Corvidés
Vers un plan de lutte départemental ? Besoin de se mobiliser pour accroître la période de destruction !

À l’initiative de la Fédération régionale de défense contre les organismes nuisibles (Fredon), une rencontre avec la FDSEA et la Fédération départementale des chasseurs (FDC 71) a eu lieu le 24 septembre pour évoquer la problématique des corvidés sur le département. En effet, depuis quelques années, les populations de corbeaux freux et de corneilles se développent de plus en plus, tout comme les dégâts causés aux cultures. Pour certaines exploitations, les dommages se chiffrent en milliers d’euros.

Vers un plan de lutte départemental ? Besoin de se mobiliser pour accroître la période de destruction !

Pour commencer, Valentin Laroche, chargé de mission à la Fredon, a présenté les différentes modalités de destruction des espèces de corvidés concernées. Pour rappel, sont concernées la corneille noire, le corbeau freux et la pie bavarde. Le choucas des tours et le grand corbeau, ressemblants aux espèces citées précédemment, sont protégées.
Il existe différentes actions directes (effarouchement, piégeage, etc.) pour se prévenir des dégâts de corvidés, avec une efficacité variable. La destruction des corvidés par tir est possible du 1er au 31 mars et du 1er avril au 10 juin avec prolongation possible jusqu’au 31 juillet, sur demande d’autorisation à la préfecture.
La FDC 71 rappelle l’importance de travailler ensemble avec les agriculteurs et les pêcheurs sur ce genre de sujets. Il est nécessaire de faire remonter les dégâts occasionnés par les espèces Esod (pour espèces d’animaux susceptibles d’occasionner des dégâts) comme le blaireau ou le corbeau freux.
En 2019, ce sont 4.000 corbeaux, 5.300 corneilles et près de 1.500 renards prélevés lors de la période de destruction. Sans une remontée des dégâts à la FDC ou à la FDSEA, ces espèces pourraient perdre leur qualité d’Esod, voyant ainsi leur population exploser. C’est ce qui est arrivé dans le département de l’Ain. Par manque de preuves et de remontées d’informations, le corbeau freux a été déclassé des Esod et ne peut plus être détruit. De même, la participation des agriculteurs aux consultations publiques sur ces sujets est nécessaire, là où des associations environnementalistes (non issues du département) militent massivement pour l’arrêt de la chasse.

Le piégeage collectif testé

Deux départements ont initié un plan de lutte contre les corvidés depuis quelques années. En 2013, le Jura a mis en place un système de cages individuelles pour les agriculteurs, où chaque agriculteur volontaire peut piéger des corvidés grâce à la corbeautière. Cela a permis de prélever 14.000 corvidés en sept ans.
En Côte-d’Or, le même système a été mis en place en 2019 sur 69 communes, et ce sont 69 agriculteurs qui se sont lancés dans la démarche. Cela a permis de prélever 1.315 corbeaux et 700 corneilles, dont près de la moitié l’ont été par des agriculteurs. Par ailleurs, les chasseurs réalisant les tirs sont rémunérés 0,50 € par corbeau prélevé.
Pour 2020, le programme a été étendu à 85 communes.
Contre une cotisation de 50 € par exploitation, la Fredon BFC assure la coordination du projet. Pour cela, elle organise une formation d’une demi-journée pour les agriculteurs afin qu’ils obtiennent un agrément de piégeur, valable uniquement sur les corvidés et pendant la période de destruction. Cet agrément est différent de celui délivré par la FDC.
La Fredon s’occupe aussi de réaliser les demandes d’arrêtés préfectoraux, les déclarations en mairie et la collecte des cadavres.

Une mobilisation nécessaire

La réussite de ce projet est cependant conditionnée par l’implication des agriculteurs. En effet, ce projet collectif mobilise de nombreux acteurs (coopératives, FDC, agriculteurs, maires, etc.) et c’est cette complémentarité qui permet la réussite du plan de lutte. De plus, les agriculteurs ont un rôle fort dans cette démarche, que ce soit dans la lutte directe avec le piégeage, ou la lutte indirecte en déclarant les dégâts nécessaires au classement Esod des espèces.
Dans un premier temps, le groupe de travail présent ce jour-ci a décidé de débuter le plan de lutte sur le secteur de la communauté de communes de Terre de Bresse. Le but étant d’avoir un maximum d’agriculteurs dans la démarche pour que le piégeage soit efficace.
Une réunion sera organisée début décembre avec tous les acteurs avec comme objectif une mise place du projet avant la période de semis.

Loïc Belin