Des bâtiments qui évoluent au fil des productions
Benoît Bélicard est en Gaec avec son père Charles du côté de Saint-Pierre-le-Vieux. L’exploitation située sur deux sites compte plusieurs ateliers : vaches laitières, poulets label rouge, porcs, ovins. Il n’en a pas toujours été ainsi et les bâtiments, comme les types d’élevage, ne cessent d’évoluer avec le temps, en fonction des besoins… et de l’évolution des pratiques.

Avec 74 ha de SAU, l’exploitation du Gaec Bélicard compte 50 vaches laitières, 25 brebis, deux bâtiments de 4.400 poulets label rouge chacun, 280 porcs à l’engraissement. Près de la moitié de la surface est dédiée aux cultures destinées à l’alimentation des vaches : maïs, céréales et luzerne plus trois hectares de prairies temporaires. Installé depuis 2011, Benoît oriente progressivement l’exploitation vers de nouvelles notions, notamment celle de l’amélioration des pratiques culturales et du bien-être animal.
Retour aux logettes
Ainsi, le premier bâtiment qui a été modifié dans ce sens est celui dédié aux vaches laitières.
Ce bâtiment, ouvert en façade sur l’extérieur, est dédié au lait depuis plusieurs décennies. Mais à l’arrivée du jeune homme, la configuration était différente : il y avait des murs de séparation et l’espace dédié aux vaches était une vaste aire paillée. « Les vaches avaient tendance à ne pas aller dans le fond du bâtiment et à toutes se coucher sur le bord extérieur du bâtiment. Les premières barraient ainsi le passage aux autres qui étaient condamnées à rester dehors. Nous avons alors choisi de revenir aux logettes ».
Ainsi, les silos ont été déplacés plus loin pour gagner de l’espace, des cloisons ont été tombées pour permettre la bonne largeur de couloir, la surface s’est retrouvée divisée en 64 logettes. L’extérieur jusqu’aux auges (sans cornadis) devient une vaste aire, raclée deux fois par jour. Pour se décider, le jeune agriculteur a visité plusieurs autres installations, notamment dans l’Ain.
« Cet aménagement a clairement amélioré le bien-être des vaches. Ce fut progressif et il a fallu un temps d’adaptation, mais depuis plusieurs mois maintenant, nous ne constatons pratiquement plus de problème de mammite ou de boiterie ». La longueur des logettes ("creuses" ou "suisses") fait que l’arrière train des vaches se retrouve juste dans le couloir, facilitant le nettoyage « elles sont plus propres et je n’ai aucun problème de cellules ». Et toujours dans l’objectif d’améliorer le bien-être des laitières, la salle de traite a été équipée d’un brumisateur.
Le recours aux logettes limite la quantité de paille nécessaire, ce qui lui permet de faire moins de céréales et de semer plus de luzerne, ce qui se révèle « bon pour le sol ».
Côté amélioration, le jeune agriculteur rêverait de couvrir en partie l’aire raclée et surtout d’investir dans un robot aspirateur, navigant régulièrement pour nettoyer la surface extérieure tout au long de la journée. Et il se gère tout seul : « il est programmé pour aller se vider de lui-même dans la fosse dès qu’il est plein ». Des rêves d’investissement pour l’heure pas encore au programme.
Occupation été/hiver
Le jeune homme prévoit en fait de réduire le nombre de vaches laitières : « nous produisons 400.000 litres de lait. En baissant le cheptel d’une dizaine de vaches, ça ne va pas trop impacter le volume total car nous allons pouvoir augmenter un peu plus la production de chaque vache ». Cette réduction du nombre de bovins va lui permettre de développer son troupeau d’ovins.
Progressivement, il va en effet passer des 25 brebis actuelles à une cinquantaine à terme. Ces brebis grivettes sont accouplées avec les deux béliers île de France de l’exploitation. « Ce croisement F1 donnera des femelles reproductives et des agneaux de boucherie ».
