Section des anciens exploitants
L'AG à grand succès de la section des anciens exploitants

Florence Bouville
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Le 24 février, les anciens exploitants de la FDSEA 71 ont eu la joie de se retrouver à Saint-Désert pour assister à l’assemblée générale de la section. Les chaises ont failli manquer tant les adhérents sont venus nombreux ! Durant la matinée, divers intervenants se sont succédés : le député de la 5e circonscription Louis Margueritte, le président du Département André Accary, le sous-directeur de la MSA de Bourgogne Rodrigue Lopez… Les sujets abordés ont été multiples : la réforme des retraites, le bilan des activités 2022, la cybercriminalité…

L'AG à grand succès de la section des anciens exploitants
De droite à gauche sur l'estrade : André Accary, Christian Bajard et Danièle Jaillet (de dos), devant une salle pleine.

Au bilan, 2022 aura été une année riche en rencontres, plus particulièrement en rencontres de parlementaires : Josiane Corneloup (députée), Fabien Genet (sénateur), Rémy Rebeyrotte (député), Louis Margueritte (député)… Ces discussions ont permis de mettre sur la table des revendications majeures : le manque de service de proximité dans les campagnes, le prix exorbitant des Ehpad, la 5e branche de la sécurité sociale etc. Autre temps fort de l’année passée, le Congrès National de la FNSEA à Besançon les 28, 29 et 30 mars, auquel a assisté la présidente de section Danièle Jaillet.

Des "maux" à dire sur la réforme des retraites

Pour le régime général, la partie forfaitaire de la pension de retraite se calculait déjà en fonction des meilleures années de revenus. Or, jusqu’à présent, le calcul des retraites agricoles était beaucoup moins avantageux puisqu’il prenait en compte l’ensemble de la carrière. Avec la loi promulguée le 13 février dernier, le revenu de référence des exploitants se basera sur les 25 meilleurs revenus annuels. Mais attention, la loi n’entrera en vigueur que le 1er janvier 2026. Rodrigue Lopez a, dès le début de sa présentation, précisé qu’on n’avait pas encore connaissance de toutes les finalités de la mise en application de cette réforme. Il faudra attendre le rapport publié dans les trois mois suivant le décret, c’est-à-dire mai 2023.

Néanmoins, les agriculteurs y « voient un début de rapprochement avec les autres retraités » comme le fait remarquer Danièle Jaillet. « Mais nous avons encore beaucoup de chemin à faire […] et notre combat pour une retraite plus juste continue » insiste-t-elle.

Autres points toujours en délibération : le nombre de trimestres requis et l’âge légal de départ en retraite, deux paramètres qui conditionnent, eux aussi, le calcul de la partie forfaitaire. « Je reste à mon niveau, j’essaie de ne convaincre personne que la réforme est juste » déclare Rodrigue Lopez. Les lois Chassaigne 1 et 2 (2020 et 2021) ont également permis d’obtenir des avancées sociales. Pour rappel, Chassaigne 1 revalorise exclusivement la retraite complémentaire des chefs d’exploitation à 85 % du Smic, à condition d’avoir un taux plein, travaillé au régime agricole au moins 17 ans et demi et fait la demande des autres pensions potentielles rattachées à des régimes spéciaux et des retraites complémentaires. Chassaigne 2, quant à elle, revalorise les pensions des conjoint(e) s d’exploitation et aides familiaux, qui n’ont qu’une partie forfaitaire de retraite. En cas de revenu inférieur à 700 €, la pension minimale de référence est revalorisée. « En agriculture, on a l’habitude de se serrer la ceinture […] les retraites agricoles sont parmi les plus faibles » confesse une des retraitées présentes.

Certains membres de l’assemblée se sont plaints des lourdeurs administratives inhérentes aux démarches menées auprès de la MSA, « le calcul est une vraie usine à gaz ». Aujourd’hui, que vous ayez cotisé à la Carsat puis à la MSA ou vice versa, c’est le dernier régime en date auquel vous êtes rattaché qui s’occupe de votre dossier de retraite. Ce principe correspond au régime de liquidation unique des retraites salariées et fonctionne uniquement pour ces deux caisses.

D’autre part, il existe le dispositif d’Allocation de solidarité aux personnes âgées (Aspa). C’est une aide non contributive, autrement dit un minimum social sans conditions d’assurance. Il s’agit d’une prestation mensuelle percevable pour les personnes de 65 ans et plus. Pour le forfait individuel, le montant de l’Aspa vient compléter la pension de retraite pour qu’elle atteigne 960 €. Mais attention, si le demandeur de l’aide possède plus de 39.000 € de succession, à sa mort, l’argent versé pourra être récupéré.

Concernant la notion de pénibilité au travail, le contexte législatif actuel est flou. Au niveau de la MSA, il existe des régimes de pénibilité individualisés. Un des exploitants s’exclame : « Nous étions de garde 365 jours par an ». Plusieurs d’entre eux se sont ensuite dits « étonnés du silence qui règne autour des retraites agricoles ». Les parlementaires ont donc compris tout intérêt à se remobiliser en faveur de la profession. Carine Beaufils, attachée parlementaire de Rémy Rebeyrotte, a d’ailleurs pris la parole pour encourager les retraités à faire remonter leurs cas personnels, pour apporter plus de poids et de matière dans les discussions au niveau national.

