Transition agroécologique
Agri Impact : sécuriser le financement de la transition agroécologique

« Quels outils innovants pour financer mon projet ? ». Tel était le thème de la table ronde organisée par la Fondation Avril sur le Salon international de l’agriculture. À travers son outil, Agri Impact, la Fondation souhaite sécuriser les parcours financiers des projets innovants.

Transformation alimentaire, circuits courts, production d’énergie renouvelable comme la méthanisation… « Agri Impact est un fonds qui appuie les transitions au plus près des agriculteurs et des territoires », a résumé Gérard Tubéry, président de la Fondation Avril. Cet outil doit permettre aux agriculteurs de dégager, à travers leur diversification, de compléments de revenus. Cependant, les investissements engagés sont parfois importants : « Lever 3 millions d’euros (M€) est différent d’en lever 15 », a expliqué Yann Guezel, directeur environnement chez Banque populaire Grand Ouest. Face à une demande croissante de besoins en capitaux, les exigences des acteurs traditionnels de financement s’accentuent logiquement. Autrement dit les banques traditionnelles y regardent à plusieurs fois avant de débloquer les fonds. Si elles les débloquent…

Pour lui, le projet doit être autoporteur, c’est-à-dire « s’autosuffire ». Encore faut-il que les agriculteurs qui portent le projet n’aient l’angoisse de garantir leurs investissements sur leur outil de travail : « Il ne faut pas fragiliser l’exploitation agricole », a précisé Benoît Viron, directeur de projet Agri Impact.

Autrement dit, Agri Impact est complémentaire du secteur bancaire. En effet, « les banques sont là pour couvrir le risque. Elles ne sont pas là pour le prendre. C’est ce que fait Agri Impact », a condensé Benoît Viron.

Sécuriser le montage financier

« Le complément de fonds propres mis à disposition rend possible un meilleur partage des risques à un moment où il est nécessaire pour les agriculteurs d’investir », a-t-il complété, soulignant la nécessité d’être présent sur les sept à neuf premières années quand les agriculteurs en ont le plus besoin, car ils sont généralement plus fragiles en phase de démarrage. Agri Impact « permet ainsi de réduire la pression financière dans les premières années de vie du projet », selon Benoit Viron. Benoît Hureau, président du réseau associatif de conseil et d’expertise comptable CERFrance a insisté sur la nécessité de sécuriser le montage financier des projets et de responsabiliser les porteurs de projets. Avec Agri Impact, « on tire collectivement le projet vers le haut tout en le laissant entièrement à la main des agriculteurs. Ces derniers restent propriétaires de la valeur ajoutée », a-t-il soutenu. Cette perspective convient au deuxième vice-président de la FNSEA, Henri Biès-Péré qui valide cette nouvelle brique de financement. « Elle permet de réduire les risques pour l’ensemble des parties engagées dans le projet », a-t-il conclu.