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Réduction des pesticides

Au Sitevi, le long chemin de la réduction des pesticides

Les multiples solutions pour réduire l’emploi des pesticides étaient à l’ordre du jour du Sitevi, le salon de la vigne, du vin, et des fruits et légumes, du 26 au 28 novembre. Les nouveaux matériels, produits et idées ne manquent pas. Ce n’est pas pour autant que les résultats sont à portée de main dès aujourd’hui.

Par Publié par Cédric Michelin
Au Sitevi, le long chemin de la réduction des pesticides

L’édition 2019 du Sitevi a été révélateur des préoccupations des professionnels. Dans les halls d’exposition de matériels, les rampes de pulvérisation d’herbicides ont été remplacées par des machines de travail du sol, notamment les machines « inter-ceps », qui comportent des lames bineuses pour enlever les herbes non seulement dans les rangs de vignes, mais aussi au pied de chaque vigne, de la façon la plus rapide et précise possible.

Une conférence a fait le point sur les différentes solutions de désherbage non chimique.

« Le désherbage est le parent pauvre du biocontrôle », a affirmé Antoine Meyer, président de IBMA France, l’Association française des entreprises de produits de biocontrôle. Certains microorganismes désherbants spécifiques sur des mauvaises herbes « sont déjà autorisés dans d’autres pays, comme les États-Unis, mais pas chez nous », a-t-il mentionné. Selon lui, il existera demain des capteurs capables d’identifier les mauvaises herbes, permettant de répandre le microorganisme qui correspond. Mais « c’est encore une voie d’avenir. Dans deux à cinq ans, il y aura plus de solutions sur le marché ».

En attendant, des techniques de travail du sol sont proposées. Environ 8 à 12 % des viticulteurs seulement pratiquent celle de l’entretien mécanique entre les rangs, a indiqué Christophe Gaviglio, ingénieur spécialisé en mécanisation du vignoble à l’IFV Sud-Ouest (Institut français de la vigne et du vin).

Manque de formation et de matériel

Le constat est là : « On part de très loin et il faut une grande montée en compétence ». De plus, la topographie a une grande influence : selon que les parcelles sont en pente, en dévers, en terrasse, la problématique est différente. La demande de formation « est forte aujourd’hui, mais l’équipement ne suit pas toujours. Les livraisons de matériels sont très lentes ». De plus, le matériel inter-cep coûte 20.000 euros environ, nécessite du temps de travail qualifié et un risque de baisse de rendement à cause de blessures des pieds de vigne. « Ce n’est pas parce que l’alternative existe qu’elle est facile à déployer », a-t-il commenté.

Devant ces nombreuses techniques, mais qui ont toutes leurs limites, Antoine Meyer prône « une approche combinatoire » : « En forte période de croissance, on privilégie le contrôle mécanique, et à la sortie de l’hiver et en fin de d’automne, on est sur du biocontrôle ».