Consommation de viandes

La consommation de viandes en hausse en 2022

La nouvelle ne va plaire ni aux végans, ni aux végétariens, ni aux anti-barbecue : « En 2022, la consommation apparente totale de viande (…) est en hausse pour la deuxième année consécutive : + 0,8 % sur un an du volume total consommé, soit + 0,5 % en moyenne par habitant », indique Synthèses conjoncturelles, une publication du service statistique du ministère de l’Agriculture. Plus concrètement, la consommation de viande de boucherie augmente d’1,4 % notamment en viande porcine (+ 1,6 %) et ovine (+ 2,4 %) ainsi qu’en viande bovine (+1,1 %). « La part de la viande porcine dans le total de la viande consommée (38 %) est quasiment stable depuis dix ans, faisant d’elle la première viande consommée par les Français », indique l’étude. Cependant, la consommation de viande de volaille (lire encadré) et de lapin baisse fléchit légèrement : - 0,5 %. Les statisticiens observent qu’un tiers de cette hausse globale s’explique par « une croissance naturelle de la population ». Quant aux deux tiers restants, ils sont dus à l’augmentation de la consommation moyenne par habitant (0,5%), qui passe de 84,9 kg, (équivalent-carcasse), en 2021 à 85,2 kg par habitant en 2022.

Importations en hausse

Pour faire face à une demande soutenue qui retrouve ses niveaux d’avant Covid, la France a été contrainte d’importer plus de viande que d’habitude. Les importations ont bondi de 11,5% en 2022 par rapport à 2021, pour atteindre presque 2 millions de tonnes. À titre d’exemple, la France a importé 356.000 téc de viande bovine en 2022, contre 229.000 téc en 2021. Dans le même temps, ce sont 827.000 téc de poulets qui ont franchi les frontières françaises contre 750.000 téc l’année d’avant. Le poulet a pour la première fois dépassé la viande bovine dans le classement des viandes les plus consommées en France. Au total, ces importations représentent en moyenne plus de 30 % de la consommation totale de viande, et notamment 50 % ou plus pour les viandes ovines et de poulet.

L’effet inflation

Cependant, et de manière paradoxale, les Français achètent de moins en moins de viande pour la consommer à domicile. Pour aux moins deux raisons : La première est que la reprise de l’inflation a joué sur les habitudes alimentaires. « Parmi les produits touchés, les prix des viandes ont augmenté de manière significative à partir du second semestre 2022 (…) avec une augmentation des prix moyens des produits carnés de 6,1 % sur un an. Cette inflation a entraîné des ajustements dans les habitudes d’achat des consommateurs », explique Agreste. La seconde est que les Français ont retrouvé le chemin de la restauration hors domicile et notamment celui de « la restauration rapide qui laisse une place très importante aux produits carnés », observe l’étude. Enfin, l’année 2022 au temps clément a profité aux grillades en plein et air aux barbecues, en hausse de 5,9 % en volume : les brochettes sont, elles aussi, en hausse, de 4 % en volume, malgré une hausse des prix de 5,6 %.

L’étude complète est à retrouver sur le site d’Agreste :  https://agreste.agriculture.gouv.fr/