Bilan moisson été 2022
Des récoltes dans la moyenne

Françoise Thomas
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Sans surprise, les conditions climatiques commencent à compromettre sérieusement les futures moissons. Heureusement les récoltes du début de l’été ont globalement été satisfaisantes car dans la moyenne.

Des récoltes dans la moyenne
Malgré les aléas climatiques, les moissons d’orge, de colza et de blé affichent un rendement et une qualité tout à fait dans la moyenne. © Bourgogne du Sud.

Alors que l’an passé les pluies avaient sérieusement perturbé les moissons, obligeant à jongler entre les gouttes, cette année le printemps annonçait des futures récoltes belles en quantité et qualité. C’était sans compter sur de violents orages de grêle, fin juin, qui ont localement détruits tout ou parties des parcelles du Chalonnais notamment et des forts épisodes de canicule qui continuent de sévir partout en France et n’ont pas épargné le département.

Au niveau des coopérateurs de Bourgogne du Sud, c’est surtout le colza, comme culture d’hiver, qui a été ravagé par la grêle. Pourtant, « c’est paradoxalement une année exceptionnelle en rendement », explique Aline Saget. La chargée de communication de la coopérative relate ainsi que le volume récolté « est au –dessus du prévisionnel, malgré les pertes de certaines parcelles, avec un rendement de 38-39 quintaux/hectare ». Un bon rendement doublé d’une bonne qualité. « C’est aussi une belle année compte-tenu des prix pratiqués », fait remarquer de son côté Pierre Gay qui a constaté un même rendement chez les céréaliers avec lesquels il travaille.

En revanche, le rendement est en dessous de la moyenne pour les orges « à 70 qtx/ha contre 85 normalement », constate-t-on du côté de Bourgogne du sud. En cause, les conditions climatiques qui ont fait alterner la culture entre manque de pluie ou excès d’eau. Heureusement, « la teneur en protéine est plutôt bonne », ce qui correspond à la qualité attendue pour l’orge brassicole.

Blé un peu décevant

Quant au blé, majoritairement moissonné en l’espace d’une semaine début juillet, « la qualité aurait dû être très très bonne, rappelle Aline Saget, mais cette culture a malheureusement été fortement impacté par le coup de chaud et la grêle ». Résultat : « des grains moins lourds », et globalement « un rendement très hétérogène sur la coopérative ».

Affichant un rendement moyen de 71 qtx/ha, et même si les temps de chute de d’Hagberg sont « plus faibles que d’habitude et qu’attendu », la qualité boulangère est bien au rendez-vous et « nous devrions fournir sans problème les meuniers locaux ».

Une même analyse de « farines équilibrées » et de panification satisfaisante du côté de la minoterie Gay. Avec un rendement affichant 69 quintaux/ha, Pierre Gay précise que cette année encore les conditions météo de la fin de campagne l’ont conduit à l’embauche de trois intérimaires pour procéder aux tests de temps de chute de Hagberg. « Cette année, nous avons constaté un taux d’environ 15 % de blé germé, c’était 35-40 % l’an passé », rappelle-t-il. Avec les 15 % de blé affichant un poids spécifique trop faible, 2022 se traduit pour la minoterie par un taux de « 70 % de blé panifiable ». Ainsi, la moisson de cette année se situe « dans la moyenne quinquennale, avec un rendement moyen. C’est une collecte moyenne, conclut Pierre Gay, …donc normale avec de bons prix ».

Inquiétudes pour la suite

En revanche, la coopérative et la minoterie ne cachaient pas leurs inquiétudes pour les moissons à venir. Pour le maïs, chaque jour de canicule limite un peu plus les espoirs : « tous les jours la situation se dégrade », constate ainsi à contrecœur Pierre Gay.
Seuls les maïs, soja et tournesol qui auront été implantés tôt pourront peut-être avoir un peu de grains, pour les semis tardifs « ça va être très très compliqué ». Une mauvaise récolte en perspective et qui se déroulera tout début septembre, voire fin août. Si elle se passe.
Comme à chaque fois, mais sans doute encore plus cette année, Pierre Gay estime que « les rendements sont impossibles à prévoir tant que ce n’est pas récolté ».
Plusieurs coopérateurs de Bourgogne du Sud ont malheureusement aussi vu leurs parcelles de maïs entièrement ravagées par la grêle du mois de juin.

Au final, la coopérative table sur un volume moissonné cet été et cet automne de 480.000 tonnes de céréales et d’oléagineux, lorsque le bilan 2021 s’établissait à 527.000 tonnes.
Au-delà du travail de sélection des variétés effectué par Bourgogne du Sud, « nous faisons un important travail de sélection des grains » une fois arrivés dans les aires de stockage de la coopérative, explique Aline Saget. Répartis selon leur qualité dans différents silos et sélectionnés selon les débouchés, ce travail finalise celui opéré par le service Recherches et développement. 2022 illustre bien la difficulté de l’exercice puisqu’il apparait désormais que les variétés doivent « être résistantes à toutes les options… ».

Des aléas climatiques qui viennent perturber un peu plus un contexte de marché marqué par des prix fluctuants et des coûts énergies et intrants toujours à la hausse.

 

 

Le ballet des tracteurs à Verdun débuté tôt et concentré en l’espace de quelques jours. © Bourgogne du Sud.