1.400 exploitations en difficulté
vignerons de Bourgogne (CAVB) tirait un signal d’alarme. Les marchés
bourguignons porteurs masquent trop les difficultés de nombres
d’exploitants. Face à trois petites récoltes de suite, 1.400
exploitations ont même subi des pertes allant de 40 % à 100 % en 2012.
Certificat TEC et agrément SAQ
Côté pratique, un certificat « de traitement des souches à l’eau chaude » sera désormais délivré par les pépiniéristes, précisait la directrice adjointe de la CAVB. Icone vérifiera que les viticulteurs ont bien ce certificat pour chaque lot acheté, expliquait Marion Sauquere.
Toujours sur les plans de contrôles de 2011 et en attendant une « simplification » des procédures d’agrément, le manque de dégustateurs se fait toujours ressentir en SAQ. « C’est dommage. La viticulture se détache ». Elle pourrait perdre ce "droit d’orienter" ses appellations, au profit de dégustateurs externes, sous la pression de l’INAO et d’Icone. Des formations ont vu le jour en Côte-d’Or et en Saône-et-Loire pour corriger le tir.
En 2012, la CAVB a visité 7.240 ha (+7%) dans le cadre des "contrôles internes" et 155 cuveries.
Alerte jusqu’en 2014
Le responsable de la commission technique, Jean-Hugues Goisot, alertait aussi sur « l’appauvrissement des vignes mères sur pinot noir », qui à terme « pose le problème de leurs disparitions ». Il appelait à « changer la réglementation, surtout sur les polyclonales/massales en Bourgogne ».
« La nature a horreur du vide », rebondissait Jean-Michel Aubinel qui en profitait pour rappeler les tristes chiffres de la récolte 2012 : 1.200.000 hl récoltés contre 1.500.000 hl normalement. « Le déficit est important avec d’importantes disparités par secteurs. 1.400 exploitations sont entre 40 % et 100 % de pertes ». Des rencontres avec les banques et la MSA Bourgogne ont eu lieu « pour mettre en place des reports de cotisations ou des prises en charge », rappelait Christophe Ferrari, pour le service accompagnement. Sur ce sujet et d’autres (social, juridique, emploi…), la CAVB est en lien avec les services des FDSEA de l’Yonne et de Saône-et-Loire.
Le vin contient la vie
La directrice générale de Vins & Société, Audrey Bourroleau, présentait sa « hiérarchie des douleurs ». Soit les différents projets de loi qui annoncent une « année difficile » pour la filière vin. Après la bière et les spiritueux, le vin est « au calendrier politique » pour être taxé - « peut être en juin » - via une "fiscalité comportementale". Loin de se dédouaner de ses responsabilités, la filière viticole estime cependant le message envoyé aux consommateurs inapproprié et « inefficace » – notamment vers les plus jeunes – puisque provocant un déport vers des produits « de moins bonne qualité » augmentant les risques d’ivresse excessive (binge drinking). Le Plan Cancer sera une autre occasion législative de taxer la filière.
Vins & Société travaille aussi sur les unités alcool étiquetées, la préservation des espaces de dégustation, sur un guide pour la conduite en sortie de fêtes viticoles, sur le taux légal pour les conducteurs novices, sur la Loi Evin « floue » avec Internet…
L’association communique de façon positive également via la gastronomie - « 95 % des Français parlent de vins, notre patrimoine, plus que les 85 % qui parlent de football » - et se veut aussi le porte-voix de sujets confidentiels. Le 7 décembre à Beaune, « face à l’hygiénisme » de notre société, une conférence reviendra sur « la privation des petits plaisirs » puisque le « vin est le produit le plus demandé aux soignants dans les 3, 4 derniers jours de vie » d’une personne en soins palliatifs.