Gibier
Les projets des chasseurs pour structurer la filière
La fédération nationale de la chasse a dévoilé ses projets pour améliorer la valorisation de la venaison française. Un enjeu important alors que les populations de grand gibier -et leurs dégâts en agriculture- ont explosé ces dernières années.
Est-ce la fin prochaine des tableaux de chasse abandonnés en bord de route et des « circuits gris » de la venaison ? La fédération nationale de la chasse (FNC) est en tout cas bien décidée à améliorer la valorisation du gibier chassé en France et engagé plusieurs chantiers visant à renforcer les circuits de commercialisation et à développer la consommation.
« Le développement de la filière venaison constitue un enjeu important pour le monde de la chasse », a expliqué fin septembre Nicolas Rivet, le président de la FNC.
Dotée de moyens supplémentaires par la réforme du permis de chasse, la fédération a engagé plusieurs chantiers pour faire sauter les verrous qui empêchent la filière venaison de se développer. « Le premier est réglementaire », a expliqué Olivier Touchard, chargé de mission de la FNC en charge de la venaison. « Nous accompagnons une expérimentation qui autorise, sur une quinzaine de territoires et pour un an, la découpe préalable en six morceaux de la viande de grand gibier par les chasseurs, conformément à un arrêté publié le 1er août dernier ». Recommandée par un rapport du CGAAER sur la venaison en 2021, l’initiative vise à faciliter la vente en circuit court de la viande de gibier auprès des commerces de détail situés à moins de 80 kilomètres du territoire de chasse.
Outre des études microbiologiques, la FNC va également mener une étude d’impact économique sur l’éventuelle incidence de cette expérience sur les circuits commerciaux « longs » inquiets de cette initiative. Autre chantier engagé par la FNC : la création d’une « marque-label » remettant à plat la marque actuelle « Gibier de Chasse-Chasseurs de France ». « Je pense même que le gibier sauvage peut constituer un allié de la filière viande en répondant à d’autres besoins », a conclu le directeur Nicolas Rivet. Une dizaine d’abattoirs locaux, parfois en difficulté, ont ainsi sollicité l’aide de la FNC et de la DGAL pour disposer d’un agrément de gibier sauvage.