Jeunes agriculteurs de Saône-et-Loire
Gérer les excès et les manques d’eau, les JA71 vont en débattre et ça risque de bouillir

Cédric Michelin
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L’assemblée générale des Jeunes agriculteurs aura lieu à Écuisses, en matinée le 17 mars prochain. L’occasion de revenir sur une année charnière, tant les compétences ont été rebattues ces dernières années autour de l’installation. Et ce n’est pas fini. L’occasion aussi de lancer une grande réflexion sur une ressource, plutôt en excès dans le Département jusque-là, mais qui pourrait aussi venir à manquer : l’eau.

Gérer les excès et les manques d’eau, les JA71 vont en débattre et ça risque de bouillir

« On va faire un gros point d’actualité pour commencer », motive Marine Seckler. La présidente des JA a bien des choses à dire, et à redire notamment à la Région Bourgogne Franche-Comté, que ce soit sur la nouvelle Dotation jeunes agriculteurs (DJA) et ses nouveaux critères, le nouveau parcours à l’installation, le nouveau Schéma des structures, le transfert de compétences et de personnels des DDT à la Région… sans oublier, le foncier, l’agrivoltaïsme, Egalim, les loups… L’année syndicale a été plus que chargée et sur certains dossiers, « cela avance doucement ». Trop, parfois pour le caractère bouillonnant de nos JA.

Ces derniers avancent néanmoins avec les bonnes volontés alentour, à l’image du Conseil départemental et surtout avec l’aide des jeunes, eux-mêmes, sur le terrain. Après une « grosse impulsion régionale », de nouveaux délégués communautaires dans chaque canton, qui seront bientôt en place et formés. De quoi suivre plus finement chacun des dossiers locaux, à l’image de l’application de la loi Egalim et sa contractualisation obligatoire. Marine Seckler se félicite de voir inscrit les représentants de Sicarev et Feder « pour remettre du lien dans la filière élevage », déplorant en revanche, pour l’heure, le refus de venir des représentants des négociants en bestiaux. Espérons qu’ils trouveront un moment pour venir écouter les JA tout de même le 17 mars prochain à Écuisses, au centre du département. De nombreux élus du Département, parlementaires et représentant de l’État ont déjà confirmé leurs présences pour écouter les débats et prendre note.

Des excès ET des pénuries d’eau

Après ce large tour d’horizon, une table ronde sur le thème de l’eau, « comment la stocker, réguler et pour quelle utilisation ? » permettra de « réfléchir, d’interpeller les élus et de savoir comment travailler à l’avenir » sur cette ressource, lance Marine Seckler. Un thème d’actualité en cet hiver historiquement sec.

Le secrétaire général des JA71, Thibaut Renaud a bien senti les anxiétés des jeunes sur cette question, thème qui est ressorti des consultations des cantons JA. « Dans beaucoup d’endroits en Saône-et-Loire, ces derniers étés, l’eau des puits était moins profonde ou l’agriculture s’est retrouvée en concurrence pour y avoir accès, certaines villes frôlant la pénurie », souligne l’éleveur. Outre la sécheresse hivernale, ce thème s’inscrit dans la suite du Varennes de l’Eau, du rapport d’orientation nationale des JA ou du projet JA’Climate en Bourgogne Franche-Comté. De manière générale le cadre est posé, « pas question d’être extrême, il faudra bien garder de l’eau pour les animaux et pour les Hommes », plaide-t-il. Ce qui n’empêchera pas Thibaut Renaud de dire ce qu’il pense et de défendre l’agriculture lors de la table ronde à laquelle il participera. À ses côtés, Bertrand Dury, spécialiste de l’eau à la chambre d’Agriculture viendra présenter la nouvelle Charte sur les zones humides et travaux hydrauliques. Participeront également un spécialiste de Suez pour parler des Reut, les eaux usées, qui pourraient être réutilisées avant de repartir « à la mer » après avoir été traitées. Et un ingénieur de l’entreprise Symbiose Technologie basée à Montceau et spécialisée dans la gestion de l’eau, « y compris en zones arides dans le monde entier, fournissant des logiciels pointus pour calculer les besoins réels en eau… ». En plus de fournir des récupérateurs d’eau de pluie en souple ou en dur. L’entreprise est inscrite dans le programme du Département qui aide les éleveurs à s’équiper. Pour autant, « on n’est pas là pour vendre du rêve, il nous faut construire avec et pour les citoyens et la biodiversité, mais sans non plus faire plaisir aux excès écologistes », conclut déjà Thibaut Renaud. À n’en pas douter, cette AG s’annonce déjà comme immanquable.