VISITE MINISTÉRIELLE
Sécheresse : deux secrétaires d’État constatent la situation sur la Drôme

Bérangère Couillard, secrétaire d’État chargée de l’Écologie, et Dominique Faure, secrétaire d’État chargée de la ruralité, se sont rendues dans la Drôme le 5 août. Face à la sécheresse inédite que vit le département, elles sont venues échanger avec les élus locaux pour trouver des solutions.

Sécheresse : deux secrétaires d’État constatent la situation sur la Drôme
La secrétaire d’État chargée de l’Écologie, Bérangère Couillard, et la secrétaire d’État chargée de la Ruralité, Dominique Faure, se sont rendues dans la Drôme afin de constater l’ampleur de la crise hydrique.

À Livron-sur-Drôme, l’eau a disparu au niveau de la passe à poisson. L’assec sur deux kilomètres et demi laisse place à un paysage infini de galets. Bérangère Couillard, secrétaire d’État chargée de l’Écologie, et Dominique Faure, secrétaire d’État chargée de la ruralité, ont rendu visite aux élus locaux, le 5 août, pour constater les dégâts et évoquer des solutions. « Notre déplacement poursuit trois objectifs, a expliqué Dominique Faure à la presse. Le premier est de venir soutenir les élus locaux, leur dire à quel point on est solidaire face à la crise, le deuxième est de travailler et partager un diagnostic pour que chaque solution proposée soit locale et puisse participer à dessiner une feuille de route pour chaque territoire. Enfin, il faut mettre en place un calendrier pour que nous puissions revenir et ajuster les solutions proposées. »

« On va finir par faire pousser du gravier »

Face à la sécheresse, le milieu agricole est en souffrance. Dominique Faure a mis en lumière le travail du gouvernement sur l’accompagnement des agriculteurs, notamment au changement de cultures : « On le sait, le maïs est très consommateur en été, il faut se poser la question de continuer à le cultiver ». De son côté, Ludwig Blanc, agriculteur à Chabrillan et représentant du syndicat d’irrigation drômois (SID) à la commission locale de l’eau (CLE) regrette que le territoire ait manqué certaines occasions de résoudre le problème. « Les réseaux d’irrigation ont été créés avec d’autres réalités, d’autres réglementations, explique-t-il. Des projets ambitieux de gestion de l’eau ne se sont pas faits et cela fait trente ans que l’on court après le temps… Les projets sortent moins vite que les contraintes. » Sur son secteur, les agriculteurs se sont organisés entre eux : « Nous avons décidé entre agriculteurs de s’entendre. Nous nous sommes basés sur l’arrêté préfectoral de crise avec une exception sur la micro-aspersion, le goutte-à-goutte pour du maraîchage par exemple, de manière que les quelques exploitations qui sont sur ce type d’irrigation ne sacrifient pas leur année ». En attendant des solutions pérennes, il reste inquiet : « On empile les contraintes, on va finir par faire pousser du gravier », déplore-t-il.

Miser sur le long terme

« Pour vous donner une idée de ce qui se passe, la Drôme est une rivière torrentielle, qui peut monter jusqu’à 800 mètres cubes par seconde de débit. Aujourd’hui nous sommes à 1,1 mètre cube seconde, le plus bas étant normalement de deux mètres cubes », a expliqué Lucile Béguin, conservatrice de la réserve naturelle des Ramières, où s’est poursuivie la visite des deux secrétaires d’État. Ce faible débit met en danger plusieurs espèces de poissons, dont l’apron, particulièrement protégé. « Je crois au stockage intelligent, il faut faire accepter à l’opinion publique que le stockage est nécessaire, que l’on ne fait pas n’importe quoi et que ce n’est pas parce qu’on a de l’eau qu’on en gaspille », souligne Ludwig Blanc. Francis Fayard, maire de Livron, a également insisté sur la nécessité de discuter des retenues d’eau. « Le stockage de l’eau est une solution très demandée par les agriculteurs et parfois contestée par une partie de la population, a souligné Bérangère Couillard. Aujourd’hui, il est important que la gestion de l’eau soit bien faite. » La secrétaire d'État à l’Écologie a évoqué le stockage des eaux de pluies, mais aussi la réutilisation des eaux usées ou encore la plantation de haies sur les parcelles. « Une seule solution ne suffira pas », a-t-elle commenté. Quant à Dominique Faure, elle a appelé à la sobriété de la part des usagers de l’eau, et surtout des citoyens. Face à la crise, des mesures d’urgence sont en tout cas en réflexion, ont assuré les deux secrétaires d’État. Parmi les discussions menées par le gouvernement, on trouve la reconnaissance de la sécheresse comme calamité agricole pour toutes les cultures impactées.

Élodie Potente