Les brèves du 10 août 2023

Mis en ligne par Cédric Michelin
-

Voici les brèves du 10 août 2023

Les brèves du 10 août 2023

Bien-être animal : la France plaide pour un étiquetage sur une base volontaire

Suite à la clôture, ces derniers jours, de la concertation nationale sur la révision des normes européennes sur le bien-être animal, attendue au second semestre 2023, le ministère de l’Agriculture a présenté, dans un communiqué paru le 9 août, les grandes lignes (sans précisions chiffrées) de la position de la France, qu’il a transmise à la Commission européenne, qui doit elle-même dévoiler prochainement sa proposition. Parmi les éléments les plus saillants, la France plaide pour que la mise en place d’un étiquetage européen relatif au bien-être animal, auquel aspire la Commission européenne, se fasse sur une « base volontaire ». Plus largement, Paris demande que les révisions de normes n’entraînent pas de « situation de distorsion de concurrence ou de perte de compétitivité », et plaide pour ce faire, en faveur d'« études d’impact préalables » et « de mesures miroirs […] véritablement intégrées dans les textes du futur paquet législatif. » Sont également demandés « des délais d’entrée en vigueur des textes permettant de donner de la visibilité aux professionnels, notamment concernant le délai d’amortissement des investissements dans les bâtiments d’élevage. »

Vignes : la période d’irrigation prolongée d’un mois par décret

Un décret, publié le 9 août au Journal officiel, repousse d’un mois la date à partir de laquelle l’irrigation des vignes pour la production de vins est interdite. « L’irrigation des vignes aptes à la production de raisins de cuve est interdite du 15 septembre à la récolte », selon le texte qui modifie le code rural. Cette adaptation réglementaire figure dans les conclusions du Varenne agricole de l’eau, remises le 1er février 2022 par le gouvernement. L’État s’était engagé à « adapter les dispositions réglementaires afin de préserver la qualité des vins tout en prenant en compte la climatologie à venir ». « Il y avait urgence à pouvoir irriguer jusqu’au 15 septembre dès cette récolte, considère Christian Paly président du Comité national AOC vins à l’Inao. Certains bassins comme les Pyrénées-Orientales n’ont pas eu une goutte de pluie depuis des lustres. La règle jusque-là en vigueur de fin d’irrigation au 15 août était devenue surannée. Voir cette date repoussée au 15 septembre est une satisfaction. » En vignes, 8,9 % des surfaces sont irriguées en 2020 (plus de 69 000 hectares), d’après les chiffres du ministère de l’Agriculture.

Bio-hydrogène : plus cher mais parfois plus vertueux que l’e-hydrogène (rapport)

Dans un récent exercice de prospective sur le marché mondial de l’hydrogène à horizon 2060, le cabinet de conseil Deloitte a exclu de ses calculs la voie de production par la biomasse (agricole, forestière ; ou déchets), autrement dit celle du bio-hydrogène, la considérant comme significativement moins rentable que celle de l’e-hydrogène (production par l’électricité verte ou grise). « Notre modèle choisit le moyen le moins coûteux de produire de l’hydrogène », indiquent les auteurs du rapport. « La production d’hydrogène vert n’est pas une option économiquement viable car elle est significativement plus chère que les autres offres d’hydrogène vert ». Toutefois, le cabinet reconnaît que le bio-hydrogène peut « permettre d’atteindre dans certains cas des émissions négatives ». Selon notre enquête l’an passé, la filière française estime que son procédé « piège plus de carbone qu’il en émet », notamment grâce à son co-produit, le biochar, un engrais très riche en carbone. Le cabinet Deloitte estime donc que la filière pourrait par exemple être adossée à celle de l’hydrogène bleu (issu du gaz naturel) dans l’objectif d’en compenser les émissions. Plus largement, dans son rapport, Deloitte prévoit que l’Europe deviendra un importateur net d’hydrogène vert, essentiellement produit avec de l’énergie solaire en Afrique du nord.

