EXCLU WEB / La PAC 2027 est déjà l’ordre du jour

Sans attendre la mise en place de la prochaine PAC en 2023, le commissaire européen à l’Agriculture pense à la suivante pour 2027.

EXCLU WEB / La PAC 2027 est déjà l’ordre du jour

La PAC 2023 n’est pas encore mise en place qu’on parle de la prochaine au-delà de 2027. Les autorités de Bruxelles prennent elles conscience qu’elles ont fait fausse route ? En tout cas, on est en droit de le penser. Lors de son discours d’ouverture à l’occasion de l’Agri Outlook Conference, mi-décembre, le Commissaire à l’agriculture, Janusz Wociejchowski, est revenu sur les différentes situations de crises auxquelles l’agriculture européenne est confrontée : l’usage par la Russie de l’alimentation comme une arme de guerre, l’impact du changement climatique (et plus particulièrement les sécheresses) et au niveau mondial, les risques de famines dans certaines régions du monde. Selon le Commissaire, certains défis d’aujourd’hui ressemblent à ceux de l’après-guerre qui ont motivé la mise en place de la PAC, il y a 60 ans. « La PAC est essentielle, mais peut être attendons-nous trop de cette politique ? Nous avons peut-être surchargé les agriculteurs ? » a-t-il souligné. Janusz, Wojciechowski estime que l’agriculture devra s’adapter aux changements qui se feront jour dans les dix prochaines années : « il faudra une réponse politique forte avec une orientation forte. Il est clair que nous aurons besoin d’une PAC forte. Les défis des dernières années nous ont rappelé que nous ne devrions jamais tenir pour acquis notre nourriture ou ceux qui la produisent ». Ainsi, le prochain cadre de la PAC doit être préparée fin 2023, début 2024, a-t-il précisé.

Un bon budget

Ainsi la Commission procédera à un premier bilan des Plans stratégiques nationaux fin 2023. Au vu des conclusions, des ajustements pourront être apportés, a indiqué le Commissaire. Mais « ce sera également une étape importante vers une vision de ce à quoi la PAC devrait ressembler au-delà de 2027. Il est de notre responsabilité de donner une direction à l'avenir et d'apprendre des expériences d'aujourd'hui » a-t-il indiqué en ajoutant qu’il était important d’avoir un bon budget pour cela. Et sur ce point, il a été plus précis. « Actuellement, la PAC ne représente que 0,4 % du PIB…  Est-ce suffisant pour relever tous les nouveaux défis auxquels nous sommes confrontés ? N'avons-nous pas besoin d'un budget plus important pour l'agriculture si nous voulons relever tous ces nouveaux défis ? »

Au-delà des défis qu’il a évoqués, les statistiques agricoles ne sont pas très encourageantes. Sur base de données des recensements des agricoles européens 2010-2020, les agriculteurs sont de plus en plus âgés, le nombre d’exploitations est en baisse, la taille des exploitations en hausse, les différences subsistent entre les Etats membres. De plus, les éléments clefs tels que les rendements stagnent désormais et de nouveaux modes de consommation apparaissent. D’où la nécessité de corriger le tir avec une prochaine PAC plus ambitieuse.