. Et pas uniquement pour 2020 mais bien jusqu’à la fin de la crise sanitaire car les conséquences finales ne seront connues qu’après. Pour affronter dès à présent cette crise historique, la profession viticole veut renégocier les modalités d’application de la demande d’exonération de charge à 100% : et notamment revoir la règle des 80 % de pertes de chiffre d’affaires pour abaisser le seuil de déclenchement à 50 %. Autre demande à noter à effet immédiat, la prise en charge des cotisations MSA pour 2021.

Soutien aux débouchés CHR

Le conseil a également manifesté son soutien au secteur de l’hôtellerie, de la restauration et des cafés, via un affichage commun des revendications face à la crise sanitaire. En Saône-et-Loire, l’UMIH qui regroupe les professionnels de ces secteurs, ambassadeurs des vins et du tourisme local, ont fait savoir leurs mécontentements face aux restrictions de leurs activités et le fait qu’ils soient pointés du doigt dans cette épidémie.
Autre polémique, le lien entre sécheresse, pluie et les générateurs anti-grêle de l’Arelfa qui protègent les vignobles du Nord au Sud du département. Un groupe de travail va se réunir – avec notamment la chambre d’Agriculture, la DDT et des météorologues - pour démêler le vrai du faux.
Autre sujet sanitaire avec la flavescence dorée. Les membres notaient une augmentation de la maladie depuis ces trois dernières années. Bien que cette hausse ne soit pas encore alarmante, son évolution reste à surveiller. D’ajouter, que la mobilisation pour les journées de prospection croît chaque année, du fait notamment de la bonne gestion au préalable de la Fredon.
Enfin, l’Union viticole rappelait sa mobilisation sur les problématiques des fermages viticoles, bien que désormais l’indice soit fixé au national. La commission consultative paritaire des baux ruraux se réunira le 30 octobre.

Pénélope Garnier