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Moissons : la qualité au rendez-vous

Selon les estimations réalisées par le ministère de l’Agriculture (Agreste) et FranceAgriMer, les productions nationales de céréales et d’oléoprotéagineux sont correctes, avec une quantité et une qualité suffisantes. Et ce, malgré des conditions climatiques exceptionnelles.

Moissons : la qualité au rendez-vous

 « Rendements hétérogènes mais qualité au rendez-vous ». Telle est la manière dont FranceAgriMer, Arvalis (Institut du végétal) et Terres Inovia ont qualifié la récolte 2022 des céréales à pailles, du colza et des protéagineux. Pour les trois entités, les conditions climatiques exceptionnelles ont conduit à une « disparité inédite des rendements pour la plupart des grandes cultures. La qualité de la récolte française 2022 permettra néanmoins de répondre aux attentes des marchés ».

En blé tendre, la production est estimée à 33,9 millions de tonnes (Mt), en baisse de 3 % par rapport à la moyenne quinquennale. Cette baisse s’explique, selon Agreste le service statistique du ministère, par une baisse « marquée » des surfaces (-5,8 %) qu’une légère hausse du rendement (72,1 q/ha, contre 71,1 q/ha en 2021) n’est pas parvenue à compenser. Les régions du grand quart nord-ouest affichent toutefois des rendements proches ou supérieurs à la moyenne quinquennale. En termes de qualité, « les teneurs en protéines sont élevées à très élevées au sud du pays. Sur la moitié nord, elles sont généralement satisfaisantes, autour de 11 % en moyenne, mais très hétérogènes », souligne FranceAgriMer.

Inquiétudes sur le maïs

Le recul serait en revanche plus marqué pour le blé dur avec une chute de -14,2 % d’une année sur l’autre et de -19,1 % par rapport à la moyenne quinquennale (2017-2021). Ce phénomène s’explique en partie par le recul des surfaces emblavées (-13 %) et par « un léger recul des rendements par rapport à la campagne précédente ». Pour cette année, la récolte de blé dur est estimée à 1,4 Mt « avec des contrastes régionaux marqués ». La production d’orge d’hiver atteindrait 8,4 Mt, en hausse de 2 % par rapport à la moyenne quinquennale, avec des rendements « supérieurs à la moyenne quinquennale dans la moitié nord du pays », note FranceAgriMer. Sur le plan de la qualité, les teneurs en protéines sont assez homogènes et cette récolte « devrait satisfaire les besoins des marchés », note l’étude. Le scénario est différent pour les orges de printemps qui ont souffert des conditions climatiques de mai-juin : « la production s’élèverait à moins de 3 Mt, en recul de 8 % par rapport à l’an passé et de près de 16 % par rapport à la moyenne », rapporte FranceAgriMer. Enfin, le ministère nourrit des inquiétudes sur la production de maïs dont les rendements pourraient diminuer « de 13,5 q/ha sur un an et, dans un contexte de baisse des surfaces, abaisser la production à 12,7 Mt ».

Au-dessus de la moyenne

Côté oléoprotéagineux, le colza a été la culture à s’en être le mieux sorti : « les rendements moyens sont bons à très bons dans la grande majorité des régions, avec des records locaux. La production estimée à 4,3 Mt, avec une surface de 1,2 Mha (+236 000 ha ndlr) et un rendement moyen national de près de 36 q/ha (+2 qx/ha ndlr) , pourrait être révisée à la hausse au vu des dernières coupes ». Quant au taux d’huile moyen de la récolte 2022, il devrait s’établir autour de 44,5 %, au-dessus de la moyenne quinquennale (43,2 %). Avec une surface de 145.000 ha, la récolte de pois protéagineux (hors pois issus de mélanges avec des céréales) devrait s’établir autour de 430.000 tonnes, en repli par rapport à l’an passé. « Les situations sont contrastées selon les régions », note le communiqué commun des trois organisations.  Quant au tournesol, sa production resterait stable à 1,9 Mt, malgré la forte hausse des surfaces, estime Agreste.

Christophe Soulard