Tendance commerciale semaine 50
Les marchés à la loupe

Publié par Cédric Michelin
-
Chaque semaine, pour comprendre et prendre les bonnes décisions, retrouvez l'analyse des marchés animaux, les tendances de la semaine et une analyse pointue des différents marchés animaux. Le rendez-vous à ne pas manquer.
131251--DSC_0098.JPG
Bovins de boucherie
Les achats de viande festive pour les fêtes de fin d’année ont été effectués sur les nombreux concours de bovins de haute valeur bouchère, et notamment lors du Festival du bœuf à Charolles. Ces animaux ont été abattus cette semaine pour laisser à la viande une bonne dizaine de jours de maturation avant Noël pour qu’elle exprime toute sa tendreté. Plus de 3.000 animaux ont ainsi été commercialisés au cours de ces quinze derniers jours, avec une forte identité régionale pour les petits concours et une grande notoriété pour les plus grands. La bonne activité commerciale qui a pu être ressentie sur le concours de Charolles n'est que la juste récompense pour des éleveurs passionnés, mais qui ne compense pas, loin s'en faut, les difficultés rencontrées face à la forte baisse des prix de ces derniers mois.
Sur les marchés, le commerce est un peu moins dépressif pour les femelles haut de gamme ou de qualité bouchère. Dans un climat économique très tendu au niveau de la consommation de viande rouge, ces acteurs qui pratiquent la qualité ont su garder la confiance de leur clientèle et ainsi limiter l’impact de la crise. Les artisans bouchers et les enseignes qui ont encore une culture de la bonne viande pourront ainsi servir une viande de très grande qualité avec une belle mise en avant des plaques de concours pour les repas de Noël et du jour de l’An.
La baisse est mesurée dans les bonnes génisses et les jeunes vaches charolaises de qualité bouchère. Le commerce reste en revanche laborieux pour les génisses ordinaires et les réformes allaitantes de choix secondaire, avec des tarifs toujours malmenés. Dans les réformes laitières, la couverture de la demande se fait sans difficulté avec de gros retards dans les enlèvements et pour une qualité d’ensemble assez médiocre, car le prix n’incite pas les éleveurs à engraisser leurs animaux (beaucoup de vaches “P-2” en abattoir). La baisse se poursuit dans l’ensemble des vaches frisonnes, montbéliardes et abondances. Dans le jeune bovin, la semaine 50 est celle des approvisionnements du marché italien pour les fêtes de fin d’année, l’activité export n’est pourtant pas très active, face à des commandes qui tardent à venir...
Bovins d’embouche et d’élevage
La demande est atone de la part d'engraisseurs qui cherchent davantage à vendre leurs animaux que d’être à l’achat. Le bétail viandé ou lourd se vend, mais avec des tarifs qui suivent la baisse du prix de la viande. La tendance est lourde pour les allaitantes convenables à sortir au printemps. Le bétail trop âgé ou bas de gamme est délaissé et se vend à bas prix.
Broutards
Les stocks importants de cet été sont en passe d’être résorbés. Les volumes se rétractent sur les marchés et les cadrans alors que les acheteurs qui avait boudé les marchés, car suffisamment couverts en direct, tendent à revenir sur ces places commerciales. La détente observée la semaine passée se confirme dans les mâles charolais ou limousins de moins de 400 kg, voire proches des 430 kg. La demande est également plus ferme dans les sujets légers vaccinés destinés à la repousse, mais également exportés vers l’Italie. Le commerce reste tendu dans la moyenne marchandise ainsi que dans les sujets non vaccinés. Dans les femelles, la vente demeure difficile avec des volumes exportés qui demeurent en complet décalage avec l’offre. Cela entraîne des ventes souvent partielles et des tarifs peu soutenus. Cette mévente aura des répercussions sur les sorties de l’an prochain dans les génisses de 18/24 mois.
Veaux d’élevage et d’engraissement
Le commerce demeure difficile dans les veaux montbéliards, face à une demande qui pâtit du manque de consommation. Les intégrateurs gardent le contrôle des prix dans les veaux frisons ou montbéliards convenables, mais les difficultés perdurent dans la mauvaise marchandise. Le commerce reste très compliqué dans les croisés laitiers de moyenne conformation. Dans les très bons veaux de race à viande ou croisés montbéliards, les transactions sont assez fluides, bien que le tri reste marqué dans le second choix. La sélection est également sévère dans les jaunes ordinaires ou légers.
Ovins
Les disponibilités sont moins abondantes et les premiers agneaux laitons sont en nombre limité. L’activité commerciale est plus régulière dans les agneaux de qualité recherchés pour couvrir les commandes de fin d’année avec des tarifs mieux défendus. La demande reste peu soutenue dans les agnelets. Les tarifs sont stables dans les brebis.
Porcs
Comme dans une grande partie des bassins de production européens, le Marché au cadran de Plérin est sur une note quasiment stable avec une moyenne à 1,067 € du kilogramme. Les cours allemands, belges, espagnols et néerlandais ont également été reconduits. Sur l’Hexagone, le commerce en cette première semaine de décembre reste calme. La filière s’attend à un tassement de la demande à partir du milieu du mois, les acheteurs se tournant alors vers des produits plus festifs.