Filière
Pisciculture : un nouveau plan de filière pour sortir la tête de l’eau

Le vendredi 31 mars, sur l’exploitation de Stéphane Mérieux en Dombes (Ain), Fabrice Pannekoucke, vice-président de la Région en charge de l’agriculture, a reconduit le plan de filière piscicole pour cinq ans doté d'une enveloppe d'un million d'euros.

Pisciculture : un nouveau plan de filière pour sortir la tête de l’eau
Signature du plan de filière piscicole sur l’exploitation de Stéphane Mérieux, à Chalamont en Dombes, le 31 mars dernier. ©MLM

Le plan régional de la filière piscicole est le deuxième plan signé depuis le début de l’année après celui sur la viticulture. C’est en Dombes, plus grande zone piscicole de la région en nombre d’exploitations, que la signature a eu lieu. Fabrice Pannekoucke, vice-président de la Région, délégué à l’agriculture et aux espaces valléens, a tenu à rappeler l’engagement du conseil régional dans une vingtaine de plans de filière pour un montant de 17 millions d’euros (M€).

La pisciculture se voit attribuer une enveloppe d’un million d’euros, dont 700 000 € pour l’investissement et 300 000 € pour le fonctionnement de la filière, sur la période 2023-2027. Il se décline en quatre axes. Le premier donne la priorité au renouvellement des générations et vise dix reprises ou créations d’exploitations aquacoles sur les cinq prochaines années. Autre objectif, améliorer et augmenter la capacité de production, à raison de 5 à 10 % en plus pour la salmoniculture, 1 500 tonnes produites en plus pour les étangs et 1 000 tonnes en plus pour les lacs alpins. Le troisième axe met l’accent sur la valorisation des productions aquacoles, grâce au soutien à la transformation et au développement de la vente directe.

Des aides pour tester la pêche en grandes eaux

Dans un contexte de sécheresse chronique, ce plan met aussi et surtout les bouchées doubles sur l’adaptation des exploitations au réchauffement climatique. Plusieurs fermes de la Dombes expérimentent par exemple la pêche en grandes eaux. Cette méthode déjà testée sur les pêches d’hiver (les retours sont attendus d’ici un mois), le sera prochainement en pêches estivales.

« L’avantage, c’est que cela réduit le volume d’eau de pluie nécessaire pour réapprovisionner les étangs après la période historique de mise en assec. La difficulté, c’est que l’on fonctionne (en Dombes, NDLR) par chaînes d’étangs et celui qui est en aval a besoin d’eau », a précisé Pierre La Rocca, président de l’Apped (Association de promotion du poisson des étangs de la Dombes). À terme, si les tests sont concluants, les professionnels souhaiteraient exporter ce mode de pêche dans le Forez et le Dauphiné. Sur cette dernière zone, des étangs sont classés en « eaux libres », c’est-à-dire qu’ils font partie de l’espace public et que les poissons ne peuvent donc être la propriété, à proprement parler, des pêcheurs.

Qui plus est, de nombreux étangs du Dauphiné sont situés sur des cours d’eaux qui font régulièrement l’objet d’arrêtés préfectoraux interdisant le prélèvement de poissons en cas de sécheresse. La pêche en grande eau pourrait donc être particulièrement salvatrice pour les pisciculteurs dont certains ont fait chou blanc l’année dernière.

Un bon accueil des organisations professionnelles

De manière générale, ce nouveau plan a été est bien accueilli des organisations professionnelles de la région. En témoigne, Jean-Luc Payet-Pigeon, président de l’Adapra (association régionale représentant la filière piscicole) : « C’est important pour toutes les filières : lacs alpins, salmonidés, pisciculture, etc.. ». Ce plan ouvre en effet le droit à des subventions pour des investissements de moins de 10 000 €. « Elles viennent compléter celles du Fonds européen pour les affaires maritimes, la pêche et l'aquaculture (Feampa), plus orientées sur des projets plus coûteux », a souligné Émilie Rubat, conseillère technique à l’Adapra qui a participé à la construction du plan.

Margaux Legras-Maillet