Vente aux enchères de Charolles
Mission accomplie !

Marc Labille
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Le 30 septembre dernier, la vente aux enchères de Charolles a pu avoir lieu malgré les inquiétudes liées au Covid-19. Plus de la moitié des veaux charolais ont trouvé preneurs auprès d’acheteurs venus des quatre coins de la France.

Mission accomplie  !
La deuxième meilleure vente a été réalisée par un veau présenté par Gérard Delangle de Curbigny. Il a été vendu 7.700 € à l’élevage Froidurot de la Côte-d’Or.

La traditionnelle vente aux enchères de reproducteurs charolais a bien eu lieu le 30 septembre dernier à Charolles. Un soulagement pour l’association des éleveurs charolais d’entre Saône-et-Loire qui a dû composer avec le contexte sanitaire lié au Covid-19. Pour la nouvelle équipe de Didier Métrop, ce fut un véritable baptême du feu. En effet, le maintien de la manifestation dans le respect des règles liées au coronavirus a demandé beaucoup d’énergie et de préparation amont. Un défi dans une période aussi tourmentée entre dérèglement climatique, cours des broutards trop bas et complications sanitaires…

Masques, gel, fiche de présence…

Mais ce défi a pu être relevé. Mercredi dernier, la grande halle de Charolles résonnait des meuglements des veaux et des enchères énoncées par les crieurs. Covid-19 oblige, tout le monde portait un masque et les organisateurs ont scrupuleusement relevé les identités de chaque personne. Dans l’incertitude de pouvoir maintenir la vente, l’association avait fait le choix de se passer de gradins. Une économie qui n’a visiblement pas nuit à l’évènement. Autre changement de taille cette année, un défilé des animaux en extérieur précédait la vente aux enchères. Animé par Jacques Bonnot d’Alsoni, cette présentation a beaucoup plu aux éleveurs.

25 veaux vendus

20 des 47 veaux présentés sur le ring ont trouvé preneurs aux enchères et cinq autres ont été vendus à l’amiable par la suite. Cela porte le taux de vente à 53 % ce qui constitue un bon bilan au regard des circonstances. « C’est conforme aux autres ventes et on constate une bonne moyenne de prix pour les animaux vendus (4.515 €) », réagissait le président Didier Métrop. Comme d’habitude, ce sont majoritairement des éleveurs-sélectionneurs de la base de sélection qui ont acheté, reconnaissait le président qui aurait aimé que davantage de producteurs de broutards figurent parmi les acquéreurs. La sécheresse et le prix des broutards n’y ont pas aidé.

Des acheteurs de douze départements

La vente de Charolles n’aura été le théâtre d’aucune folie cette année. Le plus cher des veaux a été adjugé 9.000 € et trois autres animaux sont montés au-delà de 6.400 €. Neuf autres lots ont été adjugés entre 3.200 et 5.800 € et sept ont été vendus à la mise à prix de 2.800 €.

Reflet de la notoriété de la vente de Charolles, les acquéreurs étaient de douze départements différents. Cela va des Ardennes à l’Aveyron en passant par l’Oise, la Meuse, la Moselle, la Creuse… Un remarquable rayonnement qui s’étendait même au-delà des frontières puisque les organisateurs ont eu à miser par téléphone pour un Allemand qui n’a pas pu faire affaire.

Promotion dynamisée

Au lendemain de la vente, Didier Métrop témoignait de sa satisfaction d’avoir pu maintenir la vente de Charolles dans de telles circonstances. Car le président avouait que c’est avec pas mal d’inquiétude que la nouvelle équipe attendait ce 30 septembre. Le bilan des ventes dépasse largement leur pronostic et les 180 repas servis à déjeuner démontrent que la promotion de l’évènement a été réussie. Pour Didier Métrop, la nouvelle composition de l’association, qui fait la part belle à la diversité du territoire départemental et aux jeunes, y a contribué. L’usage de Facebook et la diffusion de vidéos des animaux sur le web est une autre innovation importante qui a fait déplacer des potentiels acheteurs à plusieurs centaines de kilomètres. Les organisateurs ont également conscience que le Covid-19 leur a probablement un peu profité. Car au vu de l’évolution du virus dans les derniers jours, tous se demandaient si cette vente de Charolles ne serait pas le dernier rassemblement de l’année… On ne pouvait l’affirmer, mais le fait est que, par les temps qui courent, chaque évènement maintenu est en soi une petite victoire.