Grêle
Une urgence pour reconstruire

La FDSEA, les JA et la chambre d’agriculture de Saône-et-Loire ont organisé une rencontre avec les agriculteurs touchés par la grêle et plus particulièrement sur les bâtiments. Cette rencontre, où de nombreux organismes d’État (Conseil départemental, communauté de communes, DDT, etc.) et agricole (MSA, GDS, Service de remplacement, etc.) ont participé, était l’occasion d’échanger sur les problématiques rencontrées par les exploitants.

De nombreux témoignages d’agriculteurs illustrent bien la situation dramatique dans laquelle ils se trouvent.
Laurent Bourgeon, éleveur à Saint-Léger-lès-Paray témoigne : « à cause de la grêle, les plaques en fibrociments et les toits tuilés ont été détruits, tout comme le laboratoire de découpe. En tout, il y a 2.500 m2 à refaire. Les trois devis ont été envoyés aux assureurs et ont été acceptés après négociation, mais les délais sont tels que les travaux ne commenceront pas avant octobre-novembre et fin septembre pour le désamiantage. De plus, le fourrage a été abîmé, les balles de foin sont pourries. Ajouté à cela, le vent a fait verser des arbres sur les clôtures ».

Ces délais sont encore pires pour certains agriculteurs présents, à qui on donne un à deux ans avant le début des travaux. Michel Jaffiol, secrétaire général de la Fédération française du bâtiment (FFB), confirme qu’« avant novembre, il n’est pas possible de trouver des artisans ». Cela s’explique en partie par le manque d’ouvriers dans le bâtiment, et par le fait que les artisans ne peuvent abandonner les autres chantiers sous peine de pénalités de retard… Pour lui, il y a un besoin de prioriser pour les cas les plus urgents. En effet, certains exploitants débutent les vêlages prochainement et il est difficilement concevable de voir leurs animaux vêler les pieds dans l’eau.

Le volet assurantiel, une charge administrative lourde

Afin de pallier ce manque de disponibilité, certains exploitants souhaitent réaliser les travaux eux-mêmes, mais se posent la question de l’assurance : « J’ai 300 m2 de bâtiment percé et je ne sais même pas si je suis assuré pour monter sur les toits », relate un exploitant.

En effet, les agriculteurs ne sont pas sûrs d’être assurés s’ils réparent eux-mêmes. Or la réponse des assureurs n’est pas très claire sur ce point-là. Il y a cependant des précautions à prendre pour faire les travaux soi-même (nacelles, filets, équipements de protection, etc.). Sur ce point, la profession appelle à la précaution !

Le volet assurantiel questionne les exploitants. En effet, les approches des assureurs et des experts d’assurance semblent très variables tant sur l’approche des dégâts, que sur la prise en compte de la vétusté. Certains experts négocient même avec les couvreurs sur les surfaces réelles à couvrir.

De plus, le reste à charge est conséquent pour l’éleveur. Au total, ce sont près de 200.000€ de travaux, sans compter la perte du fourrage et l’arrêt de l’activité de découpe. Sur ce point, la profession demande un accompagnement de la part de l’État mais aussi de la part des organismes bancaires. Il y a aussi besoin de solutions pour les fourrages détruits à cause des dégâts sur bâtiments, et non assurés. La profession demande aussi à ce qu’il y ait une exonération de charges MSA sur les indemnités assurantielles.

Enfin, ajoutée aux conséquences économiques, la charge administrative est lourde pour les exploitants agricoles. En plus des trois devis nécessaires pour l’accord des travaux, les exploitants doivent produire d’autres documents qui bloquent les acomptes s’ils ne sont pas fournis. Pour cela, la profession agricole demande une simplification des démarches avec plus de fluidité et rejoint la FFB sur ce point. En effet, les artisans ont pour certains, plus de 150 devis à réaliser…

Un traumatisme pour les exploitants touchés

Les exploitants ayant subi cet aléa ont exprimé leur détresse face à la situation. Entre le stress de devoir reconstruire avant l’hiver, la charge administrative et le temps de travail supplémentaire, certains exploitants ont « du mal à dormir ».

Pour accompagner les agriculteurs dans cette période difficile, la MSA reste à disposition par le biais de ses travailleurs sociaux du secteur.
Grâce aussi au service de remplacement (SR) et sur demande auprès de la MSA, les agriculteurs peuvent demander une aide au répit, et ainsi bénéficier du SR pour se dégager du temps, comme pour la partie administrative.

Se projeter vers l’avenir

Des solutions existent, certes imparfaites, qui ne seront pas les mêmes pour tous. Mais il est important de dépasser le traumatisme et de se projeter vers l’avenir. Il commence par l’hiver prochain qui ne sera sans doute pas habituel mais une combinaison de solutions : réparer temporairement certaines toitures, préparer une zone d’hivernage en plein air quand c’est possible, rechercher un bâtiment ou une mise en pension, avancer ses ventes pour limiter au maximum l’effectif hivernal. N’hésitez pas à demander de l’aide parmi les contacts des différentes OPA.

Reconstruire : comment ? et par qui ?

Jacques Auclair, conseiller bâtiment à la chambre d’agriculture a réalisé un point sur les méthodes de réparation et de reconstruction possibles sur les bâtiments d’élevage.
Ces solutions sont à réfléchir en fonction de la gravité de la situation. Cependant, pour les toits peu abîmés, il existe des solutions comme le "goudron" qui peuvent temporairement reboucher les impacts. Si le bâtiment n’est pas repris par la suite, des plaques en plastique peuvent être installées, évitant ainsi le désamiantage obligatoire.

Si la situation est plus grave, il y a nécessité de recouvrir, comme avec de la tôle bac acier (plus cher mais plus solide que le fibrociment). Bien entendu, toutes ces modifications doivent permettre de conserver l’ambiance du bâtiment et nécessitent un appui technique.

Pour tout renseignement, vous pouvez contacter Jacques Auclair, conseiller bâtiment, au 06.33.54.92.28.

Qui contacter ?

À la MSA :
-          Emmanuelle GALLICE, Travailleuse sociale : 03.85.39.53.14
-          Emmanuelle GUILLOT, Travailleuse sociale : 06.70.79.58.51

À la FDSEA :
-          Loïc BELIN, Animateur FDSEA : 06.21.73.04.84
-          Séverine REMAQUE, Animatrice FDSEA : 06.82.48.78.52

À la Chambre d’Agriculture :
-          Jacques AUCLAIR, conseiller bâtiment : 06.33.54.92.28
-          Marion PEÑA, conseillère d’entreprise : 06.75.35.25.41
-          Noémie MORIN, conseillère d’entreprise : 07.86.86.90.61
-          Étienne PERRADIN, Conseiller d’entreprise : 06.75.35.40.42