SÉCURITÉ
La cellule Déméter voit son champ d’action réduit

Dans le viseur d’associations environnementalistes, la cellule Déméter est contrainte, par voie de justice, de revoir le périmètre de ses actions dans un délai de deux mois.

La cellule Déméter voit son champ d’action réduit
Grâce à la cellule Déméter : « Les vols de véhicules dans les exploitations agricoles en 2021 ont ainsi reculé de 8 % et les dégradations de 7 % par rapport à 2020 », ont indiqué les ministres de l'Intérieur et de l'Agriculture. ©istock

Dans un jugement rendu le 1er février, le tribunal administratif de Paris enjoint au ministre de l'Intérieur « de faire cesser les activités de prévention des actions de nature idéologique » de la cellule Déméter dans un délai de deux mois sous peine d'une « astreinte de 10 000 euros par jour ». La cellule nationale de suivi des atteintes au monde agricole (Demeter) a été créée en octobre 2019 au sein de la gendarmerie nationale dans le cadre d'une convention avec la FNSEA et Jeunes agriculteurs (JA). L’objectif est de mettre un terme à l’augmentation du nombre d’actes violents commis à l’encontre des agriculteurs : vols, dégradations, cambriolages, menaces, intrusions etc. La cellule a aussi pour mission de prévenir « des actions de nature idéologique », allant des « simples actions symboliques de dénigrement » à « des actions dures ». Ce sont ces actions de prévention que la justice vient de déclarer illégales. C’est pourtant grâce à l’action de ce dispositif que des antispécistes ont pu être jugés au Mans fin janvier.

La mission de Déméter sera précisée

Dans un court communiqué de presse publié le 2 février, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, et celui de l’Agriculture, Julien Denormandie, ont « pris acte de la décision du tribunal administratif de Paris ». « La mission de Déméter sera précisée et cadrée dans un nouveau texte d’organisation interne qui prendra en compte les termes de la décision », poursuit le texte. Les deux ministres ont mis en exergue les résultats de la cellule : « Les vols de véhicules dans les exploitations agricoles en 2021 ont ainsi reculé de 8 % et les dégradations de 7 % par rapport à 2020 ». L’État se réserve le droit de faire appel. Cette décision n’affecte en rien l’action de terrain de cette cellule au quotidien, au niveau local, pour prévenir les attaques dans le cadre de la convention. Il est aussi certain que ce jugement n’est pas un blanc-seing donné aux associations pour perpétrer des actions illégales dans les fermes.

Christophe Soulard