Un réel besoin de « forces vives »

Le discours de Christian Bajard, président de la FDSEA 71, a visé les défis agricoles de demain. Les impacts à long terme de la guerre en Ukraine demeurent méconnus, même si nous subissons déjà de plein fouet la crise énergétique. Les prochaines années risquent encore d’être difficiles. Les agriculteurs du territoire sont les premiers à subir le changement climatique actuel. Mais les contraintes réglementaires environnementales que demande l’État sont trop élevées. « On est prêts à faire des efforts, mais il faut nous donner le temps de le faire » a ajouté Christian Bajard. Il y a également un manque de communication au sujet des métiers et des problématiques agricoles. Malheureusement, ce manque se fait même ressentir auprès des maires ruraux. Au niveau du changement de pratiques, des actions majeures sont encore méconnues du grand public. « On a réussi à réduire de moitié les apports d’antibiotiques dans l’élevage, mais personne ne le sait » a souligné Christian Bajard. La gestion de la ressource en eau, autre question épineuse abordée par le président : « Il faut qu’on arrive à faire changer les mentalités pour pouvoir stocker sans puiser de manière excessive ». En résumé, le monde agricole et plus particulièrement le syndicat, a plus que jamais besoin de « pousser des messages ensemble pour que la ruralité reste vivante ! ». Le prochain rendez-vous immanquable est donné le 10 mars pour assister à l’assemblée générale élective de la FDSEA. Le thème principal sera l’adaptation au changement climatique… et aussi ses opportunités.

Des services départementaux qui s’améliorent

Autre motif de positiver, André Accary a rappelé avec fierté la présence du stand dédié à la Saône-et-Loire au Salon de l’agriculture à Paris. Cela aura été l’occasion de mettre en lumière différentes AOC du territoire. Autre sujet nettement moins réjouissant : la hausse des charges énergétiques pour les entreprises, hausses que le Département a bien à l’esprit. Il en a lui-même fait les frais lorsqu’il a fallu chauffer les 51 collèges dont il a la responsabilité. Le bouclier thermique n’étant pas applicable pour la collectivité, la facture a plus que triplé. L’inflation touche l’ensemble de la population, il ne faut donc pas hésiter à contacter les services sociaux départementaux pour demander de l’aide.

Sur la thématique de la santé, 80 médecins ont récemment été recrutés afin de combler une partie des déserts médicaux. Très attachée au "Vieillir chez soi", la section des anciens milite pour l’amélioration des conditions de maintien à domicile. Des aides et des actions sont déjà mises en place par le Département, mais c’est un sujet qui requiert « un accompagnement à la hauteur du besoin », insistait André Accary. Le bien-être de nos aînés devrait en effet être une, voire la priorité des politiques.

Enfin, sur le volet connexion et réseau, à noter que d’ici à la fin d’année, tout le territoire sera équipé de la fibre (99 % des foyers).

Une section soudée soucieuse de notre avenir

Les membres de la section aimeraient que l’engagement des jeunes agriculteurs soit de même ampleur qu’à leur époque, mais ils sont conscients que la société d’aujourd’hui n’est plus la même. Lors de la lecture du rapport moral, Danièle Jaillet a souligné l’importance de « donner des perspectives aux jeunes agriculteurs et agricultrices qui s’installent ».

À la section depuis neuf ans et présidente depuis 2020, Danièle Jaillet se dit fière d’être une ancienne viticultrice représentant un groupe essentiellement masculin. Seule candidate, Danièle a été réélue et siégera de nouveau au conseil d’administration de la FDSEA 71. Elle continuera de se battre pour l’amélioration des conditions sociales agricoles et animera avec passion les temps forts de la section.

Vous l’aurez donc compris, il fait bon vivre à l’AG des anciens exploitants de Saône-et-Loire. Pour ceux qui n’auront pas la chance de participer au voyage organisé en Andalousie du 20 au 27 avril, il vous restera le séjour "rando" en Auvergne du 9 au 11 mai et/ou la découverte du lac Léman du 25 au 28 septembre. De riches moments de partage et de convivialité en perspective !

Les contacts utiles en cas d'acte de délinquance

Les séniors étant de plus en plus soumis aux risques de délinquance, sont joints ci-dessous les numéros utiles communiqués par la gendarmerie lors de l'AG, à composer en cas d'incident.

Si vous êtes victime d’un vol ou que vous perdez votre carte de crédit, vous pouvez téléphoner au : 0.892.705.705. Pour faire opposition à votre chéquier, il faut appeler le 0.892.683.208. Par mail, vous pouvez directement contacter la cellule Prévention technique de la malveillance à l’adresse suivante : cptm.ggd71@gendarmerie.interieur.gouv.fr. Pour plus d’informations concernant votre sécurité, vous pouvez également vous rendre sur le site www.referentsurete.fr