Lait : la guerre en Ukraine pourrait faire croître les coûts de production de 61 €/1.000 l

Cédric MICHELIN
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Dans une étude sur les conséquences de la guerre en Ukraine, présentée le 5 avril, l’Institut de l’élevage (Idele) évalue la hausse des coûts de production des élevages laitiers entre 15 et 61 €/1.000 l. 

Lait : la guerre en Ukraine pourrait faire croître les coûts de production de 61 €/1.000 l

Cette étude d’impact est basée sur trois postes de dépenses particulièrement concernés par les conséquences de l’inflation liée à la guerre en Ukraine : les aliments achetés, les carburants (y compris les travaux réalisés par des tiers) et les engrais. En un an, le premier a augmenté de 13,3 %, l’énergie de 81,9 % et l’azote se négocie désormais à 1.200 €/t. Deux hypothèses ont été mises sur la table : un retour assez rapide à la situation début 2022, ou la poursuite de la guerre et des prix qui se maintiennent au niveau de début mars 2022. En fonction de ces deux scenarii, les hausses sur l’aliment acheté sont estimées entre 9 % et 40 %, celles sur le GNR entre 26 % et 83 % et celles sur les engrais entre 30 % et 61 %. Résultat : l’effet sur la trésorerie des exploitations est évalué entre +80 % et 220 %.

« Jouer sur la complémentation des animaux » et valoriser « au mieux le pâturage disponible », apparaît comme « un levier réactif » pour limiter l’impact sur la production, a développé Benoît Rouillé du service production laitière. Avec une progression de 13 % en janvier 2022 par rapport à janvier 2021 (+45 €/1.000 l), le prix du lait « progresse, mais pas suffisamment », a souligné l’agroéconomiste Gérard You. Pour le chef du département économie de l’Idele Philippe Chotteau, il est « inimaginable que cela ne se traduise pas par une hausse des prix alimentaires ». Il souligne un « vrai problème » en France sur la répercussion de l’inflation jusqu’en bout de chaîne, illustré par la hausse « très faible » des prix alimentaires par rapport aux autres pays européens.