Le développement de cet atelier ovin a bien évidemment des conséquences sur l’aménagement des bâtiments. Et cette fois, c’est l’espace dédié aux génisses, sur le deuxième site de l’exploitation, qui va subir des modifications, ou plus exactement des aménagements. « En fait, le bâtiment va connaître deux saisons : l’hiver il continuera d’accueillir les génisses, l’été, pendant la période d’agnelage, il sera dédié aux brebis ». Et pour ceci, l’agriculteur va devoir modifier l’agencement intérieur et passer ainsi deux fois par an des cornadis et des auges pour bovins à des équipements adaptés aux ovins.
Ainsi au fil du temps, ce bâtiment aura accueilli ovins et bovins donc mais aussi, à différentes époques, caprins, dindes et porcs. Là encore, si désormais seulement des barrières séparent l’espace, il y avait auparavant des murs qui ont été tombés. « Nous avions un espace de stockage de paille et de foins et deux espaces de maternité pour les truies ». Puis la crise du porc est passée par là et cette production avait, à l'époque, été remplacée par des dindes.
Ouvert aux changements
Pour corser le tout, le jeune homme vient d’acquérir un semoir : « je me suis lancé dans le semis direct sous couvert et j’ai choisi d’investir dans mon propre matériel plutôt que de toujours faire appel à un prestataire ». Il pourra ainsi en parallèle proposer ce service à des collègues tentés par cette autre façon de gérer les cultures. « C’est ma façon à moi de lutter contre le réchauffement climatique, en optimisant les surfaces, en nourrissant le sol, en lui permettant de conserver sa fraîcheur et en captant un maximum de CO2 ».
Depuis quelque temps, Benoit Bélicard a choisi de ne plus rester bloqué sur ses positions tout en anticipant les changements : « on ne peut pas arrêter un atelier du jour au lendemain car il faut de l’équilibre dans les investissements ». Et s’il a décidé de ne plus s’attacher à rien « il faut toujours aimer ce que l’on fait », précise-t-il.
Une théorie qu’il n’a pas fini de mettre en pratique et qui prouve qu’une exploitation, dans ses productions et ses bâtiments, peut évoluer sans cesse au fil du temps.
Des bâtiments qui évoluent au fil des productions

Avec 74 ha de SAU, l’exploitation du Gaec Bélicard compte 50 vaches laitières, 25 brebis, deux bâtiments de 4.400 poulets label rouge chacun, 280 porcs à l’engraissement. Près de la moitié de la surface est dédiée aux cultures destinées à l’alimentation des vaches : maïs, céréales et luzerne plus trois hectares de prairies temporaires. Installé depuis 2011, Benoît oriente progressivement l’exploitation vers de nouvelles notions, notamment celle de l’amélioration des pratiques culturales et du bien-être animal.
Retour aux logettes
Ainsi, le premier bâtiment qui a été modifié dans ce sens est celui dédié aux vaches laitières.
Ce bâtiment, ouvert en façade sur l’extérieur, est dédié au lait depuis plusieurs décennies. Mais à l’arrivée du jeune homme, la configuration était différente : il y avait des murs de séparation et l’espace dédié aux vaches était une vaste aire paillée. « Les vaches avaient tendance à ne pas aller dans le fond du bâtiment et à toutes se coucher sur le bord extérieur du bâtiment. Les premières barraient ainsi le passage aux autres qui étaient condamnées à rester dehors. Nous avons alors choisi de revenir aux logettes ».
Ainsi, les silos ont été déplacés plus loin pour gagner de l’espace, des cloisons ont été tombées pour permettre la bonne largeur de couloir, la surface s’est retrouvée divisée en 64 logettes. L’extérieur jusqu’aux auges (sans cornadis) devient une vaste aire, raclée deux fois par jour. Pour se décider, le jeune agriculteur a visité plusieurs autres installations, notamment dans l’Ain.
