Viande de bœuf et de veau
En France, la RHD creuse le déficit commercial en viande de bœuf et de veau
Sur les 410.000 tonnes équivalent carcasse (téc) de viande de bœuf et de veau consommées et transformées en 2022 par la restauration hors domicile (RHD), 55 % ont été importées. A contrario, les grandes surfaces et la boucherie traditionnelle commercialisent essentiellement de la viande issue d’élevages français de bovins.
Une part croissante de la viande consommée en France est importée. Ainsi 305.000 téc de viande de bœuf en vente dans les rayons de la grande distribution, à la découpe dans les boucheries traditionnelles ou utilisées par la RHD provenaient de pays tiers en 2022. Cette viande importée représente 24 % de la quantité disponible sur le marché français (1,308 million de téc). La même année, un quart de la viande de veau commercialisée en France (199.000 téc) provenait de pays tiers (41.000 téc). La RHD et restauration hors foyer (RHF) ont acheté à l’étranger, à elles seules, près des deux tiers de la viande de bœuf (240.000 téc) qu’elle a transformée (360.000 téc). En ajoutant les quantités de viande utilisées par l’industrie agroalimentaire pour préparer des plats industriels à emporter, la proportion de viande importée est de 81 %. Toujours en 2022*, la commercialisation à table (fastfood) importait 59 % de viande de bœuf de ses menus.
A contrario, la grande distribution et la boucherie traditionnelle vendaient près de 90 % de viande française. Ces données sont extraites de l’étude « Où vont le bœuf, le veau et l’agneau ? Quels produits pour quels marchés ? », réalisée et récemment présentée par l’Institut de l’élevage (Idele) lors du colloque annuel « Grande angle viande ». Elle repose sur des données de 2022 compte tenu des délais nécessaires pour les collecter et les traiter. Depuis, la situation n’a profondément pas changé.
Inadéquation offre/demande
Autre enseignement de l’étude de l’Idele : l’origine de la viande servie en restauration collective. Comme cette dernière est contrainte de proposer dans ses menus des plats élaborés à partir de produits tracés, seule 27 % de la viande servie est importée. Pour la viande de veau, la situation est différente. La production française (164.000 téc) représente à peine 82 % de la consommation nationale. Aussi, l’importation de viande de veau comble d’abord le déficit de production. Pour autant, les deux tiers des denrées importées (environ 30.000 téc sur 41.000 téc) étaient destinés à la restauration collective et commerciale (Kebab). Aussi, la viande de veau servie dans ces établissements est importée à 50 %. Les 11.000 téc restantes ont été vendues en boucheries traditionnelles ou en GMS où plus de 81 % de la viande de veau en rayon a été produite en France.
Enfin, l’Idele souligne l’inéquation entre l’offre et la demande hexagonales de viande de bœuf et de veau. Notre pays en importe 346.000 téc alors que son déficit n’excède pas 146.000 téc. Mais la France exporte de la viande de qualité (et des broutards) tout en important massivement des produits d’entrée de gamme dont sont friandes la restauration collective et une partie de la grande distribution. Par exemple, 139.000 téc de viande de bœuf réfrigérée ou congelée ont été exportées au cours des huit premiers mois de l’année 2024 (des bovins finis) et 215.000 téc ont été importées, essentiellement des carcasses ou des pièces viandes de vaches de réforme et de veaux.
(*) Derniers chiffres connus