Sommet sur l’Amazonie : une « alliance » contre la déforestation, peu d’annonces concrètes

Les pays sud-américains d’Amazonie ont décidé le 8 août de former une « alliance » contre la déforestation, mais sans fixer d’objectif concret, lors d’un sommet à Belem pourtant présenté comme un « tournant » par le président brésilien Lula. La création d’une entité intitulée « Alliance amazonienne de combat contre la déforestation » est stipulée dans une déclaration commune signée par le Brésil, la Bolivie, la Colombie, l’Equateur, le Guyana, le Pérou, le Suriname et le Venezuela. L’alliance « a pour but de promouvoir la coopération régionale dans le combat contre la déforestation, pour éviter que l’Amazonie n’atteigne le point de non-retour ». Si ce point de non-retour était atteint, l’Amazonie émettrait plus de carbone qu’elle n’en absorberait, ce qui aggraverait le réchauffement de la planète. Mais contrairement aux attentes des organisations de défense de l’environnement, cette déclaration commune publiée à l’issue du premier des deux jours du sommet ne présente aucun objectif commun pour éradiquer totalement la déforestation, comme le Brésil a promis de le faire d’ici 2030. Ce document-fleuve en 113 points pose seulement de façon détaillée les jalons d’une coopération entre les huit pays membres de l’Organisation du traité de coopération amazonienne (OTCA), pour promouvoir le développement durable dans cette vaste région qui abrite environ 10 % de la biodiversité mondiale.

Fruits et légumes : plus de 20 % de ventes frauduleuses dans le Tarn-et-Garonne (presse)

La préfecture du Tarn-et-Garonne indique que 21 % des ventes de fruits et légumes dans le département n’étaient pas conformes, rapporte France Bleu Occitanie. Ce résultat est issu des enquêtes menées par la direction de la répression des fraudes en Tarn-et-Garonne. 109 visites ont été effectuées cette année auprès de divers opérateurs du secteur des fruits et légumes dans le département (producteurs, grossistes, détaillants sur marchés, primeurs et grandes et moyennes surfaces). Les agents de la répression des fraudes ont établi qu’en moyenne 21 % des produits examinés présentaient une anomalie. Il apparaît que les anomalies concernent essentiellement les grandes surfaces (39 %) et les détaillants sur les marchés (23 %). La non-conformité porte surtout sur l’origine du fruit ou du légume qui ne présente pas d’affichage alors que c’est obligatoire, ou présente un étiquetage trompeur "France" alors que le produit vient de l’étranger. Pareillement, des pratiques frauduleuses ont été relevées concernant l’indication du label Agriculture biologique sur des fruits et légumes ne l’étant pas. La préfecture précise qu’en général, la mauvaise gestion des rayons ou la méconnaissance de la réglementation sont à l’origine des anomalies. Les services de l’État ont procédé cette année à 13 avertissements à la suite des contrôles.

Porc : Bernard Rouxel nouveau président de la Cooperl, en remplacement de Patrice Drillet

Confirmant les informations de la presse locale et professionnelle mi-juillet, la Cooperl indique sur son site internet que son nouveau président est, depuis juin, Bernard Rouxel (à droite sur la photo), éleveur dans les Côtes-d’Armor. Il était jusqu’ici vice-président du géant breton de l’abattage-découpe de porc (5,6 millions de porcs), basé à Lamballe. Bernard Rouxel remplace Patrice Drillet, qui occupait cette fonction depuis dix ans. Sous les deux mandats de Patrice Drillet, la coopérative a pris le tournant des porcs non-castrés et du sans-nitrites. Elle a également engagé un bras de fer avec l’interprofession porcine dont elle est sortie, notamment sur la question de l’équarrissage.

Œufs : en provenance d’Interfel, Alice Richard devient directrice du CNPO (interprofession)

Dans un communiqué paru le 9 août, l’interprofession de l’œuf (CNPO) annonce la nomination d’Alice Richard au poste de directrice. Elle succède à Maxime Chaumet, qui occupait cette fonction depuis sept ans. Ingénieure agronome, Alice Richard a débuté sa carrière comme chargée de mission Économie, environnement, énergie chez Légumes de France (producteurs), avant de rejoindre, en 2021, l’Interprofession des fruits et légumes frais (Interfel) comme cheffe de projet Bio et RSE.

Secrétariat d’État à la biodiversité : un nouveau conseiller à la transition agroécologique

François Korysko a été nommé conseiller biodiversité terrestre, chasse et transition agroécologique de la secrétaire d’État à la biodiversité Sara El Haïry, au ministère de la Transition écologique (MTE), selon le Journal officiel du 9 août. Il entrera en fonction le 16 août. Diplômé d’AgroParis Tech, François Korysko était jusqu’à présent responsable de l’unité territoriale Bassin Sud Médoc à l’Office national des forêts (ONF), indique sa page LinkedIn. Auparavant, il était délégué territorial de l’Office français de la biodiversité (OFB) en Guyane et a été chargé de mission chasse au ministère de la Transition écologique.

À nos abonnés : possible ralentissement des parutions en période estivale

En raison du ralentissement de l’actualité en période estivale, l’Agrafil et les Agra Lives pourront être diffusés à un rythme moins soutenu jusqu’à la fin du mois d’août. En vous remerciant de votre compréhension.