Sécheresse
« Le ministre de l’Agriculture doit tenir ses engagements »

Alors que se réunit aujourd’hui, vendredi 9 décembre, le Comité national de gestion des risques en agriculture (CNGRA), La FRSEA, Jeunes agriculteurs (JA) Auvergne-Rhône-Alpes et les organisations du Massif central exhortent le ministre de l'Agriculture a bien respecté ses engagements pris publiquement lors du Sommet de l'élevage.

« Le ministre de l’Agriculture doit tenir ses engagements »

L’agriculture d’Auvergne-Rhône-Alpes et du Massif central a été durement impactée par la situation climatique 2022, en particulier par la sécheresse. Le ministre de l’Agriculture est venu en octobre au Sommet de l’élevage avec des engagements formels « dont le principe de reconnaître l’analyse du terrain quand les outils informatiques et satellitaires d’estimation des pertes sont défaillants », rappellent les organisations professionnelles d’Auvergne-Rhône-Alpes et du Massif central, par voie de communiqué. Force est de constater que deux mois plus tard, plusieurs signaux de « rétropédalage » s’avèrent inquiétants.

Expertise terrain

« Déjà, nous constatons, à ce jour, aucune évolution dans le calcul de l’indemnisation : pas d’évolution des références obsolètes sur la valeur monétaire de l’unité fourragère (UF) et sur le nombre d’UF qu’il faut pour nourrir une vache. De plus, nous rappelons à Monsieur le ministre que, dans tous les départements touchés, un travail complet de terrain conduit par les directions départementales des territoires au sein des Comités départementaux d’expertise a permis d’établir des cartes d’estimation des pertes validées par les préfets. Aucun outil informatique ou satellitaire ne peut contester cette expertise collective, scientifique, humaine et de terrain. C’était le sens de l’engagement du ministre au Sommet de l’élevage », estime la profession agricole.

Des mobilisations prévues

La minimisation des pertes réelles des agriculteurs pourrait avoir des conséquences catastrophiques pour un secteur déjà aux prises avec de nombreuses difficultés : faute de rentabilité suffisante dans les élevages, la décapitalisation des cheptels s’accélère (- 2 à - 3 % par an) et entraîne avec elle le déclin de l’économie et de la biodiversité de nos territoires ; tandis que la situation énergétique alourdit encore massivement la note des charges qui pèsent sur les exploitations et le plan d’aide du gouvernement et loin de toutes les compenser. Sans compter que si le gouvernement ne tient pas ses engagements, cela décrédibilisera complètement le nouveau dispositif de gestion des risques entrant en vigueur à compter du 1er janvier 2023. Déjà, pour exprimer, leur mécontentement, le réseau FDSEA-JA envisagent des manifestations. Le Cantal a ainsi ouvert le bal, ce jeudi 8 décembre, en se réunissant devant la préfecture, à Aurillac.