« Cet aménagement a clairement amélioré le bien-être des vaches. Ce fut progressif et il a fallu un temps d’adaptation, mais depuis plusieurs mois maintenant, nous ne constatons pratiquement plus de problème de mammite ou de boiterie ». La longueur des logettes ("creuses" ou "suisses") fait que l’arrière train des vaches se retrouve juste dans le couloir, facilitant le nettoyage « elles sont plus propres et je n’ai aucun problème de cellules ». Et toujours dans l’objectif d’améliorer le bien-être des laitières, la salle de traite a été équipée d’un brumisateur.
Le recours aux logettes limite la quantité de paille nécessaire, ce qui lui permet de faire moins de céréales et de semer plus de luzerne, ce qui se révèle « bon pour le sol ».
Côté amélioration, le jeune agriculteur rêverait de couvrir en partie l’aire raclée et surtout d’investir dans un robot aspirateur, navigant régulièrement pour nettoyer la surface extérieure tout au long de la journée. Et il se gère tout seul : « il est programmé pour aller se vider de lui-même dans la fosse dès qu’il est plein ». Des rêves d’investissement pour l’heure pas encore au programme.
Occupation été/hiver
Le jeune homme prévoit en fait de réduire le nombre de vaches laitières : « nous produisons 400.000 litres de lait. En baissant le cheptel d’une dizaine de vaches, ça ne va pas trop impacter le volume total car nous allons pouvoir augmenter un peu plus la production de chaque vache ». Cette réduction du nombre de bovins va lui permettre de développer son troupeau d’ovins.
Progressivement, il va en effet passer des 25 brebis actuelles à une cinquantaine à terme. Ces brebis grivettes sont accouplées avec les deux béliers île de France de l’exploitation. « Ce croisement F1 donnera des femelles reproductives et des agneaux de boucherie ».
Le développement de cet atelier ovin a bien évidemment des conséquences sur l’aménagement des bâtiments. Et cette fois, c’est l’espace dédié aux génisses, sur le deuxième site de l’exploitation, qui va subir des modifications, ou plus exactement des aménagements. « En fait, le bâtiment va connaître deux saisons : l’hiver il continuera d’accueillir les génisses, l’été, pendant la période d’agnelage, il sera dédié aux brebis ». Et pour ceci, l’agriculteur va devoir modifier l’agencement intérieur et passer ainsi deux fois par an des cornadis et des auges pour bovins à des équipements adaptés aux ovins.
Ainsi au fil du temps, ce bâtiment aura accueilli ovins et bovins donc mais aussi, à différentes époques, caprins, dindes et porcs. Là encore, si désormais seulement des barrières séparent l’espace, il y avait auparavant des murs qui ont été tombés. « Nous avions un espace de stockage de paille et de foins et deux espaces de maternité pour les truies ». Puis la crise du porc est passée par là et cette production avait, à l'époque, été remplacée par des dindes.
Ouvert aux changements
Pour corser le tout, le jeune homme vient d’acquérir un semoir : « je me suis lancé dans le semis direct sous couvert et j’ai choisi d’investir dans mon propre matériel plutôt que de toujours faire appel à un prestataire ». Il pourra ainsi en parallèle proposer ce service à des collègues tentés par cette autre façon de gérer les cultures. « C’est ma façon à moi de lutter contre le réchauffement climatique, en optimisant les surfaces, en nourrissant le sol, en lui permettant de conserver sa fraîcheur et en captant un maximum de CO2 ».
Depuis quelque temps, Benoit Bélicard a choisi de ne plus rester bloqué sur ses positions tout en anticipant les changements : « on ne peut pas arrêter un atelier du jour au lendemain car il faut de l’équilibre dans les investissements ». Et s’il a décidé de ne plus s’attacher à rien « il faut toujours aimer ce que l’on fait », précise-t-il.
Une théorie qu’il n’a pas fini de mettre en pratique et qui prouve qu’une exploitation, dans ses productions et ses bâtiments, peut évoluer sans cesse au fil du temps.